Discours Banquet des retraité-es
Intervention de Patrice Leclerc – Novembre 2024
Mesdames, Messieurs, cher-es ami-es bonjour
Merci d’avoir répondu à notre invitation pour notre traditionnel banquet d’automne.
C’est avec un plaisir renouvelé, chaque fois, avec Philippe CLOCHETTE, adjoint au maire en charge des retraités, Elsa FAUCILLON, députée, Nadia MOUADDINE, conseillère départementale, Anne-Laure PEREZ, première adjointe, ainsi que l’ensemble des élus qui m’entourent, que nous vous accueillons au banquet d’automne.
Au cours de ce weekend, plus de 1373 repas seront servis, à la fois ici et à domicile.
Cela est possible grâce à notre service public communal. Merci aux agents communaux. Nous les applaudissons bien chaleureusement.
Mesdames, Messieurs, j’espère que vous allez mieux que le monde qui nous entoure. Nos générations du siècle dernier ne lèguent pas une belle planète à ses enfants et petits-enfants.
Est-ce vraiment de notre faute ? Un peu, car en votant on choisit des modèles de société. Et cela nous a un peu arrangé de croire que les progrès techniques allaient tout régler alors que ceux-ci, certes nous apportaient un peu de confort, mais au prix d’un saccage de la planète. Cela nous a plu de croire que le bonheur était dans la consommation, d’autant plus que nos parents et grands-parents avaient connu de grandes privations. Mais ce modèle de société de marchandisation à un prix sur la durée: le changement climatique, la concurrence entre les peuples, la perte de repères et de sens de ce qui peut construire un bonheur commun.
Est-ce vraiment de notre faute ?
Sur l’essentiel, pas du tout car cette salle est composeé de femmes et d’homme du monde du travail et de la création qui n’ont pas décidé que c’était la loi de l’argent qui allait dominée le monde. Vous êtes de celles et ceux qui ont créé des richesses pour développer des biens communs comme les services publics, la sécurité sociale, se sont battues pour un monde solidaire, un monde de paix.
Ce sont les gouvernements successifs qui ont fait le choix des plus riches plutôt que de la planète et des êtres humains.
Lors du banquet du mois de mai, je vous disais » Non, il n’y a aucune raison que dans une période où la France produit plus de richesse qu’il y a 40 ans, que les services publics fonctionnent mal, qu’il n’y ait pas de profs dans les écoles, que l’on ne trouve pas de médecin, que l’on allonge l’âge de la retraite, que les salaires et pensions soient si bas.
En fait, il n’y a qu’une raison, s’il y a plus de richesses produites et que nous n’en profitons pas, c’est qu’elle est accaparée par les actionnaires. C’est que les gouvernements successifs ont organisé ce holdup« .
Et ce holdup, ils le font payer aux communes, aux retraités, aux salariés et aux gens comme nous toutes et tous ici.
C’est entre 3 et 6 millions que ce gouvernement veut voler dans le budget de la ville de Gennevilliers après avoir pillé de 11 millions les ressources de Gennevilliers Habitat. Cela a des conséquences dramatiques sur nos capacités à faire, à réaliser.
Pour la première fois, nous sommes obligés de travailler à réduire et supprimer des activités municipales pour faire face aux décisions de ce gouvernement de coalition allant de l’UDI aux macronistes, et soutenu de fait par l’extrême droite.
Selon eux, la crise économique et la dette de l’Etat expliqueraient tout cela. Mais la dette ne se fait pas que par la dépense, elle s’est faite par la réduction des recettes, la suppression de l’impôt sur les grandes fortunes, qu’ici personne ne paye, cadeaux fiscaux aux entreprises qui versent des dividendes tout en licenciant.
Je l’ai dit au premier Ministre lors de sa visite à Gennevilliers pour le 40ème anniversaire de la première distribution des restos du cœur : de 1985 à 2023:
- La richesse créée en France, mesurée par le PIB a augmenté de 270%
- Le salaire moyen a augmenté de 128%
- Les revenus du capital ont augmenté de 298,5%
Il n’y a pas besoin de poser l’équation pour trouver l’inconnu qui accapare la richesse créée.
Bref, ce n’est pas la crise pour tout le monde, il est anormal que la pauvreté et les difficultés de vie augmentent.
Cette année les restos ont recréé ce chapiteau pour fêter l’anniversaire de leur 40ème année de distribution. C’est une honte pour notre société que les restos soient toujours obligés d’exister.
Je veux vous assurer que malgré toutes les difficultés, tous les obstacles, nous restons déterminés à défendre notre ville, vous défendre comme l’ont fait toutes les équipes municipales précédentes.
C’est aussi important, d’avoir un cap positif dans une période où l’on pourrait, à juste titre, ne voir que les difficultés.
Au milieu de toutes les attaques sur notre budget, sur les ressources de la ville, sur le service public, sur la démocratie même, nous ferons des choix, sous la contrainte, qui vise à garder un cap qui priorise les êtres humains et la bataille climatique, la question sociale et d’égaleliberté avec la question environnementale. Nous poursuivrons notre originalité de gestion avec le nouvel art de vivre populaire, qui vise à vous faire respecter, à construire une société où l’on se respecte, où l’on respecte les êtres humains et la nature.
Nous allons créer les conditions du maintien d’une politique originale dans notre ville au service des couches moyennes et populaires, pour cette fin de mandat et le suivant.
Nous devons face aux attaques budgétaires actuelles et à venir, créer les conditions de maitriser notre destin. C’est de notre responsabilité.
Quels actions pour cette année ?
- Agir pour le logement social. La situation est catastrophique. Des gens souffrent et cela va s’aggraver. Nous devons lutter pour que toutes les villes construisent des logements sociaux pour répondre aux besoins des familles. Il faut améliorer le rapport des bailleurs à leurs locataires.
- Creuser notre sillon pour que Gennevilliers soit une ville populaire écologiquement responsable, un modèle dans la lutte contre le réchauffement climatique.
A Gennevilliers, ville de salariés modestes, nous détruisons moins la planète, avec 15 à 20 tonnes d’équivalent CO2 par ménage par an que la ville de Neuilly, ville du CAC40, qui émettent en moyenne entre 35 et 40 tonnes par an. Le double que nous, que vous. Cela est le fruit de nos modes de vie et de consommation. - Développer la co-éducation dans notre ville. Faire que chaque salarié de la ville, chaque habitant, chaque adulte, pense à sa posture éducative, à son influence, à son aide pour le développement des enfants de notre ville. Nous soutenons aussi les parents et les enseignants qui agissent ensemble pour une éducation nationale de qualité.
- Développer la confiance en l’autre face au repli sur soi, l’individualisme égoïste ou désabusé. Dans notre société, nous nous méfions d’abord des uns et des autres au lieu de cultiver le lien de confiance. Le dynamisme de la vie associative, de la vie dans nos quartiers de notre ville sont à choyer développer les solidarités.
Je finis en soulignant que nous allons avoir des évènements marquants avec l’exposition Trésors de Banlieues qui aura lieu à partir du 15 février. 60 villes nous prêtent au moins une oeuvre, 260 oeuvres seront exposées. Cette exposition est payée à plus de 90% par le mécénat d’entreprise et elle doit profiter à toute la population gennevilloise. Il s’agira d’en faire un grand évènement populaire et d’éducation populaire comme cela a été le cas en 2019
Nous aurons aussi le Carnaval le 21 juin, repensé, retravaillé pour être plus économe en ressources et qui devrait être un grand évènement populaire.
Quand tout va mal autour de nous, et parfois malheureusement pour nous, il y a besoin de se retrouver, d’avoir des moments où nous faisons communauté vivante, active, et joyeuse. Ce carnaval peut et doit être ce moment festif.
Permettez-moi de terminer par une citation de Coluche: « Dieu a dit : « je partage en deux. Les riches auront de la nourriture et les pauvres auront de l’appétit. »
Aujourd’hui nous aurons les deux, la nourriture et l’appétit.
Bonne journée à toutes et tous.