Pour rappel:
Haut débit. Un article du Parisien du 6 mai 06
. 24/03/2006 intervention sur le Haut débit
1-07-05 Intervention sur le haut débit
des vidéos sur le site mon92.com
L’opérateur télécom Colt compte attaquer le département
mercredi 19 décembre 2007 | Le Parisien Claire Guédon
LE PROJET fait la fierté du conseil général. « Stratégique, innovant, unique en Europe », voilà les mots qui sont avancés en coulisse. Les élus du département examineront vendredi le dossier du très haut débit pour tous.
Mais cette initiative en faveur d’Internet n’est pas du goût de l’opérateur de télécommunications Colt, qui l’a fait savoir lundi dans un courrier chargé de menaces adressé à Patrick Devedjian, le président UMP du conseil général.
De quoi s’agit-il ? L’objectif ambitieux de la collectivité est d’équiper dans les années qui viennent l’intégralité de son territoire en très haut débit grâce à la pose d’un réseau géant de fibres optiques.
Ménages, administrations, PME, multinationales… ils seront 800 000 desservis sur la base de 100 mégabits par seconde (Mbit/s). Après-demain, les conseillers généraux voteront l’attribution de la délégation de service public pour la réalisation et l’exploitation de cette toile départementale de communications électroniques. C’est un groupement d’opérateurs privés constitué de Numericable, LD Collectivités (Neuf Cegetel) et Eiffage qui a gagné le gros lot. La concession est fixée à vingt-cinq ans. Une fois établi, le réseau sera loué à l’ensemble des opérateurs.
« Ça s’appelle de la concurrence déloyale »
L’investissement, monstrueux, se chiffre à 420 M € et le département compte mettre sur la table 59 M € . Et c’est là que le bât blesse aux yeux de Colt, le troisième sur le marché français du très haut débit pour les entreprises. Basé à Malakoff, ce spécialiste anglais tire à vue sur le conseil général. «
Au cas où le projet serait voté en l’état le 21 décembre, notre société aurait le regret de devoir déposer une plainte auprès de la Commission européenne contre l’aide d’Etat que représente cette subvention », indique Emmanuel Tricaud, directeur des affaires réglementaires chez Colt. « Nous dénonçons la préemption par une collectivité d’un secteur confié au marché par la loi », expliquait-il hier soir. Autrement dit, « ça s’appelle de la concurrence déloyale », lâche-t-on chez l’opérateur.
Colt met en avant son propre effort financier réalisé en une décennie et qui se monte à « près de 100 M € dans les Hauts-de-Seine, soit 14 % de son investissement en France ». Des sociétés comme TF 1 ou France 24 sont par exemple ses clientes. « Le groupe, qui a annoncé l’année dernière ses premiers bénéfices en quinze ans d’existence, ne peut accepter de voir l’investissement de nos actionnaires concurrencé par un réseau financé en partie par l’argent public », assène encore Emmanuel Tricaud. Au conseil général, on a d’ailleurs bien conscience de l’enjeu. « Tout le monde nous regarde », admettait-on hier soir.