Intervention de Patrice Leclerc lors du Conseil Métropolitain du 11 octobre 2024 sur la délibération 23 « Avis sur le projet de plan des mobilités en Ile de France » arrêté par le CR IDF.
Monsieur le Président,
Mes cher.e.s collègues,
Le projet de plan mobilités de la Région ne remet pas en cause la mise en concurrence généralisée des transports en Ile de France. Pourtant la directive européenne de mise en concurrence des transports permettait d’aller vers la création d’une régie publique. La Région a fait le mauvais choix du privé avec les mauvais résultats qu’on commence à voir.
Ce plan régional, contrairement au SCOT que nous avons voté, continue de trop investir dans le routier alors qu’il faut faire plus sur l’offre de transport public et le développement des modes de transports doux.
Permettez-moi Monsieur le Président de faire des propositions de recettes que vous n’avez pas reprises dans la délibération:
Le financement des transports en Ile de France ne peut se contenter des engagements de l’État sur la durée d’un Contrat de Plan État Région car la valse des Ministres titulaires de ce portefeuille et le non-respect par l’État de ses engagements devient une règle.
Aussi nous proposons 4 mesures:
- La baisse de la TVA de 10% à 5,5% afin de dégager des financements pour Idf mobilités.
- Une augmentation de la taxe locale sur les bureaux dans le centre et l’ouest parisien.
- Une augmentation de la taxe de séjour dans les hôtels de plus de 3 étoiles,
- La réévaluation de la taxe sur les surfaces de parking, l’augmentation des redevances pour l’aviation d’affaire
Certes ces mesures sont d’ordre législatif, demandons donc à nos parlementaires de les reprendre. Présentons-les lors du rendez-vous, que doit prendre Monsieur Cesari avec l’ensemble des présidents de groupe de la Métropole avec le nouveau ministre des Transports.
Ces mesures financières, permettraient d’assoir le développement des transports publics, sans augmenter le prix du ticket ou du pass navigo.
Nous trouvons aussi que le plan est bien timide quant à l’amélioration du réseau historique de la RATP pour favoriser l’accès aux personnes à mobilité réduite. Là aussi, suite aux paralympiques, l’Etat a raté ce rendez-vous historique en ne s’engageant pas plus dans des investissements qui favorisent l’usage des transports pour toutes et tous.
Enfin, il faudrait demander que la Région développe la concertation grand public. Exiger que ce plan soit débattu dans les prochaines semaines dans les départements mais aussi dans les communes de la Métropole n’est pas une exigence démesurée.
Monsieur le Président, vous vous félicitez que la Région ait repris la quasi-totalité de vos remarques, mais vous constatez aussi, comme nous, que sur les projets routiers, la Région ne semble pas convaincue par la nécessité de requalifier et d’apaiser les grands axes urbains comme le périphérique et les entrées d’autoroute en zone dense.
Les habitants de nos villes, proches des grands axes de la pollution sonore. Les habitants de banlieue et de Paris, riverains du périphérique, constatent une amélioration suite à la baisse de vitesse à 50 KM. Il nous faut appuyer les demandes des villes et des territoires pour généraliser cette amélioration. Aller vers les 70km heure sur la A1, A3, A15, A86 et les autres, est une urgence pour améliorer la qualité de vie des habitant.e.s. La ville de La Courneuve a obtenu le droit de l’expérimenter, poussons tous ensemble dans ce sens.
Les 15 recommandations que vous nous proposez avec cette délibération vont dans le bon sens, elles disent aussi que la Métropole s’attaque à la réduction de la pollution.
La mobilité en Ile-de-France est un problème et un besoin, les habitants demandent l’amélioration de la qualité, des transports et des mobilités douces. Nous partageons leurs exigences.
Vous avez repris une partie de nos amendements, notre groupe ne votera donc pas contre cette délibération , nous nous abstiendrons.
Je vous remercie