Merci au journal l’Humanité qui a publié ma tribune ce jeudi 26 septembre: https://www.humanite.fr/en-debat/communes/pour-un-municipalisme-de-resistance-et-dalternative
Dans quelle situation politique, économique et sociale serons-nous dans 18 mois ? Difficile de le prévoir, tant la crise institutionnelle, sociale et politique est profonde.
Le mouvement social et écologique se sera-t-il développé? Le Nouveau Front populaire se sera-t-il élargi, démocratisé, implanté sur le terrain pour battre l’extrême droite et construire une alternative politique au macronisme, à la droite, au libéralisme, au social-libéralisme ? Nous ne sommes pas à l’abri d’une bonne surprise, mais les jeux ne sont pas faits…
Les défis environnementaux et sociaux de ce XXIe siècle demandent que l’on engage sans attendre une réflexion sur un municipalisme de résistance et de changement.
Chaque ville et village a ses particularités, ses propres enjeux, mais toutes et tous sont confronté-es aux mêmes questions en matière de rupture écologique, de démocratisation, de défense et de développement des services publics, de ressources pour répondre aux besoins des habitants.
Le communisme municipal a su dans la première partie du XXe siècle inventer une culture, une gestion, un service public original qui est souvent cité en exemple. Quid de nos inventions au XXIe siècle ?
J’ai proposé dans un livre publié aux éditions Arcanes 17 de travailler à « inventer un nouvel art de vivre populaire ». Les questions posées dans cet essai restent d’actualité pour travailler un municipalisme qui développe respect et dignité des classes populaires, qui lie le refus de parvenir à la valorisation des personnes, qui donne à voir concrètement ce qu’est une communauté humaine, une société qui place l’être humain et l’environnement au centre de ses préoccupations.
Les débats et les rencontres, suite à cette publication, ainsi que l’actualité politique m’incitent à proposer de travailler des constructions politiques, des coopérations entre villes et villages pour penser une alternative à la marchandisation:
- Pourquoi les actionnaires arrivent-ils à faire des profits sur les maisons de retraite alors que le service public ne se développe pas davantage pour répondre aux défis du vieillissement ?Idem sur la santé.
- Quelles coopérations intercommunales pour retrouver des terres nourricières de qualité ?
- Quel projet pour une psychiatrie de proximité respectueuse des personnes et des couches populaires ?
- Comment développer une gestion publique et démocratique de l’eau, de l’énergie, des mobilités, du foncier?
- Comment démocratiser nos services publics communaux pour associer les usagers aux décisions et à la gestion, redynamiser l’éducation populaire et la vie associative ?
- Comment pousser l’exigence d’association des salarié-es et citoyen-nes à la définition des besoins de production et modes de production des entreprises ?
- Quels atouts des collectivités territoriales de gauche et écologistes pour participer à la démarchandisation et la démocratisation de la société, pour construire des coopérations permettant de solidariser des communes aux niveaux de ressources différents sur des projets de développement humain et environnemental ?
La ville en commun, la ville des communs peut et doit être un levier d’une transformation sociale et démocratique pour résister à l’extrême droite et développer le déjà-là d’une société non-capitaliste. Ouvrons des espaces pluralistes de travail sur ces enjeux et d’autres encore.
Patrice Leclerc
Maire de Gennevilliers