Commémoration de la Libération de Paris – dimanche 25 aout 2024 – discours de Patrice Leclerc
Chers Amis,
Madame la conseillère Municipale chargée des anciens combattants, Chère Véronique Desmettre,
Mesdames et Messieurs les membres des associations d’anciens combattants
Mesdames et Messieurs,
Aujourd’hui, nous commémorons la libération de Paris et de Gennevilliers.
Le 25 août 1944, Paris est libérée après quatre longues années d’occupation nazie. Sous le commandement du général Philippe Leclerc et avec le soutien de la 2ème Division Blindée française, les Parisiens, épaulés par des forces alliées, ont réussi à chasser l’occupant allemand. Le général Charles de Gaulle prononça son célèbre discours, affirmant que Paris a été « libéré par son peuple avec le concours des armées de la France ».
Paris mais aussi des villes telles que Gennevilliers, qui ont joué un rôle significatif dans la résistance.
Dès le 20 août, la ville s’est soulevée contre les forces d’occupation sous la conduite d’Henry Musler et de Waldeck l’Huillier. Gennevilliers est libérée le 26 août.
Des centaines de milliers de vies ont été perdues pendant l’occupation et la libération en France: des civils, des résistants, des soldats. Des centaines de gennevilloises et Gennevillois sont morts pendant cette guerre. Ces sacrifices nous rappellent l’importance de lutter contre toutes les formes d’oppression.
La fin de la Seconde Guerre mondiale, la victoire contre le nazisme, a ouvert la voie à la reconstruction de la France et à l’établissement d’une nouvelle société fondées sur d’importantes transformations politiques et sociales, avec la mise en place d’éléments issus du programme du Conseil national de la Résistance: le droit de vote ouvert aux femmes, la Sécurité sociale, la réindustrialisation du pays, le développement de grands services publics comme celui de l’énergie, la nationalisation d’entreprise comme Renault, …
Ces avancées ont été construites par des femmes et des hommes engagées pour que la France développe une démocratie respectueuse des droits civiques et humains. Mais aussi pour dire « plus jamais ça », « plus jamais la guerre et ses horreurs».
Et pourtant aujourd’hui, 80 ans après cette victoire contre les idées et horreurs d’extrème droite, le fascisme est de nouveau une réalité en dans le monde, en Europe et en France.
Les récentes élections européennes, et les élections législatives montre que ce danger n’est pas théorique, et qu’il nous faut savoir nous rassembler pour le combattre, savoir aussi mettre en place des politiques qui répondent aux aspirations des gens.
Une frange importante de la population française exprime un mécontentement généralisé, des frustrations de citoyens déclassés et abandonnés par un gouvernement et un Président des riches, et elle le fait, non pas en s’attaquant au système responsable de leur mal vie, de leurs angoisses, le système capitaliste, mais, comme avant-guerre, en développant la haine et la peur de l’autre. Hier l’antisémitisme, aujourd’hui racisme, antisémitisme, islamophobie.
A Gennevilliers, nous faisons un pari audacieux : celui de nous retrouver autour d’un projet de ville commun, basé sur le respect de soi, des habitants, de leur diversité mais aussi de la nature. Nous luttons ensemble contre ce qui ne va pas.
Dans cette dynamique, le devoir de mémoire est une nécessité savoir que non ce n’est pas vrai de dire que la haine de l’autre « n’a pas été essayé ». Il faut se rappeler mais aussi regarder ce que cela produit comme violence, regarder que la haine de l’autre n’améliore pas sa vie à soi.
Ce rappeler aussi pour ne pas confondre les combats, la lutte pour la reconnaissance d’un État libre de Palestine doit aller de pair avec la lutte contre l’antisémitisme, car la lutte contre le colonialisme est une lutte d’émancipation et non de domination et d’oppression.
C’est pourquoi nous menons des actions pédagogiques fortes, comme le sera le projet de voyage intergénérationnel à Auschwitz au printemps 2025. Il s’agira d’un voyage fort de sens et d’émotions.
Ce 25 août, rappelons-nous que notre devoir est de préserver la flamme de la liberté, fidèles aux idéaux de justice et de paix.
Nous devons continuer à lutter pour une France où règnent la solidarité, la justice sociale et le respect des droits humains.
Que nos commémorations soient utiles pour construire l’humanité à venir.
Merci