A propos du projet Greendock

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Voici deux courriers qui donnent des éléments de compréhension sur ce dossier.

voir aussi le site du projet : https://www.green-dock.com/ et le site de Seine tempete qui conteste le projet: https://linktr.ee/seinetempete

Madame, Monsieur,

Nous comprenons les inquiétudes exprimées concernant le projet GreenDock, mais n’en partageons pas toutes les raisons.

Pour la ville de Gennevilliers, le Port de Gennevilliers est et doit rester un territoire dédié à l’activité économique et plus précisément à la logistique. Il s’inscrit dans un plan de développement territorial qui vise à protéger les zones d’activités économiques au coeur de la Métropole du Grand Paris, afin d’éviter ce qu’il se passe partout: suppression des activités économiques pour construire des logements de standing, minéralisation de terres agricoles pour réimplanter l’activité économique et logistique.

La ville de Gennevilliers avec ses 50 000 habitants et 41 000 emplois, cherche ainsi à améliorer concrètement les conditions de vie des habitants et des salariés en rapprochant géographiquement les lieux de logistique et de distribution finale pour limiter les distances parcourues, mais aussi les lieux d’habitat et de travail. Ainsi, nous sommes une ville qui comprend 26% d’emploi industriel et qui a plus de 24% de sa population qui travaille sur la ville, chiffres inégalés dans toute la Métropole. Nous ne pensons pas, comme nous l’a dit une membre du Soulèvement de la terre lors d’un récent débat, que le développement pavillonnaire soit la solution en petite couronne de la Métropole, en tout cas pas pour les couches moyennes et populaires comme pour le ratio nombre d’habitant/terre minéralisée.

Notre politique d’aménagement publique a permis d’augmenter significativement depuis les années 2000 le nombre d’espaces verts, d’arbres, de zones déminéralisées sur les 1200 hectares que compte notre ville. Notre projet est d’améliorer cela encore, dans la ville et dans les zones d’activités économiques qui comportent des ilots de chaleur à combattre. Nous pensons aujourd’hui, que pour lutter contre la minéralisation de terres agricoles, respecter la Zero Articialisation Net et améliorer le coefficient de pleine terre en zone dense, il faut densifier les zones d’activité économique existantes.

C’est en ce sens que le projet GreenDock nous intéresse, sur une zone d’entrepôts située dans le Port de Gennevilliers. Ce projet permettra de densifier une surface aujourd’hui minéralisée à 100% déjà dédiée à l’activité économique, tout en la déminéralisant pour au moins 15% de la surface. Il réalise une surface économique utile trois fois supérieure à son emprise au sol.

L’implantation dans le port et à l’entrée de Paris permet d’envisager une hausse des approvisionnements et livraisons via le fleuve, ce qui permettra à l’avenir de diminuer le fret routier. C’est l’expérience que nous avons fait avec un entrepôt à étage dans le Port qui n’avait pas au début prévu l’utilisation fluvial de ses livraisons et qui maintenant l’augmente de façon significative.

Nous partageons avec vous les préoccupations relatives à la Zone Natura 2000 et aux projets de bases de loisirs sur la Seine. Sur la zone de loisirs, les inquiétudes sont levées par l’inscription dans les baux de Greendock de la non-utilisation du petit bras de Seine. Par ailleurs, nous nous engageons à ne valider le permis qu’après des conclusions des enquêtes publiques et environnementales qui marquerait un non-risque pour cette zone à protéger. Tout cela prendra plus d’une année de procédure.

Nous sommes à nouveau intervenus pour que le permis de construire contiennent des dispositifs de protection lumineuse et phonique plus importants coté Seine.

Restant à l’écoute de tous,

Bien cordialement,

La Municipalité de Gennevilliers

Mon courrier à Plaine Tempête

Mesdames, Messieurs,

J’ai bien reçu votre courrier datant du 17 juillet portant sur votre désaccord avec le projet d’entrepôt Green Dock dans le Port de Gennevilliers.

Pour être claire suite à votre interpellation sur les arrestations lors de la manifestation que vous aviez organisée, je suis pour la liberté de manifestation et contre toutes violences à l’égard des manifestants quel que soit le lieu de la manifestation. Mes positions sont connues et ne souffrent d’aucune ambiguïté.

J’ai aussi lu le livre « Premières secousses » qui développe, entre autres, la position des Soulèvement de la Terre sur la logistique et les Ports. Il s’agit de « concentrer nos forces offensives sur certains axes précis, pariant que l’ordre industriel sera plus déséquilibré en faisant plier une filière qu’en multipliant des points de tension dispersés« .

Je suis pour ma part pour une critique de la gestion capitaliste de la logistique et je pense que même avec une société et un modèle de production décroissant, nous aurons toujours l’utilité de la logistique. Nous avons besoins dès aujourd’hui, par exemple, d’espaces importants de stockage et de distribution pour le réemploi, pour l’économie circulaire.

Le combat contre la minéralisation des terres agricoles nécessite de travailler à la densification des terres déjà minéralisée, de rapprocher ces lieux de stockage et distribution de la Métropole, de rapprocher la logistique des capacités d’utilisation de la voie fluviale et ferroviaire, beaucoup moins polluante. Le Port de Gennevilliers est ce lieu et a une capacité de développer des flux moins polluants. C’est pour cela que la ville de Gennevilliers a toujours défendu le Port de Gennevilliers comme territoire exclusivement économique et l’utilisation du transport fluvial et ferroviaire plutôt que par camion.  Pour paraphraser « Premières secousses », le Port de Gennevilliers est une infrastructure moderne  » que les capacités populaires permettront de détourner des techniques toxiques en moyens d’autonomie ». Garder et développer le Port, c’est conserver ces possibilités. Dans ce cadre, je serai intéressé par les résultats des travaux de vos ateliers de travail

Pour en revenir plus spécifiquement au projet Greendook du groupe Goodman qui a répondu à l’appel à projet d’Haropa Port. Je rappelle notre engagement que s’il est démontré que ce projet met en danger la zone Natura 2000, il ne pourra pas se faire.

Cela dit, voici quelques éléments de réflexions qui expliquent pourquoi la ville de Gennevilliers ne s’oppose pas, par principe, à ce projet, qui à notre avis permet de lier social, économie et écologie:

  • La proximité emploi/habitat. La ville de Gennevilliers avec ses 50 000 habitants et 41 000 emplois, cherche ainsi à améliorer concrètement les conditions de vie des habitants et des salariés en rapprochant géographiquement les lieux de logistique et de distribution finale pour limiter les distances parcourues, mais aussi les lieux d’habitat et de travail.
  • La logistique doit s’installer au bord du fleuve pour être moins carbonée et être économe en surface au sol. Le projet Green Dock permet de densifier une surface aujourd’hui minéralisée à 100% déjà dédiée à l’activité économique, tout en la déminéralisant pour au moins 15% de la surface. Il réalise une surface économique utile trois fois supérieure à son emprise au sol. Dans le même temps à Gennevilliers, un entrepôt de 60 000 m2 sur 100 000 M2 minéralisé, loin du fleuve, va être détruit pour construire 80 000 m2 d’activité productive et créer 23000 m2 d’espaces verts nouveaux dans la zone d’activités économique. Un entrepôt 100% routiers disparait sur notre territoire, le nombre de m2 au sol exclusivement pour la logistique diminue ainsi sur la ville. Je rappelle que le Plan local d’urbanisme de la ville de Gennevilliers fait le choix de privilégier la logistique sur le Port, pour l’interdire dans la zone d’activités (400 hectares) au profit des activités productives.
  • Préparer l’avenir. Notre expérience dans le Port de Gennevilliers, est que des entrepôts qui commencent avec une faible utilisation du fleuve, l’augmentent régulièrement au fur et à mesure des contraintes de couts et de temps de transport. Le projet Green Dock peut jouer un rôle positif dans la décarbonation des chaines logistiques, par ses caractéristiques et son positionnement géographique : les infrastructures existantes sur le Port de Gennevilliers, qu’elles soient ferroviaires ou fluviales, permettant l’approvisionnement via des modes de transport beaucoup moins carbonés que le transport routier, son ponton, permettant l’utilisation du fluvial pour la livraison d’une part, l’engagement que l’ensemble des véhicules de livraison routiers seront 0-émission d’autre part. L’idée n’étant pas de faire plus mais mieux (moins de CO2 à la tonne transportée). Nous agissons aussi auprès de Réseau Ferré de France pour améliorer la desserte ferroviaire du Port.
  • Densifier pour verdire. Notre politique d’aménagement publique a permis d’augmenter significativement depuis les années 2000 le nombre d’espaces verts, d’arbres, de zones déminéralisées sur les 1200 hectares que compte notre ville. Notre projet est d’améliorer cela encore, dans la ville et dans les zones d’activités économiques qui comportent des ilots de chaleur à combattre. Nous pensons aujourd’hui, que pour lutter contre la minéralisation de terres agricoles, respecter la Zero Artificialifisation Net et améliorer le coefficient de pleine terre en zone dense, il faut densifier les zones d’activité économique existantes.

Soyez assuré, Mesdames, Messieurs, de l’expression de mes sentiments les plus respectueux.

Patrice Leclerc

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