« Mes amis au secours… » ainsi commençait l’appel de l’Abbé Pierre à l’hiver 1954.
70 ans après nous pourrions commencer par les mêmes mots même si ce ne sont pas tout à fait les mêmes maux qui nous frappent.
La chaîne complète du logement est entrain de dérailler, que l’on prenne le problème par le biais du demandeur d’hébergement d’urgence ou du logement social, par celui du primo accédant à la propriété, du bailleur social, du maire bâtisseur, du promoteur ou des entreprises du BTP tous les maillons sautent.
La situation est très grave et pourtant personne ne bouge vraiment. Des centaines de milliers de familles et d’enfants souffrent du mal logement. Des femmes victimes de violence ne peuvent partir du domicile conjugal, des jeunes et des enfants ne peuvent pas étudier correctement, des jeunes couples n’ont pas leur logement.
Onze ans d’attente, en moyenne, pour avoir un logement social dans la Métropole, c’est insupportable! Pourtant des Maires de droite et la région Ile-de-France mènent une campagne réussie contre le logement social chassant ainsi les couches moyennes et les couches populaires, les salariés essentiels de la Métropole du Grand Paris, faute d’Habitation à Loyer Modéré.
Oui au secours, on attend d’un gouvernement confronté à une telle crise qu’il agisse vite et fort. « La faute à Bercy », va s’excuser le ministre du logement pour ne pas prendre des mesures d’urgence. Urgence pour:
- Encourager les propriétaires à remettre sur le marché des logements vides, si nombreux dans Paris.
- Décourager les propriétaires de locations temporaires, qui transforment nos centre villes en hôtellerie de fait, qui empoisonnent la vie des habitants de certains immeubles.
- Permettre aux acteurs du logement social de continuer à construire, en cessant de leur appliquer une TVA plus chère que celle des transporteurs de chevaux !
- Aider financièrement les Maires qui construisent du logement social et obliger 30% minimum de logements sociaux dans le flux des constructions nouvelles.
- Contraindre les Maires rétifs à appliquer la loi SRU.
- Libérer des terrains appartenant à l’état ou à des entreprises publiques à des prix encadrés pour construire du logement social.
- Augmenter l’aide à la pierre qui permet aux sociétés HLM de réduire leurs emprunts et permettre ainsi des prix de loyers plus modérés.
- Investir 30 milliards par an dans la rénovation thermique de l’habitat collectif comme promis lors du grenelle de l’environnement alors qu’il n’y aura cette année que 7 milliards dans le budget de l’État!
Alors oui je crie « Au secours » car les conséquences de cette inaction gouvernementale et de l’égoïsme de classe de certaines collectivités, la Région Ile de France en tête, crée à un cataclysme social.
J’en appelle à la volonté et à l’intelligence de chacune et chacun pour que tous les maillons de la chaine du logement social se retrouvent ensemble et disent d’une même voix « faites enfin quelque chose ».
Patrice Leclerc
Président du groupe Front de gauche et citoyen-nes de la Métropole du Grand Paris – Maire de Gennevilliers