Intervention de Patrice leclerc, Pésident du Groupe Front-de-Gauche et citoyen-nes à la Métropole du Grand Paris
Mes Cher.e.s collègues,
Oui j’ose reprendre la formule du Président Chirac, « la Maison brûle et nous regardons ailleurs. »
Le projet de SDRIF E de Madame Pécresse n’est pas au niveau des enjeux socio et environnementaux qui sont devant nous.
La région minimise peu ou prou tous les défis. Elle caricature sur les enjeux sociaux.
La région envisage avec ce SDRIF E de réduire encore la part de logements sociaux. Car son amendement dit « anti-ghetto » n’est rien d’autre que le placage d’une position idéologique simple : le logement social et ses habitants sont la cause de tous les maux de notre société. Logement social, cas social, délinquance, voire radicalisation, communautarisme…. Voilà l’enchainement idéologique simpliste que certains se plaisent à égrainer.
Si, comme il est prévu, plus aucune aide de la Région n’aille aux communes qui ont plus de 30% de logements sociaux, cela assèchera l’offre et la liste d’attente des demandeurs de logement continuera d’augmenter. Nous sommes à 800 000 demandeurs, chiffre jamais atteint depuis des années…. C’est le résultat de cette politique qui veut empêcher des maires de construire et n’oblige pas les autres à le faire. Il faut parfois attendre 10 ans pour obtenir son premier droit de visite.
Nous voyons à nouveau des scènes sur les trottoirs de la Métropole que nous croyons oubliées depuis l’hiver 54 et l’appel de l’Abbé Pierre. Des enfants dorment à la rue (1000 en Ile de France), certains dans les écoles ou même dans des permanences de parlementaires ! Parce que malgré un effort certain il n’y a pas assez de places dans l’hébergement d’urgence. Le flux ne fait qu’augmenter car la misère ne fait que croitre. Il faut construire des logements d’urgence dans toutes les villes de la Métropole.
Les chefs d’entreprises qui se plaignent de l’éloignement de leurs salariés de leur zone d’emploi : retards dans les transports, zones peu ou mal desservies par les transports publics. Depuis quelques années le temps de trajet domicile travail tend à réaugmenter. Ce qui signifie que les « premiers de cordées » ont en partie quitté Métropole. Si on veut dynamiser la création d’emploi par la réindustrialisation il faut « en même temps » prévoir de créer du logement social à proximité des zones d’activité et mettre fin à l’étalement urbain.
Notre groupe a apprécié que notre assemblée métropolitaine demande la suppression de cette décision inique de la Région en le précisant dans le document qui contient les réserves. En effet, comme le dit le Président Ollier, nous sommes une assemblée des maires qui n’accepte pas qu’une autre collectivité dicte à un conseil municipal sa politique. Nous respectons les choix locaux. Je le dis à mes collègues maires, empêcher les maires qui veulent construire des logements sociaux de le faire, ce sera augmenter le nombre de logements sociaux à construire dans les villes en dessous de 30% pour la mise en oeuvre de l’objectif de 70 000 logements nouveaux du SRHH.
Alors, Monsieur le Président, vous l’avez compris, ce n’est pas contre vous ni contre le travail de notre administration métropolitaine que notre vote va s’exprimer. Mais nous ne pouvons donner quitus à un SDRIF E qui n’a pour objectif que d’accélérer la gentrification de la Métropole, qui va faire aggraver la grave crise du logement social dans la Région et faire souffrir des centaines de milliers de personne. Un Sdrif-E qui freine autant qu’il le peut l’application des lois qui existent pour lutter contre les conséquences du réchauffement climatique.
Je vous remercie