Intervention de Patrice Leclerc, au nom du groupe Front-de-Gauche et citoyen-nes lors du débat sur le budget de la Métropole du Grand Paris
Monsieur le Président,
Cher-es collègues,
Ce budget ne peut satisfaire personne. Pas vous Monsieur le Président qui souhaitez développer l’intervention de la Métropole du Grand Paris, pas les EPT qui se sont vu supprimer la dynamique de la CFE au profit de la MGP, ni les communes qui subissent un contexte budgétaire difficile et aggravé car c’est elles qui financent la MGP et les EPT.
Le gouvernement Macron/Borne compte sur la division politique du bloc communal que devrait représenter la commune et ses outils de coopérations intercommunales que sont les EPT et la Métropole, pour faire oublier que c’est le choix de créer une Métropole du Grand Paris et des EPT, sans création de ressources nouvelles qui crée les difficultés.
Je partage la remarque de notre collègue Emmanuel Grégoire, ce n’est pas les uns contre les autres qu’il faut agir, EPT, ville, MGP mais ensemble pour revendiquer les moyens d’agir que nous refuse le gouvernement.
J’ai envie de dire Bravo au gouvernement et parlementaire de l’époque de la loi Notre et « Mapalm » pour cette hérésie que l’on subit toutes et tous aujourd’hui.
Cette tension sur le budget métropolitain, souligne les difficultés dans lesquelles ce gouvernement de technocrates libéraux « hors sol » met les communes, les collectivités locales. Il n’y aurait pas d’argent pour les services publics, la démocratie de proximité, la réponse aux besoins des citoyennes et citoyens de nos communes alors que dans le même temps, la Gazette des communes, qui n’est pas une feuille de choux gauchistes puisque même mon camarade Cesari la lit, fait un dossier cette semaine sur le thème des milliards d’argent public donné aux entreprises sans contrôle et sans résultats. Le montant de cet argent public a plus que doublé depuis le début des années 2000 passant de 3 à 6,44% du PIB en 2019. Elles représentent plus de 31% du budget de l’État. Cher-es collègues, ne cherchez pas où est passé l’argent de vos communes et celui nécessaire pour les services publics comme l’hôpital, l’école ou le logement social! Il est dans la poche des actionnaires privés. Et cela continue, le gouvernement rajoute la disparition de la CVAE pour continuer à envoyer la richesse créée vers les actionnaires plutôt qu’en investissements utiles.
Notre groupe votera se budget insatisfaisant, car nous voulons continuer d’agir pour que notre métropole ait son originalité de coopérative des communes avec sa gouvernance partagée entre toutes les forces politiques. Cela a des défauts mais aussi des qualités que ne peut pas comprendre la Cour des comptes, qui comme le gouvernement pense que la simplification passe par la limitation du fait communal, de la démocratie de proximité.
Cher-es collègues maires, j’attire votre attention sur nos difficultés budgétaires et les questions politiques qu’elles posent. Soit on va vers une métropole centralisatrice avec des EPT ou autre administration décentralisée de la MGP et donc prenant le pas sur les communes, ou nous avons une métropole de coopération intercommunale, et donc une transformation en syndicat mixte, permettant d’assurer des compétences dans le cadre de la subsidiarité et le respect du fait communal. Des ressources nouvelles seront de toutes façons à trouver pour assurer ces compétences dans le domaine de l’air et de l’eau comme notre groupe le propose.
Je vous remercie de votre attention.