Article d’Olivier Bureau, paru le 21 février 2023 dans le Parisien 92 https://www.leparisien.fr/hauts-de-seine-92/interdiction-des-vehicules-polluants-dans-le-grand-paris-la-gauche-reclame-davantage-de-mesures-sociales-21-02-2023-TOCOM4QTX5A73D3FC23VAVD6IM.php
Les élus Front de gauche demandent des mesures d’accompagnement supplémentaires pour que la mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE) soit supportable par les couches populaires. Selon eux, les aides actuellement proposées pour changer de véhicules sont loin d’être adaptées.
Au loin, la brume de pollution étouffe le quartier d’affaires de La Défense. C’est un jour où il est difficile derespirer correctement que Patrice Leclerc et Jacques Baudrier ont, involontairement ce mardi, choisi pour « tirer la sonnette d’alarme » sur la mise en place de la Zone à faibles émissions (ZFE). Le maire de Gennevilliers et l’adjoint à la mairie de Paris, tous deux communistes, sont à la tête du groupe Front de gauche (FDG) à la Métropole du Grand Paris (MGP) dont les véhicules Crit’Air 2 et 3 doivent être exclus dans moins d’un an.
« Nous ne sommes pas anti-ZFE, soulignent-ils de concert. Elles sont indispensables. Chaque année, la pollution de l’air tue 40 000 personnes en France mais depuis quatre ans, nous pointons le manque de moyens. » Selon les élus FDG, les classes populaires vont être dans l’incapacité de changer de véhicule.
« À Gennevilliers, nous avons très précisément 9 785 véhicules Crit’Air 3, 4 et 5 soit un sur deux, pointe Patrice Leclerc. Qui a ces véhicules ? Les métiers indispensables, les petits salaires, les artisans, ceux qui n’ont pas les moyens pour acheter une voiture électrique… »
Le nombre grimpe à 1,9 million de véhicules répartis sur les 131 communes de la MGP. Actuellement, l’État verse principalement une prime à la conversion, de 5 000 euros maximum pour les plus pauvres, et un bonus écologique dans la limite de 27 % du coût d’acquisition. La région et la MGP y vont respectivement de 25 et 12 millions. « Il faut aussi que les constructeurs suivent. Or, la production de voitures neuves est insuffisante », ajoute Jacques Baudrier.
« Un risque d’explosion sociale »
Le FDG propose un budget de 5 milliards permettant d’aider à renouveler 400 000 voitures par an au niveau national. Pour financer tout cela, les élus réclament notamment d’amenerle seuil de déclenchement du malus écologique aux véhicules de plus de 1,4 tonnes, contre 1,8 actuellement, et que l’État affecte une partie des recettes des autoroutes à ce poste.