Voeux 2023 Discours Patrice Leclerc
Monsieur le Maire de Bergkamen, Cher Bern, Madame la Députée,
Madame la Conseillère départementale
Monsieur le Maire honoraire,
Mesdames, Messieurs,
Cher-es ami-es,
C’est avec beaucoup de plaisir que je vous accueille, avec l’équipe municipale qui m’entoure, pour cette cérémonie de vœux. Nous ne boudons pas notre plaisir de vous retrouver, de pouvoir passer un moment convivial avec vous pour entamer l’année.
Au nom de la municipalité et en mon nom, je souhaite à chacune et chacun d’entre vous une très belle année 2023, pour vous-mêmes, pour vos activités personnelles et professionnelles et, pour celles et ceux que vous aimez.
Souhaitons-nous de réussir nos projets et actions communes.
Souhaitons-nous de bons vœux car nous vivons une époque « vraiment formidable » !
La « startup nation », « en marche », c’est la renaissance du vieux monde…en pire !
A peine sortie d’une pandémie mondiale que personne ici n’avait connue, nous sommes dans une crise sociale, politique, économique et environnementale.
On nous a annoncé de possibles coupures d’électricité en janvier à cause de problèmes de production, l’inflation repart, il faut attendre 12 ans en moyenne pour avoir un logement social dans la Métropole du Grand Paris, il y a pénurie d’enseignants, de médecins, d’infirmières, d’assistantes sociales, les transports en commun dysfonctionnent totalement, les étudiants ont besoin de soupes populaires, nous devons distribuer 1500 paniers repas régulièrement pour aider les habitants.
Les fascistes accèdent au pouvoir dans plusieurs pays d’Europe, ils progressent en France. L’Europe connait la guerre.
Depuis 1946, aucun maire de Gennevilliers n’a connu ce cumul de crise.
Je dois porter la poisse ! Je vous prie de m’en excuser.
Mais vous pouvez compter sur notre équipe municipale pour faire face à ces crises, certes avec des incertitudes, mais aussi avec la détermination que vous nous avez donné en nous élisant avec un mandat clair: continuer d’améliorer la vie ici sans chasser personne, faire respecter le droit à vivre en petite couronne aux couches populaires et moyennes.
C’est ce que nous entendons faire avec vous, avec toute la population en travaillant à inventer ici un nouvel art de vivre populaire, c’est-à-dire développer un projet de ville en commun, fait de respect mutuel, respect entre les générations, respect entre les gens, respect de la ville envers les habitants, respect de la ville par les autres institutions, respect de la nature et de l’environnement.
Nous revisitons l’ensemble de nos politiques publiques pour être à la hauteur des enjeux climatiques pour la survie de l’espèce humaine dans les prochaines décennies.
Nous visons une baisse de consommation de ressources naturelles et de production de carbone pour que Gennevilliers prenne sa part dans la lutte contre le réchauffement planétaire.
Nous n’avons pas d’autres choix que d’agir pour diminuer notre impact sur l’écosystème planétaire ou celui de léguer à nos petits-enfants une planète inhabitable. Nous devons apprendre à vivre avec frugalité, à sortir du consumérisme inutile.
Le danger serait de ne voir que de la contrainte, de l’austérité quand on parle de frugalité.
L’austérité propose de garder le système, « tout changer pour ne rien changer », la frugalité invite à changer ce monde.
Karl Marx remarquait que « La production capitaliste ne développe donc la technique […] qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillit toute richesse : la terre et le travail. » La réponse aux enjeux n’est donc pas de l’ordre du jardinage, mais d’une écologie sociale et politique, qui remet en cause notre système économique.
Qui a intérêt, ici dans notre ville populaire, de continuer dans ce système?
- Pas les ouvrières et ouvriers qui voient leurs savoir-faire dévalorisés comme leur salaire,
- pas les cadres qui s’interrogent sur cette course à l’argent qui ne laisse pas le temps de vivre,
- pas les salarié-es à qui l’on annonce que les richesses qu’ils créent doivent encore enrichir le CAC40 en leur supprimant des droits acquis, en éloignant le droit à la retraite, en diminuant la solidarité nationale,
- pas la jeunesse qui aspire à un monde plus solidaire, mieux relié au vivant.
Notre question n’est pas seulement une meilleure répartition des richesses créées, mais de sortir du capitalisme qui crée des besoins artificiels pour accaparer plus de profits.
Il s’agit de proposer à la jeunesse une autre conception de notre vie en société, de la définition des besoins, de la façon de produire, une autre échelle des valeurs qui ne mesure pas la réussite à la quantité de marchandises consommées, mais au bonheur des liens humains retrouvés.
Il faut donc trouver le plaisir de nous disputer pour inventer un nouvel art de vivre populaire qui s’inscrive dans la chaîne du vivant, respectueux des différentes manières d’être vivant, d’être humain dans la construction de communs.
Invitons à « trouver le temps de vivre », à travailler pour vivre et non l’inverse.
En ce sens, la frugalité peut être heureuse. La frugalité demande une intelligence collective et des luttes collectives pour à la fois réduire la consommation de ressources et les inégalités sociales.
C’est aussi dans ce cadre que notre ville va continuer de s’améliorer en 2023.
Le centre social Saad Abssi sera livré en avril et il comprendra de nouveaux locaux pour les retraités, pour la jeunesse et les collégiens. Une salle de spectacle et une salle polyvalente dans ce quartier de développement social.
Le rez-de-chaussée de la mairie, que vous avez pu visiter cet après-midi, marque à la fois notre souci d’économies d’énergie et d’amélioration des conditions d’accueil plus digne, plus simple des usagers du service public.
Une nouvelle école Joliot Curie ouvrira en septembre, et nous engagerons la rénovation de l’école Henri Wallon dans le quartier des Agnettes. Nous poursuivrons la végétalisation des cours d’écoles.
Notre programme de plantation de plus de 500 arbres se poursuivra, en même temps que nous reconstruisons le centre équestre en expérimentant le réemploi des matériaux.
Le quartier du Fossé de l’Aumône verra la réfection du square Mozart et la création d’un centre de loisirs tout neuf, quand la crèche du quartier du Luth reconstruite en bois est ouverte depuis le début de l’année.
Vous aurez remarqué que nous tenons notre pari d’améliorer la diversité du commerce à Gennevilliers dans le cadre du nouveau centre-ville tout en engageant un Plan alimentaire territorial qui vise à réduire les inégalités sociales dans l’accès à une bonne alimentation.
Nous cherchons à créer d’ici la fin du mandat soit une ferme maraîchère, soit des coopérations avec des maraîchers bio pour alimenter nos cantines et nos marchés.
Et comme nous avons toutes les audaces, nous coorganisons à Gennevilliers le salon des musiques anciennes et traditionnelles, Canto Mundi, pour valoriser des savoir-faire comme la lutherie et maquer l’année de cette évènement culturel. Il n’y a pas que la Bourgeoisie qui a droit au beau !
Notre ville populaire bouge, tout en tenant son pari de ne chasser personne. C’est malheureusement une originalité dans la métropole du Grand Paris. Ailleurs les couches populaires et moyennes sont chassées par la non-construction de logements sociaux ou les prix des logements.
Mesdames, Messieurs, 2023 sera aussi marquée notre mi-mandat, nous en ferons un moment populaire d’échanges avec les Gennevilloises et les Gennevillois vers le mois de juin.
Mais je suis trop long, place à l’amitié, la sororité, la fraternité. Je vous souhaite une très belle année 2023.
