Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les Présidents d’Associations d’Anciens Combattants,
Chers amis,
Mesdames, Messieurs,
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour commémorer le 77ème anniversaire de la Libération de Paris et de Gennevilliers.
Le 25 août 1944, à 15 heures 30, aux termes de combats dans les rues de la capitale, le Général LECLERC et le Colonel ROL TANGUY, chef régional des FTP-FFI, reçoivent devant la gare Montparnasse la capitulation du commandant des troupes allemandes.
Paris et sa banlieue étaient enfin libres. Les drapeaux tricolores fleurissent aux fenêtres et sur les pavés des barricades, celles-là mêmes qui ont été construites dès le 18 août, après que le colonel ROL TANGUY ait invité la population à s’insurger.
A Gennevilliers, dès le 20 août, Waldeck L’HUILLIER, combattant F.T.P., accompagné de centaines de Gennevillois, reprend possession de la mairie.
Les Gennevillois sous la conduite d’Henry Musler et de Waldeck l’Huillier ont pour mission, avec l’aide des cheminots et des employés du gaz, de chasser les Allemands de l’usine à gaz et d’empêcher la destruction des installations.
Et au soir même du 25 août, le Comité de Libération de Gennevilliers s’affère pour remettre en route la vie communale.
Gennevilliers aura payé un lourd tribut dans cette guerre : neuf militants communistes ont été fusillés. Une soixantaine de Gennevillois ont disparu dans les camps de concentration. Parmi eux Jean Grandel maire à l’époque, Jean-Pierre Timbaud et Georges Thoretton qui ont été fusillés à Chateaubriant en octobre 1941, il y a 80 ans cette année.
4 bombardements aériens ont fait 84 morts. L’actualité récente montre l’importance de ces bombardements et la taille des bombes puisque en cet été deux bombes de 250 kilos ont refait surface dans la zone d’activité économique.
Une trentaine de combattants sont tombés dans la lutte armée. 27 prisonniers de guerre sont décédés en captivité ; 17 travailleurs du STO ne sont pas revenus.
Ce 25 aout est pour nous l’occasion de saluer la mémoire de toutes celles et de tous ceux, célèbres ou anonymes, qui tombèrent dans le combat pour la liberté, la dignité retrouvée :
– Aux forces alliées et à leurs armées, à celles et ceux qui choisirent le chemin de la Résistance (communistes, socialistes, gaullistes, chrétiens, juifs, musulmans, étrangers comme ceux de la célèbre Affiche rouge,
- Aux soldats des pays colonisés : Algérie, Sénégal, Mali, Maroc, Tunisie,
– A celles et ceux qui tombèrent pour la Libération de Gennevilliers. Souvenons-nous de ce 25 août 1944, où quatre F.F.I., Frédéric CHAZOTTES, BAYLE, Raymond BOYER et Bernard GARNIER n’eurent pas la joie de connaître la Libération.
Souvenons-nous de Maurice NEE, blessé gravement au bras ce jour-là.
Cette exigence de mémoire nous la portons et devons continuer à la porter avec toutes les générations actuelles.
Le 25 août 1944, ce n’est pas seulement la Libération de Paris et de sa banlieue, c’est la première pierre pour mettre en place le programme de la résistance, un formidable élan d’espoir, de générosité, et d’audace
Souvenons-nous que c’est un large rassemblement, par-delà les diversités d’opinions, qui a ouvert la voie à des avancées décisives :
- le droit au travail, au logement, aux loisirs, le droit à la retraite, à la culture, à l’action syndicale.
Les valeurs fortes de la Résistance, de démocratie, de paix, de progrès social, nécessitent d’être toujours plus défendues :
– Dans un monde où les inégalités ne cessent de se creuser dominé par la toute-puissance de l’argent et du capitalisme sans limites.
Elles doivent être défendues, ces valeurs internationalistes de la résistance au fascisme, dans un monde où les guerres se succèdent, et où la solidarité est souvent oubliées, à l’image des vagues de migrants rejetés à la mer, rejetés par les hommes. Dans un monde ou le devoir d’ingérence que nous avions contesté en son temps, en Afghanistan comme en Irak, devient la honte de l’abandon d’alliés, de populations entières.
Celles et ceux qui se sont comportés hier comme des shérifs du monde, montrent aujourd’hui qu’ils ne sont en réalités que de vulgaires chefs de bandes sans respect des peuples.
Je ne vous cache pas mon inquiétude dans notre France où le repli sur soi prend de la vigueur, où l’Autre est de plus en plus vu comme étranger, où l’on voit brandir dans les manifestations comme sur les réseaux sociaux de vieilles rengaines antisémites inacceptables.
Dans notre ville, dans notre pays, nous devons rester vigilants sur le vivre en commun. Nous devons combattre l’antisémitisme, l’islamophobie, l’obscurantisme, le repli craintif d’un monde qu’on ne comprend plus.
Plus que jamais, nous devons poursuivre le combat de ces hommes et de ces femmes, engagés dans cette lutte pour la Liberté, la Dignité et la Paix, car l’espoir d’un avenir de fraternité et de progrès, d’égalité et de justice sociale, n’a rien perdu de son actualité.
Mesdames, Messieurs, je vous remercie de votre fidélité.