Voeu pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du mercredi 30 juin 2021 – voeu Pour le retrait de la réforme de l’assurance chômage

Le Conseil d’Etat suspend le nouveau mode de calcul résultant de la réforme de l’assurance-chômage, qui allait appauvrir des centaines de milliers de chômeurs dès juillet.

C’est une très bonne nouvelle ! Il reste à obtenir l’abandon complet de cette réforme voulue par Macron depuis le début de son quinquennat.

En effet, malgré un contexte sanitaire et une situation économique alarmante et aussi malgré l’opposition unanime des syndicats contre la réforme de l’assurance chômage, le gouvernement s’obstine à vouloir baisser drastiquement les droits des chômeurs.

À l’heure actuelle, déjà, 6 chômeurs sur 10 ne sont pas indemnisés. Alors qu’il est annoncé entre 800 000 et un million de chômeurs supplémentaires cette année, avec ce décret, le gouvernement souhaite définitivement enterrer les droits des privés d’emploi, notamment des travailleuses et travailleurs précaires, tels que les intérimaires, saisonniers, extras hôteliers, guides conférenciers, intermittents hors spectacle.

L’intention du gouvernement était d’instaurer un changement de calcul de l’allocation qui ne permet en aucun cas aux demandeurs d’emploi de vivre, ni même de survivre (659 euros par mois après avoir perdu un salaire au Smic).

Il entendait baisser les allocations drastiquement, notamment pour les travailleurs les plus précaires. Le seuil d’accès aux allocations chômage passait de 4 à 6 mois travaillés au cours des 24 derniers mois.

Les cadres aussi étaient visés par la dégressivité de l’allocation chômage (les allocations chômage auraient été dégressives à partir de 8 mois puis 6 mois).

Avec ce nouveau mode de calcul, environ 1,15 million d’allocataires ouvriraient un droit avec une allocation plus faible de 17 % en moyenne et 190.000 chômeurs ne devraient pas être en mesure d’ouvrir des droits lors des 12 premiers mois suivant l’entrée en vigueur de la mesure.

Si cette réforme avait été appliquée, elle privait les nouveaux inscrits de 27 % de leur indemnisation en moyenne – parfois même jusqu’à 50 % – selon l’étude d’impact de l’Unedic. Et pourtant, la France, est un pays riche, dans lequel, par exemple, les 500 plus grosses fortunes totalisent un patrimoine de 730 milliards d’euros, en augmentation par rapport à l’an passé, et dans lequel les multinationales prévoient encore de distribuer aux actionnaires plus de 30 milliards de dividendes en 2020.

Ce n’est pas aux chômeurs qu’il faut s’attaquer mais au chômage.

Considérant la décision du Conseil d’Etat,

Considérant cet affront du gouvernement, dans un contexte de chômage de masse,

Considérant les mobilisations importantes dans le secteur du spectacle et partout où les salariés luttent pour leur emploi et veulent faire entendre l’opposition massive contre la casse des droits de tous les précaires,

La Ville de Gennevilliers soutient cette opposition, et formule le vœu de l’abandon de toute la réforme de l’assurance chômage qui appauvrit des centaines de milliers de chômeurs.

Nous demandons également :

  • un plan contre la précarité
  • Pour lutter contre le chômage, il faut des emplois ! Embauchons massivement à l’hôpital, dans les Ehpad, à l’école et dans l’ensemble des services publics, notamment par des pré-recrutements de jeunes, payés durant leur formation.

Les solutions existent, pour sauver l’économie il faut libérer l’emploi, et non étrangler les travailleurs.

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