L’agression israélienne contre la population palestinienne de Gaza est d’une violence inouïe. La Croix Rouge internationale (CICR) évoque « une intensité jamais vue », 42 personnes ont été tuées dans la seule journée d’hier, et les bombardements se sont poursuivis toute la nuit. Depuis le 10 mai, 192 Palestiniens ont été tués, dont au moins 58 enfants, et plus de 1 200 blessés. Tous les témoignages concordent : les bombes sont d’une puissance inégalée et les bombardements, continuels, n’épargnent aucun secteur de la Bande de Gaza.
Dès le début, ce sont les plus grands immeubles d’habitation de la ville de Gaza qui ont été détruits. Les infrastructures, les routes, sont systématiquement visées, particulièrement autour des hôpitaux pour rendre leur accès impossible. Des centres de santé, des centres culturels, ont été volontairement visés. L’immeuble des médias internationaux, dont l’agence américaine Associated Press, a été ciblé et détruit.
La population, terrorisée, n’a aucun endroit pour s’abriter. Des habitants sont allés se réfugier dans les écoles de l’UNRWA, dans une promiscuité totale alors que l’épidémie de Covid-19 fait rage. Déjà éprouvée par quatorze ans de blocus et trois autres agressions militaires, la population palestinienne de Gaza n’en peut plus, et les enfants sont particulièrement traumatisés.
Rien, absolument rien, ne peut justifier ces crimes de guerre qui visent à terroriser toute une population et à lui rendre durablement la vie impossible. Les roquettes tirées depuis la Bande de Gaza, qui sont l’expression d’une division palestinienne sciemment et volontairement créée et entretenue par Israël, sont des engins artisanaux. La réponse d’Israël est volontairement disproportionnée, elle vise, à tuer, à blesser, à laisser des champs de ruines et à la plonger dans la misère, dans une surenchère ignoble et criminelle.
Toutes les initiatives pacifiques de la société civile de Gaza, et notamment les Marches du Retour de 2018 – 2019, ont été ignorées et noyées dans le sang. Cette population palestinienne de la Bande de Gaza, profondément inventive et humaine malgré ce qu’elle subit, l’État d’Israël a choisi de la déshumaniser. Alors que le blocus qui dure depuis 14 ans constitue déjà une punition collective contraire au droit international, il déchaîne contre cette population, pour la quatrième fois depuis le début du blocus, une attaque qui vise à la terroriser et à la plonger encore un peu plus dans la misère.
Face à ces crimes d’une ampleur inégalée, les déclarations de la France sont révoltantes. Le Ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, prompt à condamner les envois de roquettes par les groupes armés de la Bande de Gaza, n’a pas eu un mot pour condamner cette nouvelle agression israélienne contre la population palestinienne de Gaza.
Quant aux déclarations du président de la République, elles sont absolument scandaleuses. Dans un communiqué publié le 14 mai, il « a rappelé son attachement indéfectible à la sécurité d’Israël et à son droit à se défendre dans le respect du droit international ». Dans le vocabulaire israélien, le « droit à se défendre » a une signification très claire, c’est un permis de tuer. Quant au respect du droit international par Israël, on sait ce qu’il en est.
Cette attitude, cette déclaration, seront des taches indélébiles sur un président de la République qui se rend ainsi complice des crimes de guerre une fois de plus commis par Israël contre la population palestinienne de la Bande de Gaza.
Le président de la République doit de toute urgence rectifier sa position. La France doit condamner sans plus attendre les bombardements israéliens, et affirmer avec la plus grande fermeté que la population palestinienne doit être protégée, que ce soit à Gaza, à Jérusalem, dans le reste de la Cisjordanie et en Israël même.
Et il faut prendre enfin des sanctions contre Israël tant que cet État commet ces crimes de guerre et continue de bafouer le droit international.
Le Bureau national de l’AFPS
17 mai 2021