Voeu au Conseil municipal du mercredi 31 mars 2021
Les étudiant.e.s en grande détresse
La précarité étudiante s’est dramatiquement aggravée avec la crise sanitaire. D’après une étude de l’Observatoire national de la vie étudiante (OVE) publiée en septembre 2020, un tiers des étudiants était obligé de se salarier pour payer ses études et 50% des étudiants avaient un travail d’été. Contraints par la situation sanitaire, près de six étudiants sur dix ont arrêté, réduit ou changé leur activité rémunérée pendant le confinement. Cela a généré en moyenne une perte de revenu de 274 euros par mois pour les étudiants touchés, alors que dans le même temps le coût de la vie étudiante a augmenté de 27% en 10 ans.
Les conséquences sont importantes pour les étudiants. 42% des étudiants refusent de se soigner par faute de moyens. Pire encore, selon une enquête Ipsos pour la Fédération des associations générales étudiantes publiée en juillet 2020, 65 % des jeunes sautent régulièrement un repas, par manque de moyens. De nombreux jeunes sont obligés de recourir à l’aide alimentaire pour manger à leur faim.
Si les images des étudiant.e.s faisant la queue devant des distributions alimentaires ont ému et révolté, les mesures annoncées par le gouvernement ne sont pas à la hauteur de la situation.
Le gouvernement laisse sombrer les étudiants et étudiantes de plus en plus dans une extrême précarité.
Les cours à distance ont montré encore plus ouvertement les différences d’accès des uns et des autres aux outils pour suivre correctement leur formation.
A Gennevilliers, nous avons accompagné la jeunesse durant le deuxième confinement en mettant à disposition des ordinateurs et tablettes pour que chacun puisse poursuivre sa formation, indépendamment des moyens dont les jeunes disposaient. Nous avons également fourni des colis alimentaires aux résidences étudiantes.
La Ville a mis également en place une aide de 150 euros à destination des jeunes chômeurs de 16 à 24 ans et des étudiants boursiers de plus de 18 ans Gennevillois. 455 en ont bénéficié. Ils ont aussi bénéficié de l’aide alimentaire organisée chaque mois. Cette action va être complétée, au sein des deux résidences étudiantes, par la pose d’armoires qui seront alimentés en denrées alimentaires non périssable. De même, nous avons prévu une action de livraison de colis une fois par mois, au moins jusqu’aux vacances scolaires de Pâques.
Les abandons de parcours se multiplient. Cela aura un impact futur sur les diplômes délivrés et à terme sur le monde du travail. Car moins d’étudiants qualifiés ce sera moins de travailleurs, techniciens, ingénieurs, cadres pour le monde de demain, alors même que notre pays ne forme pas assez de travailleurs qualifiés.
Il y a urgence à ce qu’un véritable plan de lutte contre la précarité étudiante soit mis en place rapidement.
Autant de difficultés qui affectent aussi, à bas bruit, leur santé psychique. 46 % des étudiants touchés par la précarité présenteraient des signes de détresse psychologique depuis le début de la crise. Alors que 23 % d’entre eux déclaraient, par manque de moyens, avoir renoncé à consulter un médecin durant le confinement. « Il y a eu des crises étudiantes par le passé. Mais, par ses dimensions multiples – économique, sociale, psychologique, scolaire – et ses effets simultanés, celle-ci est sans précédent.
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- • Considérant l’urgence de la situation, le Conseil Municipal de Gennevilliers demande :
- • L’Elargissement à deux fois par jour le ticket à 1 euro pour les étudiants boursiers,
- • Le rehaussement des bourses et plafond d’éligibilité aux bourses,
- • L’instauration d’un revenu étudiant pour permettre à toutes et tous de suivre leur formation et en finir avec les angoisses du lendemain.
- • L’exonération des loyers des résidences Crous pour les étudiant·e·s qui n’y habitent pas durant la période pandémique
- • Une prise en charge financière sur le plan des coûts relatifs à la santé,
- • Etablissement d’un système de remboursement total par la sécurité sociale durant cette période sanitaire.