Voeu de Gennevilliers: IL FAUT SAUVER LES TRANSPORTS DU QUOTIDIEN DES FRANCILIEN·NE·S

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Conseil municipal du mercredi 1er juillet 2020

Face à une crise sanitaire sans précédent qui conduit le pays à affronter une crise économique et sociale majeure, il est urgent que l’Etat puisse adopter un plan de sauvetage des transports du quotidien, en suivant l’exemple des gouvernements allemands, néerlandais et britanniques.

En effet, les pertes de recettes voyageurs liées au confinement, à l’obligation de distanciation physique dans les transports et à la désaffection de ces derniers, de même que les pertes de versement mobilités liées à la réduction du versement transport payé par les entreprises, au chômage partiel et à la crise économique, sont estimées à 2,6 milliards d’euros en 2020 pour Ile-de-France Mobilités, soit près de 26% de pertes de recettes annuelles.

Cette situation est la même pour toutes les autorités organisatrices de transport en France qui ont dû maintenir un niveau d’offre élevé, avec des surcoûts liés aux mesures sanitaires, alors même que les recettes s’effondrent. Ile-de-France Mobilités, qui est un établissement public administratif, ne peut emprunter une telle somme pour financer des dépenses de fonctionnement.

La menace qui pèse sur les transports publics du quotidien utilisés chaque jour par 5 millions de voyageurs est donc réelle.

Or, le gouvernement n’annonce rien pour les transports publics. Pourtant, il a su annoncer 10 milliards d’euros pour l’aéronautique dont 7 milliards pour Air France sans contreparties environnementales et sociales solides, ou encore 8 milliards d’euros de soutien à la filière automobile dont un prêt de 5 milliards sans contreparties à Renault.

Sans plan d’aide et de soutien massif et rapide aux autorités organisatrices des transports de la part de l’État, elles ne seront plus en mesure de payer les opérateurs de transport dès cet été.

A Gennevilliers les usage.ère.s subissent déjà des conditions de transport très dégradées sur la ligne 13 pour laquelle les élu.es demandent depuis des années un dédoublement, et des travaux urgents doivent aussi être réalisés pour moderniser le tramway T1 qui génère d’importantes nuisances sonores dans la ville.

Or les conséquences de cette crise chez Ile-de-France Mobilités seront désastreuses avec une réduction de l’offre, des coupes nettes dans les travaux de modernisation et d’extension du réseau, et des licenciements nombreux dans les emplois directs ou indirects liés aux transports publics. Une double catastrophe sociale : pour les usager·ère·s et pour les salarié·e·s des transports publics.

C’est inacceptable. Comme seraient inacceptables une hausse tarifaire pour les usager·ère·s, ou le sacrifice de la lutte contre la pollution de l’air en laissant faire un report modal sur l’automobile.

La priorité doit être donnée aux transports du quotidien. L’Allemagne a annoncé un plan de 7 milliards d’euros pour les chemins de fer allemands. La France ne peut pas rester passive dans ce domaine.

Le Président de la République s’est engagé à ce que l’Etat supporte les conséquences si brutales de la crise sanitaire « quoi qu’il en coûte », et a insisté sur le caractère écologique des plans de relance, et sur la solidarité de l’Etat avec les plus fragiles.

C’est pourquoi nous demandons instamment qu’il ne laisse pas dans une situation de cessation de paiement les transports publics franciliens, transports populaires et écologiques, indispensables pour l’exercice du droit de chacun à la mobilité, la reprise de l’activité économique et la lutte contre la pollution.

Vœu

Le Conseil Municipal de Gennevilliers appelle le gouvernement à mettre en œuvre avant l’été un plan d’urgence de compensation des pertes de recettes pour les organismes de transports publics, dont 2,6 milliards d’euros pour Ile-de-France Mobilité, et un mécanisme de compensation pour l’année 2021 en fonction de l’évolution de la situation économique.

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