Voeu adopté lors du Conseil municipal du mercredi 18 décembre 2019
Territoire autonome du nord-ouest de la Chine accueillant de nombreuses minorités ethniques dont des populations d’origine turque et kazakhe de religion musulmane, le Xinjiang fait depuis plusieurs mois l’objet d’une répression massive de la part des autorités chinoises au nom de la lutte contre le terrorisme islamiste.
Selon des experts de l’ONU et des militants des droits de l’Homme, au moins un million de Ouïghours et autres turcophones auraient été internés dans des camps de « rééducation ». Les autorités chinoises, quant à elles, minimisent les chiffres et qualifient les camps de « centres de formation professionnelle », assurant même ces derniers jours, dans Le quotidien du peuple que, « la plupart des stagiaires » ont été « diplômés » et qu’ils trouvent de « bons emplois ».
Pour ceux qui avaient encore des doutes sur le processus de nettoyage ethnique en marche au Xinjiang depuis plusieurs années, les preuves officielles sont là. En réussissant à se procurer plus de 400 pages de documents officiels chinois classés « confidentiels », des journalistes du quotidien américain The New York Times ont révélé, dimanche 17 novembre, la planification méticuleuse et systématique depuis 2014 de la répression et de ce que beaucoup qualifient de « nettoyage ethnique » des Ouïgours et autres minorités musulmanes au Xinjiang.
Face aux multiples accusations de Ouïgours en exil et de nombreux universitaires et chercheurs qui dénoncent des centaines de camps de travail, d’arrestations, de tortures, enlèvements, séparations d’enfants de leurs familles ou stérilisations de femmes, les autorités chinoises n’ont cessé de nier et de s’offusquer. Pourtant, parmi les 400 pages de documents confidentiels figurent plus de 200 pages de discours de Xi Jinping qui montrent clairement qu’il en est l’idéologue.
L’architecte du programme, Chen Quanguo, est déjà tristement connu pour son programme de répression au Tibet. Nommé en 2016 secrétaire général du parti au Xinjiang, il met en place la construction de centaines de camps de travail (plus de 500 camps et prisons répertoriés par des dissidents ouïgours), appelés par les Chinois « centres de formation », où plus d’un million de Ouïgours et de Kazakhs (hommes et femmes) au moins sont aujourd’hui enfermés. Il a distribué les discours de Xi Jinping aux officiels locaux et appelé à « emprisonner tous ceux qui doivent être emprisonnés ». Plusieurs documents montrent une pression implacable sur tous les officiels, les appelant à « une offensive d’écrasement et de disparition » des Ouïgours, le moindre doute étant considéré comme une trahison et un crime.
Le Conseil municipal de Gennevilliers tient à manifester sa solidarité avec les populations d’origine turque et kazakhe du Xinjiang subissant la répression massive du régime chinois.
Le Conseil municipal de Gennevilliers demande au Président de la République et à l’Union Européenne d’intervenir auprès des autorités chinoises pour qu’il soit mis un terme aux détentions arbitraires de masse.
Au regard de la gravité de la situation, il demande à ce que la France et l’Europe demandent le déploiement sur le terrain d’observateurs de l’ONU.