Assemblée des Maires – Jeudi 5 Avril 2018 – Intervention de Patrice Leclerc
Monsieur le Président, mesdames, messieurs, chers collègues
Le diagnostic du PMHH a le grand mérite d’objectiver la situation actuelle, les besoins qui en découlent et les efforts à fournir afin de répondre aux besoins de nos concitoyens.
Plus de 68% des habitants de notre métropole sont éligibles au logement social que nous devrions plutôt nommer « logement public » tant il recoupe des situations sociales bien disparates. Je remarque que Gennevilliers avec 62% de logements sociaux est encore en dessous de des besoins puisque 68% des habitants sont éligibles au logement social.
Cette remarque me permet de dire que je m’oppose à une préconisation du PMHH visant à interdire aux villes qui ont une belle présence de logements sociaux de continuer d’en construire. Je veux continuer d’en construire pour répondre aux besoins des habitants et je ne veux pas qu’on déporte les gennevilloises et les gennevillois dans une autre ville que la leur. Notre programme vise à construire 50% de logements sociaux, 50% de logement en accession. L’enjeu est de construire partout, pas d’empêcher des villes de construire.
En 2016, il y avait 491.000 demandes de logement pour 50.000 attributions chaque année. Si nous faisons un rapide ratio, cela voudrait dire qu’il faut presque dix ans pour avoir un logement… Les maires de la Métropole vont-ils assumer de dire publiquement aux gens, ici c’est 10 ans d’attente pour un logement social ?
Entre 2000 et 2017, le prix des logements à Paris a augmenté de 150%, le loyer moyen dans l’agglomération a augmenté de 60% durant la même. Le pouvoir d’achat n’a pas tout à fait suivi la même courbe…
56 communes sur 131 ne respectent pas la loi SRU, soit près d’1/4, et la MGP est tout juste à 25% de logements sociaux, sans compter les déséquilibres territoriaux.
Les entreprises sont quand à elles 40% à se dire affectées par les difficultés de leurs salariés à se loger (retards, productivité, etc.)
Il est proposé dans le PMHH de reprendre les objectifs de la Territorialisation, soit la construction de 38.000 logements dont 22.700 logements sociaux. Je pense qu’on peut être d’accord avec cet objectif global mais concernant les logements sociaux, le compte n’y est pas tout à fait, puisqu’en cumulant les objectifs de construction donnés par les villes et les EP, Sur ces 22.700 à construire par an, 15.000 le seraient au titre du rattrapage SRU.
Nous proposons de faire respecter partout la loi SRU et d’inclure partout au moins 30% de logements sociaux dans la construction neuve, particulièrement autour des futures gares de la SGP, objectif à la fois réaliste et proportionné.
Il faut de plus avoir une attention particulière sur les logements très sociaux (PLAI).
Nous devons avoir, dans chaque commune, dans chaque territoire de notre Métropole, une offre de logements diversifiée, abordable et de qualité afin de répondre aux besoins de tous les habitants.
Se loger dans la MGP est trop cher. A partir de ce constat unanimement partagé, il faut avoir le courage de se doter des outils pour lutter contre la spéculation foncière et immobilière. L’action sur les locations touristiques de type AirBnb apparaît également essentielle dans ce cadre (85.000 demandes actives dans la MGP sur AirBnb).
Concernant l’Hébergement, nous portons l’idée que chaque commune s’engage à au moins atteindre la moyenne régionale. Cela permettrait concrètement la création de 12.000 places supplémentaires. Cela pourrait permettre de « désaturer » un peu la situation, et de rééquilibrer l’offre existante.
Malgré une offre plus importante que ce que demande la loi MOLLE (moyenne régionale à 12,55 places pour 1000 habitants quand la loi exige 1 place pour 1000 habitants…), le dispositif d’hébergement est saturé.
En 2015, 2/3 des demandes enregistrées par le 115 dans le 75 et le 93 n’ont pas donné lieu à un hébergement. Par ailleurs, il y a un déséquilibre territorial flagrant, puisque 13 communes de la MGP concentrent 60% de l’offre d’hébergement, quand certains n’en ont aucune…
Vous voyez cher-es collègues, qu’en matière de logement comme en matière d’hébergement, il y a urgence de construire partout des logements sociaux pour satisfaire aux besoins de nos concitoyens. C’est un dossier important si l’on veut que nos enfants et nos petits enfants puissent habiter dans la Métropole.
Je vous remercie