Conseil municipal du mercredi 28 mars 2018 – Vœu présenté par la Majorité municipale
Carrefour, n° 1 européen de la distribution, vient d’annoncer la suppression de 3 000 à 5 000 emplois sur les quelque 115 000 que compte le groupe dans l’Hexagone par le passage en location-gérance d’hypermarchés, la cession de magasins jugés non rentables, la robotisation des entrepôts et des stations de carburant, l’abandon de rayons non-alimentaires remplacés par des enseignes spécialisées, ou encore une vaste restructuration du siège.
Le groupe met en avant « un contexte concurrentiel en France très disputé » malgré des ventes en hausse au premier semestre 2017. Carrefour entend centrer son action « sur l’amélioration de la performance du groupe et sur son adaptation aux évolutions rapides et profondes en cours dans le secteur ».
Pourtant, même si certains magasins Ex-DIA perdent de l’argent, « Carrefour Proximité » fait des bénéfices avec un résultat opérationnel positif en 2017. Il n’y a donc aucune raison de sacrifier la population et les salariés dans le seul but de faire encore plus de profits.
Pour rappel le groupe Carrefour a réalisé 1 milliard d’euros de bénéfice. En 5 ans, il a touché 2 milliards d’exonérations de cotisations sociales et de CICE et reversé 2 milliards d’euros de dividendes aux actionnaires.
Carrefour explique que ce plan serait justifié par la montée des ventes sur Internet et le redéploiement que cela nécessiterait. En vérité, une étude de mars 2017 réalisée par un spécialiste du secteur montre que 95 % des ventes alimentaires réalisées en France sont effectuées dans des magasins physiques et seulement 5 % sur Internet.
Certes, le commerce électronique est appelé à fortement se développer, particulièrement dans le non-alimentaire, mais cette mutation n’était-elle pas annoncée par tous les spécialistes depuis des années ? Qu’a donc fait la direction du groupe pour l’anticiper ? Ces spécialistes affirment en outre que la distribution en magasin a encore de beaux jours devant elle. Carrefour est donc loin d’être en péril. Si ses résultats se sont dégradés, son équilibre financier n’est guère menacé.
Tout donne à penser que le géant de la distribution a sous-estimé l’importance du facteur humain dans la révolution technologique en cours. Les enquêtes le montrent : les consommateurs sont à la recherche de nouvelles formes de distribution, notamment celles privilégiant la qualité du service, ainsi que celle des produits.
Autre motif d’inquiétude : : la fermeture annoncée de 273 magasins du groupe en France si un repreneur ne se manifeste pas. La direction de Carrefour de Gennevilliers nous a confirmé que le magasin de notre ville n’était pas concerné. Il n’en ira pas de même dans les autres sites concernés où la fermeture des magasins pénalisera les habitants et menace le tissu social des villes impactées.
C’est pourquoi, même si le magasin de Gennevilliers n’est pas concerné par la fermeture, la ville est solidaire des salariés en lutte et de leurs organisations syndicales qui s’opposent à la fermeture dans cet hyper de rayons entiers (textile, bazar, électro-ménager) qui entraînera des suppressions de postes, à l’annonce par Monsieur Alexandre BOMPARD, PDG de l’entreprise, de la suppression de 5 000 emplois sans plus de précision et à toutes les menaces de fermeture de magasins. La Ville souhaite le maintien de tous les emplois.