Madame la Ministre,
Le lycée Galilée de Gennevilliers est un établissement qui reçoit du public issu de trois collèges de la ville dont l’un est en REP, l’autre en REP+. Les résultats du lycée Galilée figurent parmi les meilleurs de l’académie (91% toutes séries confondues au baccalauréat général, pour un taux de réussite attendu de 86%), ceci grâce à des projets pertinents et un corps enseignant qui porte une dynamique de travail et d’accompagnement qui porte ses fruits.
Aujourd’hui, des élèves gennevillois ne reçoivent pas d’affectation au lycée Galilée et sont contraints de poursuivre leur scolarité dans des lycées limitrophes à la ville, alors qu’il serait plus opportun qu’ils bénéficient des moyens du lycée gennevillois pour continuer à réussir avec un accompagnement renforcé. A contrario, des élèves ayant pratiqué l’évitement des collèges publics trouvent une place dans le lycée.
Cette situation nous interpelle en tant qu’élus et nous amène à chercher les meilleures issues pour ces élèves. Je souhaite clairement que les élèves gennevillois des établissements publics aient une priorité sur l’affectation dans le lycée de la ville, par voie d’une expérimentation à l’échelle de la ville.
Actuellement, les affectations sont gérées par le logiciel Affelnet. Les clés de répartitions sont définies par un système de points qui prend en compte de paramètres comme l’adresse (et non le collège d’origine), l’attribution d’une bourse, le handicap, le redoublement, etc. Certaines options demandées sont prises en considération pour une affectation dans un lycée particulier suite à une démarche de la famille, en parallèle de l’inscription sur le site. Par contre, les élèves issus du public ne peuvent être prioritaires sur ceux venant du privé car la distinction publique/privée n’est pas un « paramètre Affelnet ».
Aujourd’hui, ces paramètres gérés de manière technique sans prise en compte de la réalité sociologique des territoires portent atteinte à l’efficacité de la politique menée par l’Education nationale en Zone d’Education Prioritaire. Des Gennevillois qui auraient besoin de la pertinence de la continuité des réseaux prioritaires mis en œuvre se retrouvent alors démunis. La politique de lutte contre les inégalités menée par votre ministère en est-elle arrivée à exclure, de manière indirecte et pour des raisons purement techniques ou informatiques ?
En outre, l’un des arguments établis dans les lycées serait de se baser sur les résultats des élèves issus des établissements privés pour préserver des « têtes de classe ». Or, il s’avère, pour le lycée Galilée, que la différence de moyenne en seconde est réduite entre des élèves issus du privé et ceux du public. A contrario, les élèves issus des collèges de Gennevilliers arrivent à maintenir des moyennes aussi satisfaisantes que ceux du privé. Pour exemple, au premier trimestre 2016-2017, pour une moyenne entre 11 et 14, 45% des élèves issus des collèges Pasteur et Vaillant, et 48,7% des élèves de Moquet obtiennent une moyenne entre 11 et 14, contre 48,1% pour les élèves issus du collège privé Chambertain de la ville voisine. Ce critère n’est donc pas pertinent pour notre secteur.
Nous demandons donc que soit envisagé un statut expérimental sur les affectations du lycée Galilée en tenant compte du critère du collège local d’origine, qu’il soit un établissement public de Gennevilliers ou d’une autre ville (pour les élèves ayant eu un parcours scolaire particulier). En effet, des familles ont fait le choix de scolariser leurs enfants à Gennevilliers. Il serait donc injuste que ces derniers ne bénéficient pas de la qualité du lycée de leur ville.
Le lycée Galilée, qui accueille les élèves dans des conditions favorisant le travail scolaire et une posture autonome, doit bénéficier aux Gennevillois. Pour soutenir notre requête, vous trouverez en pièce jointe un récent courrier adressé à Monsieur Philippe WUILLAMIER Directeur académique des Hauts-de-Seine avec les arguments relatifs au nombre d’élèves gennevillois et extérieurs inscrits, à la pertinence de la continuité éducative que nous construisons entre les niveaux troisième et seconde et à notre volonté de promouvoir la mixité sociale dans nos collèges.
Richard MERRA, Adjoint au Maire à l’Enseignement et moi-même sommes disposés à vous rencontrer pour échanger sur ce sujet.
Dans l’attente de votre réponse,
Je vous prie de recevoir, Madame la Ministre, mes salutations respectueuses.
Patrice LECLERC