Tribune de Patrice Leclerc à paraitre dans l’Humanité, (Président du Groupe Front de Gauche et citoyen-nes de la Métropole du Grand Paris – Maire de Gennevilliers)
La semaine de l’industrie du 20 au 26 mars 2017 est l’opportunité de rappeler l’importance de celle-ci pour la Métropole du Grand Paris. Il et temps de cesser la casse de l’outil industriel, maintenant sous-dimensionné pour répondre aux besoins des populations.
Travaillons résolument au développement d’une industrie innovante et durable.
Travaillons à stopper la spéculation foncière et immobilière qui chasse les salariés comme les usines de la Métropole.
Laisser faire le marché, c’est assurément laisser augmenter les prix des terrains dans la Métropole chassant ainsi « naturellement » les entreprises, les espaces de respiration et les logements à loyers modérés de celle-ci. Il faut mettre fin à la propriété privée du foncier ! Nous proposons que la Métropole du Grand Paris assure les moyens aux communes en lien avec leurs territoires respectifs, de préempter chaque vente de terrain pour ensuite ne vendre que des droits à construire avec des baux emphytéotiques. L’établissement public du foncier pourrait être l’outil de lutte contre la spéculation. La lutte contre la spéculation foncière n’est pas suffisante mais nécessaire pour lutter contre la gentrification excluante de la Métropole comme pour favoriser le maintien et l’installation d’entreprises. L’Etat pourrait s’inscrire dès maintenant dans cette démarche avec ses réserves foncières disponibles.
Cessons d’éloigner l’emploi des habitations pour le mieux vivre des salariés, de leurs enfants, en faisant baisser les temps de transports. Faisons baisser la pollution par des circulations douces possibles car l’emploi à proximité des logements à loyers modérés.
Quant aux matières premières, qu’attendons-nous pour enfin miser massivement sur le transport fluvial ainsi que le fret ferroviaire, et retirer de nos routes et autoroutes ces milliers de camions qui chaque jour, viennent assombrir le ciel des métropolitains ? Le Port de Paris, la Seine sont des atouts majeurs pour le développement métropolitain d’activités industrielles. Nous pensons tous, à juste titre, à la logistique avec le « dernier kilomètre ». Pensons aussi « au premier kilomètre » autour de la Seine, des voies ferrées, pour produire avec les matières premières acheminées et créer ainsi des circuits courts aussi dans le domaine industriel.
Ici, une nouvelle cohabitation entre activités industrielle et cadre de vie paisible et préservé pour les habitants peut-être assurée à condition que la transition écologique de notre outil industriel se mette en œuvre. Et quel meilleurs endroit pour cela que la Métropole du Grand Paris et sa capacité d’innovation hors du commun, ses centres de recherche de pointe, ses ingénieurs-ses chercheurs, ses ouvriers hautement qualifiées, pour inventer l’industrie de demain ?
La Métropole du Grand Paris n’a pas seulement un passé industriel, fait de cité-jardin et d’anciennes manufactures pour y construire des lofts. Elle a également un avenir, à condition que l’on s’en donne les moyens, pour que la Métropole du Grand Paris invente une nouvelle façon de faire la ville, de faire la Métropole populaire qui n’exclut personne.