Monsieur le Président,
La Conférence internationale pour le Moyen-Orient du 15 janvier a constitué une chance inespérée de voir la paix se concrétiser entre Israéliens et Palestiniens. Comme 137 pays dans le monde, la France peut et doit reconnaître l’Etat de Palestine.
Cette reconnaissance de la Palestine participera à la volonté des pays européens pour trouver une solution définitive au conflit israélo-palestinien. Depuis 67 ans, les Palestiniens vivent sans Etat, alors qu’une partie de leur territoire est occupée depuis 1967 et que le processus de colonisation se poursuit et s’accélère malgré les nombreuses résolutions votées à l’ONU et jamais respectés par Israël. Après le vote pour la résolution 2334 au conseil de sécurité de l’ONU qui représente un nouveau point d’appui en faveur de la solution de deux Etats, la France doit poursuivre cette dynamique.
La colonisation de la Cisjordanie et à Jérusalem-Est décidée par le gouvernement israélien ampute et morcèle le territoire présumé d’un futur Etat palestinien. Elle rend de plus en plus aléatoire sa viabilité.
Aujourd’hui, c’est à la communauté internationale de prendre ses responsabilités pour faire respecter les nombreuses résolutions de l’ONU concernant le règlement de ce conflit, notamment la résolution 242 du 22 novembre 1967 affirmant l’indépendance politique de chaque Etat de la région, la résolution 446 du 22 mars 1979 qui exige l’arrêt des colonies de peuplement dans les territoires palestiniens et la résolution 1515 du 19 novembre 2003, par laquelle le Conseil de sécurité se déclare « attaché à la vision d’une région dans laquelle deux Etats, Israël et la Palestine, vivent côte à côte, à l’intérieur de frontières sûres et reconnues », et enfin la nouvelle résolution 2334.
Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou a refusé de participer à cette nouvelle conférence. Notre pays est fort de ses positions en faveur de la paix. En soutenant la solution à deux Etats, et en reconnaissant l’Etat de Palestine, la France ouvrira un nouveau chapitre de stabilité dans ce Moyen-Orient meurtri. Ministres, élus locaux, parlementaires français et européens soutiennent les initiatives qui dénoncent l’injustice que subissent les Palestiniens. Nous nous félicitons de la nouvelle obligation d’étiquetage des produits provenant des colonies israéliennes, nous continuons à exiger la libération des prisonniers politiques palestiniens, nous poursuivons nos divers partenariats avec des villes palestiniennes pour qu’elles puissent s’organiser et créer le maillage administratif, social et territorial, qui constitue l’Etat de Palestine. La seule étape reste la reconnaissance officielle de cet Etat.
Je vous demande donc de reconnaître un Etat de Palestine et d’agir auprès du Conseil de l’Union Européenne et des autres pays membres de l’Union Européenne pour la reconnaissance d’un Etat de Palestine ayant Jérusalem Est comme capitale.
La coexistence de deux Etats souverains est la condition d’une paix juste et durable entre Israéliens et Palestiniens, tout comme la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens injustement incarcérés (hommes, femmes et enfants).
Je vous prie de croire, Monsieur le Président, en l’assurance de mes salutations les plus distinguées.
Patrice Leclerc