L’actualité nationale montre que d’un côté la police nationale est en sous effectif, qu’on lui retire ses missions de proximité, « qu’elle » fatigue au regard de tout ce que la communauté nationale lui demande. Elle paye lourdement les 12 500 suppressions de postes de fonctionnaires de police entre 2007 et 2012 par le gouvernement de droite mené par Nicolas Sarkozy.
D’un autre, l’Etat se désengageant, la pression sécuritaire se renforçant, les polices municipales se développent pour atteindre l’effectif certainement supérieur à 21 000 agents sur toute la France. Cette police municipale ressemble de plus en plus à la police nationale : tenue, armement, véhicule, missions… Les contraintes croissantes liées à vigipirate obligent la police nationale à recourir de plus en plus à la police municipale pour des missions police secours, fonction régalienne de l’Etat, et sur laquelle il ne devrait pas y avoir d’inégalités territoriales.
Il est étonnant, que les tenants médiatiques d’une pensée unique fustigeant « le mille-feuille territorial » ne s’interrogent pas une minute sur ce doublon police nationale/police municipale. N’y a-t-il pas des économies à réaliser en termes de fonctionnement, en nombre d’encadrants, en gestion du personnel? Ne gagnerait-on pas en efficacité sur le terrain, en cohérence d’action et en moyens pour agir en proximité ? Ne faut-il pas redonner les moyens et les missions à la police nationale d’être proche de la population, de connaître les habitants, d’être en protection vécue positivement en sorties d’écoles, en ilotage dans les quartiers ?
Je propose donc que les députés travaillent sur un projet de loi de nationalisation des polices municipales.
Nationalisons la police municipale, car cette compétence doit rester une compétence régalienne de l’Etat. Je suis très attaché à l’autonomie communale, aux compétences des villes, mais je suis aussi pour une séparation des pouvoirs pour éviter que la fonction de maire se confonde avec celle de shérif. La police doit agir en indépendance du maire et dans une efficace collaboration qui permet à chacun, avec ses compétences, d’agir efficacement sur le terrain.
Nationalisons les polices municipales, car en plus de faire des économies, cela permettrait d’éviter les inégalités entre les villes dans ce domaine. Toutes les villes ne peuvent pas se payer une police municipale, mais dans toutes les villes il y a besoin d’une police de proximité. Aujourd’hui, les carences étatiques génèrent une sécurité à 2 vitesses.
Nationalisons la police municipale pour inscrire durablement cette mission dans le cadre du service public, car qui peut dire aujourd’hui, que les mêmes communes qui ont privatisé leur service public de voirie, de cantine, d’animation… ne privatiseront pas leur service de sécurité ?
Patrice Leclerc
Maire de Gennevilliers