Madame Monsieur,
Nous avons organisé le 2 juin dernier une réunion de concertation sur le projet de la ZAC Larose Camélinat. Des messages d’opposition à une partie de ce projet sur le secteur Camélinat rue des Collines nous sont parvenus depuis. Des inquiétudes sincères se mêlent à des désinformations ou des désaccords de fond vis-à-vis de la politique municipale.
C’est la raison pour laquelle nous avons décidé de prolonger la période de concertation pour que chacun puisse s’expliquer avant qu’une décision de création d’une nouvelle ZAC ne soit prise courant octobre ou novembre. En conséquence, nous retirons de l’ordre du jour du conseil municipal du 29 juin la création de la ZAC Camélinat Larose.
Nous vous proposerons une nouvelle réunion publique sur ce sujet le jeudi 15 septembre à 19 heures, salle du conseil municipal. Car les personnes qui se sont exprimées ont raison sur l’idée qu’il faut en débattre davantage, même si ce projet ne sort pas d’un chapeau comme certains l’expriment.
Il a fait l’objet d’un périmètre d’études et de sursis à statuer depuis 2008. La Commune s’est portée acquéreur d’un certain nombre de parcelles, pour empêcher des projets immobiliers privés, maîtriser le devenir de ce secteur et éradiquer l’habitat insalubre.
Notre volonté de créer la ZAC maintenant tient au fait que la compétence aménagement, à cause de la loi sur la métropole, ne sera plus communale à partir de 2017, mais métropolitaine et territoriale. Créer une ZAC maintenant, c’est en garder la maîtrise et ne pas laisser d’autres décider à notre place ou laisser faire des projets spéculatifs immobiliers. En repoussant, la décision à novembre pour laisser plus de temps à la concertation, nous prenons le risque mesuré de laisser la main au territoire (risque qui peut être limité sachant que le maire de Gennevilliers est Vice-président à l’aménagement).
Nous préférons donc prendre le temps pour développer un débat public plus important car les accusations de « bétonnage du village » sont infondées.
Il faut se rappeler que la municipalité a construit au moins 90 pavillons supplémentaires dans le Village lors des mandats précédents, parfois contre l’avis d’habitants refusant que l’on détruise pour cela une « zone artisanale » vétuste (rues Mignard et Boucher).
Qui, aujourd’hui, regrette ce choix municipal ?
Par ailleurs, instruire un procès à la Municipalité sur une volonté de casser l’image du quartier nous semble manquer de mesure et d’attention à la réalité de ce qui se fait et est proposé. Ce n’est pas crédible après les réalisations de la rue Timbaud, les rénovations de la place Jean Grandel ou la décision de la nouvelle équipe municipale de ne pas procéder à l’élargissement de la rue Villebois Mareuil et de sauver ainsi 2 pavillons. C’est une contrevérité prouvée à travers des préemptions, pour justement empêcher le bétonnage du village ou des opérations comme celles de la Coopérative HLM rue Procession et rue Timbaud à l’entrée du Village.
Nous pensons à travers tous ces actes que la Ville de Gennevilliers a su démontrer qu’elle mettait la préservation du village au cœur de ses préoccupations.
Sur le fond du projet en débat, nous profitons de ce courrier pour donner des éléments de réflexion.
Il ne s’agit pas pour nous de construire des barres ou des immeubles de grandes hauteurs de 12 étages comme l’écrivent certains. Notre projet est cohérent du point de vue urbain en créant des transitions entre des zones différentes du PLU en cohérence avec la largeur des voies et des hauteurs de bâtiments du village. Nous avons ainsi choisi de réduire les hauteurs rue Jules Larose pour respecter le caractère de cette voie même si le PLU nous permettait d’aller plus haut. Nous pensons que la largeur du boulevard et les constructions déjà existantes rue Camélinat permettent de construire à 4 étages sans dénaturer le quartier. Nous regardons cependant les possibilités et les conséquences d’un éventuel maintien de tout ou partie des pavillons rue Camélinat. Il est clair que le type des constructions nouvelles réalisées devra respecter une diversité de forme et de matériaux du quartier.
Nous avons conscience que l’urbanisation d’une ville est un sujet complexe et particulièrement sensible pour les riverains et notamment ceux qui sont dans le périmètre des opérations. Nous faisons remarquer que la préservation du quartier ne veut pas dire qu’il soit figé. Ainsi, nous autorisons la densification dans les pavillons par la réalisation d’élévations, d’ajouts de terrasse, d’aménagements des combles et garages, de créations de lofts… tout en veillant au respect des normes en vigueur et à l’identité du quartier.
Avoir un peu plus d’habitants au Village est aussi un moyen de défendre et de développer le commerce de proximité tant demandé. Les petites constructions que nous proposons permettent à la fois de contribuer modestement à répondre aux besoins croissants de logements dans notre ville. Cela participe de la lutte contre l’étalement urbain. De ce point de vue, permettez-nous d’exprimer notre profond désaccord avec ceux qui disent que construire plus de logements rendrait l’air moins respirable en provoquant embouteillage et pollution. C’est une vision qui ne prend pas l’intérêt général en compte et qui est fausse. Si les enfants des Gennevillois ou si ceux qui travaillent à Gennevilliers, ne trouvent pas ici à se loger, ils devront se déplacer de 10 à 20 Km pour le faire provoquant bien plus de pollution, et contribueront à la disparition des terres agricoles autour de la métropole du Grand Paris.
Nous pensons que le débat sera utile sur ce qui permet de faire la ville et de la qualité de vie. Nous souhaitons donc prendre le temps, avec tous les habitants du quartier pour cela.
Nous vous prions de croire, Madame, Monsieur, en nos sentiments les plus respectueux.
Patrice LECLERC, Maire
Anne-Laure PEREZ,1ère Adjointe au Maire
Carole LAFON, Adjointe au Maire, Responsable du quartier du Village
Olivier MERIOT, Adjoint au Maire
Grégory BOULORD, Adjoint au Maire