jeudi 4 février 2016 déclaration du GROUPE FRONT DE GAUCHE ET CITOYENS AU CONSEIL DÉPARTEMENTAL DES HAUTS-DE-SEINE
Cela fait maintenant plusieurs semaines que Patrick Devedjian et Pierre Bédier s’auto-félicitent dans la presse d’une fusion prochaine des Yvelines et des Hauts-de-Seine.
Comme souvent, c’est donc dans les journaux locaux qu’élus et habitants de ces deux départements ont appris ce nouveau p rojet de réforme territoriale et administrative.
Cet affichage public d’une volonté personnelle n’a pour le moment aucune assise démocratique : aucune des deux assemblées n’a pu se prononcer ne serait-ce que sur l’intérêt ou la pertinence d’un tel projet.
Pire, alors que les dernières élections départementales remontent à moins d’un an, ni Patrick Devedjian ni Pierre Bédier n’avaient évoqué cette idée dans leurs programmes respectifs.
Une fois encore, la démocratie et le pouvoir souverain des citoyens sont mis à mal par des ambitions personnelles et politiciennes : pour mettre en échec la nouvelle Métropole du Grand Paris – qu’il considère comme une collectivité « rivale » – et pour éviter une éventuelle disparition des départements de la petite couronne parisienne, Patrick Devedjian a décidé de supprimer lui-même les Hauts-de-Seine en les dissolvant dans le vaste territoire des Yvelines.
La période actuelle nécessite que les élus locaux travaillent sur des dossiers autrement plus urgents et importants que la fusion de deux départements.
La réduction des inégalités sociales et territoriales, l’accès au logement et à l’emploi, la petite enfance et la jeunesse, l’école publique et la culture sont autant de sujets qui mériteraient une attention pleine et entière de notre assemblée départementale.
Au lieu de cela, Patrick Devedjian préfère travailler à l’élargissement de son fief pour s’offrir une fin de carrière à haut niveau de responsabilité.
Notre famille politique a toujours plaidé pour la coopération des territoires. Pour autant, cette coopération se doit d’être cohérente et utile à la population : c’est dans l’intérêt général des habitants et des territoires que nous devons réfléchir nos partenariats, et non pour satisfaire des ambitions personnelles.
Les flux de déplacements quotidiens domicile-travail entre notre département et ses voisins le démontrent : si les déplacements internes aux Hauts-de-Seine sont largement majoritaires (4,1 millions chaque jour), ce sont les échanges avec Paris qui viennent juste derrière (1,3 million).
On trouve ensuite les départements du Val-de-Marne et de Seine-Saint-Denis (600 000 déplacements quotidiens).
Les Yvelines arrivent bons derniers, avec seulement 400 000 flux interdépartementaux chaque jour.
Par conséquent, pourquoi privilégier une fusion avec ce département plutôt que de se tourner vers Paris ou les autres départements de la petite couronne ?
La raison est simple : en voulant marier les Hauts-de-Seine et les Yvelines, tous deux dirigés par la droite, Patrick Devedjian souhaite s’affranchir d’un débat politique de fond et d’une décision collective et populaire.
Ce n’est pas notre conception ni de la démocratie, ni de l’intérêt général des habitants de notre territoire.
Lors de la prochaine séance publique du conseil départemental prévue vendredi 5 février, un projet de délibération prévoit la création d’un établissement public interdépartemental auquel seront progressivement transférées la quasi-totalité des compétences de notre collectivité.
C’est donc la première étape d’une fusion qui sera soumise au vote des conseillers départementaux.
Dans ce rapport, Patrick Devedjian ne donne aucune information sur le devenir des personnels territoriaux de notre collectivité.
Nous ne savons rien de ce qui se prépare en terme de réorganisation des services et de réduction des effectifs.
Opposés à ce projet de fusion, tant sur le fond – inutile et contraire à l’intérêt des altoséquanais – que sur la forme – antidémocratique et peu respectueuse des élus, des agents et des habitants –, nous groupe votera donc contre la création de cet établissement public interdépartemental.
Fait à Nanterre, le 1er février 2016