Logement, évacuation de camps de Rom : le double langage de l’Etat à Gennevilliers

Patrice Leclerc
Gennevilliers

Communiqué de presse de Patrice Leclerc, maire de Gennevilliers

J’apprends par la presse que le gouvernement a procédé ce mercredi à l’évacuation du bidonville de la Petite ceinture parisienne. Je partage l’opinion des humanitaires et de Médecins du monde qui regrettent que l’évacuation se fasse « sans solution de relogement viable ». Non seulement le gouvernement ne développe pas des solutions durables sur ce problème de personnes sans logement mais, je constate que le gouvernement fait preuve, à cette occasion de double langage en relogeant 19 familles à Gennevilliers, d’autres à Stains et aux Ulis.

Le gouvernement empêche la construction de logements sociaux dans les quartiers où il y en a plus de 50%, rejoignant ainsi la position de la droite, tel Patrick Devedjian et Valérie Pécresse (qui fait de la surenchère en mettant la barre à 30%).
• Cette vision contribue à faire croire que le logement social crée des problèmes sociaux, alors qu’il répond aux besoins de 89% des habitants d’Ile-de-France, éligibles au logement social au regard de leurs revenus (ouvriers, employés, enfants de cadre, …).
• Elle favorise la pénurie de logement et la hausse des loyers dans le privé.
• Elle détourne des vrais problèmes : ce n’est pas le logement social qui est responsable de la pauvreté mais le chômage et les bas salaires.

Donc d’un côté, il utilise ce mauvais argument de lutte contre la pauvreté en empêchant la construction de logements sociaux dans les villes qui disposent d’un nombre normal de logements sociaux et de l’autre, quand il s’agit de reloger en urgence les personnes en difficulté sociale, il les impose toujours dans les mêmes villes.

Ainsi, c’est à Gennevilliers et Stains qu’il reloge dans les hôtels des familles délogées du bidonville évacué ce mercredi 3 février. Rappelons que c’est aussi à Gennevilliers qu’il a installé 42 personnes, demandeurs d’asile, qui squattaient devant une mairie d’arrondissement de Paris. Que c’est à Gennevilliers où l’Etat a imposé plus de 40% des places de foyer du département des Hauts-de-Seine et qu’ADOMA, qui les gère, transforme leur destination, à la demande de l’Etat, en logement d’urgence. C’est aussi à Gennevilliers que l’Etat donne l’agrément à la Croix rouge pour réaliser plus de 800 domiciliations par an.

Plutôt que d’empêcher notre ville de construire des logements pour répondre aux besoins des habitants, le gouvernement devrait avoir le courage d’imposer des constructions de logements sociaux dans toutes les villes qui n’en ont pas assez. Il devrait travailler à des solutions durables pour les personnes mal logées.

Je demande donc à l’Etat de reloger dans des conditions dignes les personnes relogées dans les hôtels de notre ville. J’exige que l’Etat et le 115 cessent de reloger dans les hôtels de Gennevilliers les personnes en difficulté sociale des autres villes de la région.

Gennevilliers, le 4 février 2016

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