Inauguration du nouveau Conservatoire Edgar Varèse – Mardi 26 janvier 2016, 19h – Discours de Patrice Leclerc
Monsieur le Sous-Préfet,
Messieurs les Maires honoraires,
Mesdames et Messieurs les élus du Conseil municipal,
Madame la Directrice Régionale des Affaires Culturelles,
Monsieur le directeur du Conservatoire, cher Bernard,
Mesdames et Messieurs,
Avec Yasmina Attaf, maire adjointe déléguée à la Culture, nous inaugurons ce soir avec fierté le Conservatoire à Rayonnement Départemental Edgar VARESE, restructuré et agrandi.
Après les travaux qui ont débuté en janvier 2014 et qui ont coûté 14 millions d’euros (avec le concours du Conseil Régional pour 870 000 euros et du Conseil Départemental pour 360 000 euros), soit 13 millions d’euros restant pour la Ville.
Ce nouvel équipement culturel double sa capacité d’accueil pour 1500 élèves ; il s’ouvre à l’école municipale de danse et à de nouveaux départements de musique.
Dès 1934, Jean GRANDEL a voulu doter la ville d’un conservatoire pour permettre à tous les enfants gennevillois d’accéder à la pratique musicale, trop souvent inaccessible aux classes populaires.
L’école de musique est alors créée et deviendra en 1956 le Conservatoire municipal. Il s’installera ici, rue Louis CALMEL, en 1978. Depuis, le conservatoire Edgar VARESE n’aura connu que quatre Directeurs : Jean SALIS, André VOISIN, Jean LEBER puis l’actuel, Bernard CAVANNA. C’est dire l’attachement et l’engagement de ces hommes à ce lieu et à Gennevilliers, au service des Gennevilloises et des Gennevillois.
A Gennevilliers, nous faisons de la culture un enjeu majeur du développement humain. Car la culture représente notre humanité face à l’individualisme, à l’indifférence et au mépris de l’autre qui s’immisce trop souvent dans la société.
Nous faisons aussi le pari de l’excellence culturelle au service de l’ambition éducative que nous défendons pour chaque enfant gennevillois.
Dans une ville populaire comme Gennevilliers, la transmission d’un capital culturel est nécessaire à l’épanouissement de chacun. La culture est souvent vue comme un luxe auquel seuls les plus favorisés ont accès. Ici, la culture est un bien commun et nous défendrons cette idée sans relâche car les classes populaires le méritent, de l’enfant d’ouvrier à l’enfant de cadre.
Cela est possible aussi par une politique tarifaire qui a fait l’objet de luttes pour l’application du quotient familial aux activités culturelles dans les années 90. L’Etat considérait alors les délibérations de la Ville sur ce sujet comme illégale. Maintenant c’est possible parce que les équipes précédentes n’ont pas cédé.
Le 23 septembre dernier, nous avons signé le Pacte Culture. Dans cette période de rigueur budgétaire, il nous permet d’éviter toute baisse des crédits culturels versés par l’Etat à la commune pour les trois prochaines années et nous engage à ne pas réduire le montant de notre budget Culture, sur la période 2015-2017. Nous tiendrons cet engagement dans un contexte difficile de baisse des dotations de l’Etat sur un volume de 10 à 15 millions d’euros.
Heureusement que l’équipe municipale précédente a décidé d’investir dans cet équipement culturel, nous n’en serons plus capables dans les prochaines années.
Le projet de notre nouveau conservatoire permettra de développer de nouvelles activités, notamment, l’enseignement des musiques actuelles et des musiques orientales. Nous sommes fiers à Gennevilliers d’être d’ici et d’ailleurs, d’être citoyens français et citoyens du monde.
Dès ce week-end, ces nouvelles activités seront valorisées dans la programmation de nos portes ouvertes: Le Tamanoir, lieu de musiques actuelles gennevillois présentera des extraits de son projet « Une vie en bloc 2 », mené entre de jeunes rappeurs et des professeurs et des élèves du conservatoire. Dimanche après-midi, ce seront l’ensemble de musiques orientales du conservatoire et la chorale méditerranéenne qui emporteront les auditeurs pour un voyage sur les rives de la Méditerranée.
En cette période particulièrement marquée par le rejet de l’autre, de sa différence, de ses parcours d’exils, quel bonheur d’entendre une chorale de Gennevillois se saisir à pleine voix des langues les plus diverses, grec, turc, arabe, arménien pour nous conduire ensemble vers cette rencontre des cultures.
Le conservatoire intègrera également l’Ecole Municipale de Danse dès 2016 dans la perspective de répondre au cahier des charges des conservatoires à Rayonnement Départemental. L’intégration de l’enseignement chorégraphique au sein de notre projet sera surtout l’occasion de développer une ambition éducative et artistique forte pour l’enseignement de cette discipline particulièrement populaire auprès de nombreuses familles gennevilloises.
De cette manière, nous élargissons le public du conservatoire en diversifiant l’activité, pour être à l’image de la ville, mais aussi de la culture : fier de son identité, fier de son universalité.
Le conservatoire propose déjà un cursus préprofessionnel en 3ème cycle, dont certains élèves rejoignent les établissements supérieurs les plus enviés en France ou à l’étranger. Avec Bernard Cavanna et son équipe, nous souhaitions qu’il puisse rejoindre un pôle supérieur d’enseignement universitaire afin que l’excellence de son enseignement en tango argentin et bandonéon soit reconnue au niveau européen. Nous accueillons actuellement certains des meilleurs professeurs dans ces deux disciplines. C’est déjà une belle réussite.
Chaque année, les concerts proposés par le conservatoire touchent plus de 10 000 personnes.
En décembre 2014, 1 800 Gennevilloises et Gennevillois ont assisté gratuitement à la 9ème Symphonie de Beethoven, à l’occasion des 80 ans de la Municipalité. Opération que nous réitérons avec cette inauguration, puisque nous attendons plus de 3 000 personnes sur l’ensemble des concerts proposés ce week-end, dont 1 200 pour les concerts sur réservation prévus que sont l’Opéra de Quat’sous, le concert de musiques actuelles et le concert de musiques méditerranéennes. Tout au long du week-end, des concerts produits par les professeurs et les élèves seront aussi accessibles à toutes et tous.
Le Conservatoire est investi dans les projets éducatifs ambitieux de la ville : dans les écoles avec
les Temps d’Activités Périscolaires (TAP) et les nombreux concerts scolaires, dans les collèges avec les Classes à Horaires Aménagés Musique (CHAM) et les Classes à Horaires Aménagés Danse (CHAD), les échanges entre les élèves de Gennevilliers et de BERGKAMEN notre ville jumelée d’Allemagne, ou encore dans les activités du Passeport d’Eveil Culturel qui s’adresse aux enfants de 5 ans.
Création artistique, éducation artistique et culturelle, encouragement des pratiques culturelles, culture pour tous sont des priorités de notre projet municipal. Le conservatoire reste un lieu d’expérimentation musicale et pédagogique, l’étendard d’une ambition pour chaque habitant d’une ville populaire.
Ce travail poursuivi depuis de longues années est le fruit de l’excellence de l’enseignement développé par l’équipe de Bernard CAVANNA, Directeur du Conservatoire depuis 1987, compositeur et lauréat du Grand Prix SACEM 2014, de Nathalie ROBERT, Directrice adjointe, qui a succédé à Régina, ainsi que des 70 enseignants, du personnel communal en charge de la gestion de l’équipement et de son organisation, mais aussi des plus de 800 élèves en musique et des 300 en danse. Il y a ici professionnalisme, engagement et passion pour la musique et pour tout ce qui est humain.
Ce soir, je souhaite remercier chaque personne qui a contribué au succès du Conservatoire, à son rayonnement dans la ville et ailleurs.
Je voudrais également remercier l’architecte Jean-Pierre LOTT qui n’en est pas à sa première prouesse architecturale à Gennevilliers, puisqu’il a été l’architecte du lycée GALILEE, emblématique avec ses courbes pures, qu’on retrouve également dans le Conservatoire. Bientôt, nous inaugurerons avec vous, le site de l’Internat du lycée GALILEE dont vous avez également été l’architecte. Le conservatoire est beau ! Merci !
Je remercie aussi la Direction Régionale des Affaires Culturelles, la DRAC, qui a apporté son aide et son soutien dans l’aboutissement de ce projet ambitieux. La qualité des relations constantes entre la Direction municipale de la Culture et la Direction Régionale, permet de déployer des projets culturels indispensables à l’épanouissement et l’émancipation de notre population, dans une perspective d’ambition culturelle partagée.
Je souhaite saluer le travail des entreprises, dont GTM Bâtiment et des services techniques municipaux pour avoir non seulement rendu possible le projet architectural de Jean-Pierre LOTT. Merci pour la qualité et le professionnalisme de vos équipes des métiers du bâtiment.
Ce soir, ceux qui resteront parmi nous, auront le plaisir d’assister à la représentation de l’Opéra de quat’sous, de Bertolt BRECHT, interprété par les chœurs et orchestre du Conservatoire.
Vous le voyez, la culture est viscéralement inscrite dans les gènes de la ville. Ce n’est pas le fruit du hasard ou seulement de coup de cœur, mais le résultat réfléchi d’un engagement politique, d’un engagement pour l’épanouissement de l’être humain.
Je vous remercie de votre attention et de votre soutien,
Je passe la parole à Monsieur Sébastien PERROTEL, conseiller départemental, qui représente le Conseil Départemental des Hauts-de-Seine ce soir.