Madame, Monsieur, Cher-e collègue,
Nous le vivons tous et toutes, la période de préparation budgétaire est particulièrement tendue cette année ; aux baisses de nos recettes liées à la fiscalité économique s’ajoute la baisse prégnante des dotations de l’état, annoncée jusqu’en 2017.
Chaque maire, chaque équipe municipale, est douloureusement confrontée à la préparation d’un budget avec moins de recettes et des besoins qui vont croissant. En effet, l’augmentation de la population qui est le fait de beaucoup de villes de notre zone urbaine, entraîne mécaniquement dans nos services publics un accroissement du nombre d’usagers, nous sommes engagés dans la réforme des rythmes scolaires qui impacte sérieusement les finances, mais ce sont aussi de nouveaux besoins qui se développent : médiation, sécurité, développement du numérique, maintien à domicile des personnes âgées … et de grandes difficultés pour y répondre.
Nous sommes ainsi amenés à revoir des prestations et des investissements pour équilibrer nos budgets, avec les conséquences néfastes que cela entraîne pour la vie de nos concitoyens.
Cela est très négatif aussi pour la croissance économique, fortement pénalisée par la baisse des investissements des collectivités locales. Dans les travaux publics, le bâtiment, cet affaiblissement de la commande publique génère déjà de nombreuses suppressions d’emplois. Un milliard d’euros d’investissements publics représente entre six et dix mille emplois directs et indirects.
Nous avons beaucoup travaillé ensemble cette année pour la construction de la Métropole du Grand Paris, et la liaison avec la Grande Couronne. L’un des axes prioritaires de la Métropole est celui de la péréquation afin d’aider les territoires en difficultés de développement ; mais comme le disaient plusieurs d’entre nous au dernier atelier finances, comment développer la péréquation et le fonds d’investissement métropolitain, si en même temps, les dotations continuent aussi lourdement de baisser. Et quel effet pour les villes qui la perçoivent d’une péréquation qui ne compense pas la baisse de la DGF ?
N’est-il pas nécessaire d’enrayer ce mouvement difficilement soutenable de la réduction des dotations de l’état ? Il fragilise toujours plus notre fonctionnement républicain dans l’affaiblissement continu du rôle pourtant irremplaçable du bloc communal pour la cohésion sociale et le bien-être des habitants ?
Afin de témoigner de notre désapprobation face à ces orientations, des maires de l’ANECR (citoyens, communistes et républicains) vont mettre symboliquement leur mairie en grève le 22 Janvier. Cette initiative vise surtout au dialogue avec les citoyens et à l’interpellation du Premier Ministre.
Beaucoup de maires ont fait voter la motion proposée par l’AMF refusant cette situation imposée aux communes. Nous souhaitons, cher-e- collègue, vous faire part dans le même esprit, de notre refus de laisser cette situation continuer et s’aggraver, et vous proposer de participer au rassemblement des maires, élus et citoyens contre la baisse de la DGF qui aura lieu devant Matignon le 22 Janvier à 18 heures.
Comptant sur votre attention, nous vous prions de croire, cher-e- collègue à l’expression de nos sentiments distingués.
Dominique ADENOT
Maire de Champigny Sur Marne
Président de l’Association des élus communistes,
citoyens et républicains.
Patrice LECLERC
Maire de Gennevilliers