Alerte de gros temps sur les communes : refusons cette injustice !
Alors que nous débattons de nos orientations budgétaires respectives, nous alertons les habitants et les salariés, l’ensemble des forces vives de nos communes sur les dangers que l’Etat fait peser sur les projets de nos villes.
Le gouvernement a en effet décidé d’obliger les collectivités locales à se serrer encore plus la ceinture. Il leur demande de réduire drastiquement leurs dépenses dans les 3 prochaines années, puisqu’il diminue de 11 milliards les dotations. Ce sont les communes qui vont en supporter le plus lourd fardeau. Le secteur local représente 9,5 % de la dette publique mais va ainsi porter 22 % de l’effort de réduction.
Nous jugeons cette politique injuste, inéquitable et inefficace.
Elle est injuste car les collectivités représentent 73% de l’investissement public dans notre pays. En nous incitant à limiter nos projets, voire à les abandonner, nous allons contribuer à réduire l’activité économique et donc l’emploi. Cette cure d’austérité menace 10 000 emplois dans le BTP en Ile-de-France. Or, dans notre région, le chômage est déjà trop élevé !
Cette mesure, prise dans une période très difficile pour nombre de familles, risque également de remettre en cause les services publics, qui permettent pourtant de répondre à des besoins croissants dans tous les domaines – emploi, éducation, logement, sport, culture…
Elle est inéquitable car pendant que le gouvernement prend 11 milliards aux collectivités, il donne 40 milliards aux entreprises, sans contrepartie ! Les villes populaires comme les nôtres sont doublement touchées. Alors que nous devrions bénéficier au contraire de davantage de soutien au vu des besoins de nos populations, nous sommes au contraire poussés à revoir à la baisse nos investissements ou à augmenter les impôts.
Pour la seule année 2015, les dotations forfaitaires de nos communes vont perdre :
Bagneux : 1,2 million euros
Gennevilliers : 3 millions d’euros
Malakoff : 835 000 euros
Nanterre : 3 millions d’euros
Enfin, cette politique est inefficace car elle accroît les inégalités et la pauvreté, renforce les déséquilibres territoriaux et alimente la crise économique et sociale.
Dans ce contexte, nous voulons alerter les habitants et agir avec eux pour exiger du gouvernement :
– l’arrêt immédiat de cette austérité imposée aux collectivités locales
– la baisse des taux d’intérêt pour les prêts des banques à des projets d’investissements des collectivités
– la pérennisation du fonds d’amorçage sur les rythmes scolaires
– une véritable péréquation horizontale et verticale donnant plus de moyens aux communes qui en ont le plus besoin
– La création d’un nouvel impôt territorial des entreprises assis sur leur capital
L’argent existe pour sortir du carcan libéral ! Une action efficace passe par de nouvelles recettes qui s’appuient sur les entreprises et les grands groupes commerciaux pour favoriser un nouvel essor des territoires.
Marie-Hélène AMIABLE, maire de Bagneux
Patrick JARRY, maire de Nanterre
Patrice LECLERC, maire de Gennevilliers
Catherine MARGATE, maire de Malakoff