Déclaration des élus Front de gauche de la Métropole du Grand Paris – novembre 2014
Dans moins de deux semaines les sénateurs reprennent le débat sur la création de la Métropole du Grand Paris, et en janvier, les députés feront de même. Mais après la parution dans la presse de certaines réactions dont celles du MEDEF et de certains parlementaires, on peut se demander quel sera le texte débattu ? Celui qui a été massivement refusé par les élus locaux, il y a un an, ou celui remanié par ces mêmes élus et adopté par plus de 94% d’entre eux ? Le Premier Ministre qui avait accepté cette réécriture du texte de loi reste jusqu’à ce jour silencieux et ne manifeste pas de volonté de prendre en compte ce travail collectif.
Pour nous, maires, présidents d’intercommunalités, de conseil général -membres du Front de Gauche- la Métropole parisienne doit en priorité corriger les inégalités sociales et territoriales qui ne cessent de se creuser. A ce titre, les projets de logements, d’aides financières aux territoires bâtisseurs comme aux communes « pauvres »,de développement économique et d’accessibilité au travail pour les quartiers les plus en difficultés comme la transition écologique doivent être à l’agenda des priorités de la Métropole, au même titre que les candidatures à l’Exposition Universelle et aux Jeux Olympiques.
Dans des communes et des intercommunalités, des contrats de développement territorial (C.D.T.) ont été élaborés entre les élus locaux et l’Etat, soumis à débat et enquête publique. Ils localisent des projets de construction, précisent leur part de logements sociaux, identifient des secteurs d’activités et de formation, définissent des équipements et aménagent des espaces publics nouveaux avec l’objectif de faire des quartiers écologiques, agréables à vivre. Ces C.D.T. constituent une base sérieuse de travail pour la métropole avec l’immense avantage de permettre de démarrer rapidement.
Le Premier Ministre a affiché sa volonté d’aller vite en matière de transports et de logements. Accompagner en les accélérant les projets identifiés dans les C.D.T. signés serait une première étape significative de cette volonté plutôt que de décider de construire des grands ensembles via des O.I.N.(Opération d’Intérêt National), sans concertation avec les maires et les habitants. Avec ces premiers C.D.T., ce sont d’emblée des milliers de logements qui peuvent être construits dans les cinq années qui viennent.
A la suite d’un grand débat public, la desserte de la Région Parisienne par les transports en commun, (Grand Paris Express, nouvelles lignes de métro et RER) va être améliorée, notamment pour les liaisons de banlieue à banlieue. Une mobilisation de même ampleur doit être engagée pour le logement et l’accompagnement des villes les plus défavorisées avec un impératif, faire de la qualité urbaine. Les habitants ne veulent pas vivre dans des grands ensembles à l’écart des centres villes. Ils veulent des commerces, des activités, des lieux vivants etc…
Les villes dirigées par des maires Front de Gauche sont très engagées dans ce combat pour la solidarité et la dignité de tous les Franciliens, avec la part nécessaire de logement social. Elles demandent légitimement d’être accompagnées dans l’aide à la construction y compris d’équipements publics (écoles, crèches, etc). C’est donc du côté des maires qui ne respectent pas la loi SRU (25% de logements sociaux minimum) que le gouvernement doit faire preuve de courage politique et dépasser ces égoïsmes locaux, pourquoi pas avec des O.I.N. ?
Il est urgent que l’Etat et des organismes para-publics (RFF, SNCF, Défense) mettent à disposition des terrains constructibles à prix maîtrisés, au lieu d’en laisser une bonne part exposée à la spéculation foncière. La régulation des prix du foncier sera essentielle pour garantir à la très grande majorité des habitants, familles modestes et classes « moyennes » la possibilité d’habiter dans la capitale ou à proximité. Les habitants de la Métropole ne veulent pas être renvoyés toujours plus loin. Les parlementaires doivent s’engager sans tarder sur la régulation des prix de l’immobilier et des loyers.
Les présidents d’intercommunalité, de conseil général, les maires Front de Gauche demandent au Gouvernement d’entendre leur démarche. Le Premier Ministre doit recevoir d’urgence une délégation d’élus métropolitains et prendre en compte leurs propositions. La Métropole du Grand Paris ne peut se bâtir sans les élus locaux et sans les habitants. Partout avec les sénateurs et les députés, avec les habitants attachés à l’égalité et à la démocratie, nous continuerons l’action pour une Métropole ambitieuse, coopérative et solidaire.