Une majorité de maires et présidents de communautés d’agglomération de Paris et de la petite couronne (94 %) viennent de voter un projet pour la métropole du Grand Paris davantage basée sur le respect des communes et intercommunalités.
Nous, élus communistes et Front de gauche, avons de tout temps fait la preuve que nous assumions nos responsabilités en matière de construction de logements accessibles à tous et de lutte contre la spéculation foncière. Dans cette construction de la métropole du Grand Paris, nous voulons continuer de mettre en œuvre ces orientations et le mandat pour lequel les habitants nous ont élus : développer des territoires diversifiés entre logements, emplois et services publics. Le gouvernement veut intervenir avec des opérations d’intérêt national, là où les maires – souvent communistes – ont déjà beaucoup construit.
Il doit surtout intervenir dans les communes qui ne construisent pas et ne respectent pas la loi, tout en passant enfin aux actes pour aider financièrement les maires bâtisseurs. Le deuxième enjeu majeur de la construction métropolitaine est la lutte contre les inégalités. Pour donner plus aux communes qui n’ont rien, il faut mieux redistribuer les finances en prélevant du côté des communes les plus riches, mais cela ne fera pas le compte ! L’augmentation des recettes pour répondre aux immenses besoins humains des habitants de la métropole est décisive…
Emplois et formations, logements et transports nécessitent des moyens considérables pour faire du Grand Paris une métropole à la hauteur des enjeux mondiaux et d’un grand rayonnement international. Or c’est tout le contraire qui est proposé avec la drastique diminution des dépenses publiques. Nous proposons au contraire de soustraire de la dette de l’État les dotations aux collectivités et ne plus les considérer comme des dépenses, mais bien comme de l’investissement, créateur de richesses et d’emplois.
L’État pourrait aussi emprunter directement à la Banque centrale européenne (BCE) à des taux préférentiels pour les dépenses des collectivités territoriales, et faire ainsi baisser les taux d’intérêt pour les collectivités. Taxer les logements vacants, les bureaux vides, les parcs de stationnement de bureaux et les grands centres commerciaux est une piste à explorer, de même que la réduction des trop grands écarts, de 5 à 30 points pour les taux de cotisation foncière des entreprises (CFE). Notre pays a besoin d’une réforme fiscale profonde. C’est vrai pour la métropole du Grand Paris où certains appartements hausmanniens ont des valeurs locatives inférieures à des logements sociaux !
Prendre le contre-pied de ces inégalités financières, sociales et spatiales avec la construction de la métropole du Grand Paris peut ouvrir un vrai espoir d’avenir pour tous les habitants. Le gouvernement doit saisir au plus vite le Parlement pour un nouvel examen de l’article 12 en veillant à respecter le travail collectif des élus de Paris Métropole. Il faut également d’urgence démocratiser cette construction métropolitaine, en créant les conditions d’un grand débat public associant les habitants.
Premiers signataires :
Dominique Adenot (PCF Champigny), Sylvie Altman (PCF Villeneuve-Saint-Georges), Marie-Hélène Amiable (PCF Bagneux), Françoise Baud (PCF Valenton), Patrice Bessac (PCF Montreuil), Ian Brossat (PCF Paris), Stéphanie Daumin (PCF Chevilly-Larue), Didier Guillaume (PCF Choisy-le-Roi), Patrick Jarry (Gauche citoyenne Nanterre), Patrice Leclerc (PCF Gennevilliers), Catherine Margaté (PCF Malakoff), Nicolas Bonnet-Oulaldj (PCF Paris), Patricia Tordjman (PCF Gentilly), Jean-François Voguet (PCF Fontenay-sous-Bois).