27/06/2014 intervention sur la dégradation du service public des PMI

SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 27 JUIN 2014 GROUPE COMMUNISTE  ET CITOYEN

Intervention de Patrice Leclerc

Rapport 14.60 – RAPPORT SPECIAL RELATIF A L’ACTIVITE DES SERVICES DU DEPARTEMENT

Monsieur le Président,

A l’occasion de la présentation de ce rapport spécial sur l’activité des services du Conseil général, dont je salue le travail de rédaction et de conception mené par les services, je veux attirer votre attention plus spécifiquement sur la Protection Maternelle et Infantile. La naissance l’an dernier du Comité de promotion et de défense du service public de PMI 92 a permis de réunir de nombreux témoignages sur les dysfonctionnements existants dans les PMI.

 

Le désengagement du Conseil général met en péril l’une des compétences majeure des départements qui doivent assurer le suivi, le dépistage et la prévention de tous les enfants de moins de 6 ans et de leurs parents.

Cette gestion politique va à l’encontre de la satisfaction des besoins humains. Elle impacte des bébés, des enfants et leurs parents. Elle conduit à des ruptures de parcours de soins. C’est inadmissible d’autant que le Conseil général a les moyens financiers de maintenir une haute qualité de service public pour les familles, singulièrement en matière de Protection Maternelle Infantile.

Quelques chiffres pour étayer mes propos. Des éléments simplement glanés dans les bilans d’activités des services que vous nous soumettez chaque année. Des chiffres bruts, compilés par vos services qui en disent long sur la baisse d’activité progressive des PMI induites par vos politiques d’austérités budgétaires maladives.

Le nombre d’avis de grossesse, qui a fait l’objet d’un suivi dans un centre de Protection maternelle infantile départemental est passé de 24 330 en 2009 à 17 161 en 2013, soit une baisse de près de 30%. A l’issue de l’examen de ces avis de grossesse, les médecins des centres de PMI identifient des situations nécessitant une proposition de suivi médical, psychologique ou social. En 2009, 6 011 suivi proposés, en 2013 seulement 4 535. Là encore une baisse de plus de 25%. Pourtant sur cette période le taux de natalité est resté stable dans le département. La baisse du suivi des grossesses ne peut donc pas être imputée à une « baisse de productivité humaine ».

Concernant le suivi et la prévention infantile même constat. Le nombre de certificat de santé réalisé diminue qu’il s’agisse du premier certificat réalisé chez les nourrissons, du second à 9 mois ou du troisième à 2 ans. Entre 2009 et 2013, plus de 6 500 certificats effectués en moins. Les entretiens individuels avec une puéricultrice sont passés, toujours de 2009 à 2013 de 54 455 à 40 036. Là encore une baisse de plus de 25%. Ce sont ainsi plus de 2 000 enfants qui n’ont pas pu bénéficier avec leur famille d’un suivi personnalité avec un professionnel de la petite enfance.

Les consultations médicales ne se portent pas mieux. Le bilan d’activité des services en dénombre 112 217 en 2009 contre 79 673 en 2013 soit à nouveau une baisse enregistrée de 30%. Le nombre d’enfants en ayant bénéficiés en passé de 40 972 à 25 583, soit près de 40%.

L’éloquence de ces chiffres me permettrait de conclure mon intervention ici. Seulement derrière ces chiffres, il y a aussi les réalités de terrain que subissent les professionnels qui travaillent en PMI. Professionnels que je veux saluer et remercier pour leur travail. Je sais combien il est actuellement compliqué de travailler dans les PMI des Hauts de Seine, les réductions de moyens ont des impacts directs sur les effectifs. Les remplacements ne sont plus effectués. De nombreux postes sont non pourvus car les rémunérations, dans le département le plus riche de France, sont parmi les plus faibles, constatées en Région parisienne notamment. Aussi dernière la baisse des chiffres, je sais qu’il y a des professionnels en souffrance, qui font leur maximum pour répondre aux besoins de la population halto-séquanaise, malgré leurs conditions de travail dégragé.

Des besoins qui ne sont aujourd’hui plus couverts, dans notre département puisque, devant le manque de moyens, les actions déployées dans les centres de protection maternelle et infantile sont recentrés. Ainsi les enfants de plus de 18 moins ne sont plus que très très rarement suivi pas les PMI. Et il semblerait également que l’on concentre l’activité des PMI sur les familles les plus en difficulté, spécialisant ainsi les missions de prévention alors que l’un des principes fondamentaux du service public est qu’il soit accessible à tous et non discriminant.

Ce désengagement progressif impacte également la carte d’implantation territoriale des PMI puisque il apparait à différent endroit du département des projets de fermeture, de mutualisation, de fusion, que nous rejetons et nous combattrons.

Monsieur le Président, alors qu’il faut développer les actions pour la promotion et la défense des services publics de Protection Maternelle Infantile du département des Hauts-de Seine, vous asséchez ce service. Défendre le Département, fêter les 50 ans d’existence méritent d’assurer les missions du département en gardant un haut niveau des protection des enfants.

Laisser un commentaire