Patrice Leclerc, le successeur annoncé de Jacques Bourgoin
Après deux mandats, le très populaire Jacques Bourgoin (PCF) a décidé de céder sa place à Patrice Leclerc. Un «challenge» pour le conseiller général, qui multiplie les rencontres avec les habitants.
Anne-Sophie Damecour | Publié le 12 févr. 2014, 07h00
« C’est plus facile de prendre le relais quand le bilan est aussi bon ». Patrice Leclerc, conseiller général PCF de Gennevilliers et tête de liste de l’Union des Gennevillois (PCF-PS-FDG- Gennevilliers Ecologie) s’inscrit d’emblée dans la continuité. Celle du sortant Jacques Bourgoin, maire de la ville depuis 2001, réélu dès le premier tour avec 75 % des suffrages en 2008. Et qui a décidé de passer la main.
« C’est un maire charismatique et très aimé des habitants, souligne le candidat dont le challenge est d’être élu lui aussi dès le premier tour. C’est pour moi un défi mais je préfère considérer la notoriété du maire sortant comme un atout. » Car Jacques Bourgoin ne quitte pas la politique pour autant, et figure sur la liste présentée samedi.
Un passage de relais en douceur donc, et avec une extrême bienveillance. « Il aime débattre, il est bon sur le terrain et je sais qu’il saura défendre fermement nos valeurs, assure Jacques Bourgoin qui travaille avec son « dauphin » sur les gros dossiers depuis un an. Un défaut ? « Nous allons juste échanger nos rôles au conseil général, concède le maire sortant. A partir d’avril, ce sera à lui d’aller chercher les compromis ». Du côté de l’opposition les élus espèrent entretenir avec le futur maire les mêmes relations qu’actuellement. « Il va devoir apprendre à être plus diplomate et à respecter ceux qui n’ont pas les mêmes idées que lui », estime Jacqueline Cl éro, conseillère municipale et candidate UMP.
Pour marcher sur les traces de son prédécesseur, Patrice Leclerc, 40 ans, devra en effet apprendre à « composer » davantage. Car ce militant depuis l’âge de 16 ans, qui a « atteint son 1,86 m » à Rueil-Malmaison, est surtout connu pour ses positions parfois radicales au conseil général, notamment sur les questions de logement. « Je ne changerai pas ma nature, assure l’intéressé. Et je continuerai à défendre la ville contre tous ceux qui veulent empêcher nos projets de voir le jour. Mais je ferai peut-être plus attention à ce que je dis… »
Entre Patrice Leclerc et Gennevilliers, c’est une longue histoire. Il s’y installe en 1987, dans le quartier du Luth. Cette même année, il devient attaché parlementaire de Jacques Brunhes, député-maire de la ville. Deux ans plus tard, il rentre au conseil municipal. Puis, en 2001, il devient conseiller général. Il habite désormais le quartier du Village où les habitants le croisent souvent à vélo. « Gennevilliers, c’est comme une grande famille, assure-t-il. Je ne nie pas ce côté « dur », avec des habitants parfois en grande difficulté. Mais l’image change et ici, la solidarité et l’entraide ne sont pas que des mots ». A son actif, la création de l’université populaire des Hauts-de-Seine et l’Amap locale.
Depuis septembre Patrice Leclerc multiplie les réunions d’appartements : une soixantaine à son actif, soit près de 300 personnes rencontrées. Dimanche, sur le marché du Village, cet adepte de la course à pied, avait troqué sa tenue de sportif pour un costume et un manteau. La preuve qu’il s’est déjà glissé dans la peau du maire.
2014-2020 : les principaux enjeux du mandat
A.-S.D. | Publié le 12 févr. 2014, 07h00
Miser sur la politique éducative Apprentissage des langues avec des intervenants en anglais et en allemand dans les écoles et les centres de loisirs, multiplication des passerelles entre les équipements culturels et les établissements scolaires, création de nouvelles formations… La réussite éducative est la priorité du prochain mandat. Un programme baptisé « une ville ambitieuse et humaine », et porté par une équipe renouvelée à 58 % par rapport à la majorité actuelle. Concrètement, la réforme des rythmes scolaires sera l’occasion de mettre en place cinq « parcours » périscolaires gratuits : sport, art, expression, sciences et découvertes, citoyenneté. « Il faut créer les conditions pour que les parents se disent qu’ici, à Gennevilliers, il y a le meilleur pour leurs enfants », souligne Patrice Leclerc.
Poursuivre la métamorphose de la ville D’ici la fin de l’année, sera livrée la première moitié des 1 700 logements du nouvel écoquartier. La gigantesque friche laissée par la fermeture de l’usine Chausson en 2000 sera également dotée de nombreux équipements : gymnase, école, centre de loisirs, restaurant municipal, salle de quartier. D’autres quartiers vont également changer de visage, comme le centre-ville avec la construction de près de 700 logements, dont environ la moitié seront des logements sociaux.
Le projet prévoit également la création d’une maison de la citoyenneté et des associations et la rénovation de la salle des fêtes. Le quartier des Agnettes fait partie des dossiers « prioritaires » et attend son classement Anru, qui devrait intervenir avant l’été. Un programme de réhabilitation des immeubles HLM et de création de jardins partagés. Enfin, la municipalité lancera, au cours du mandat, un autre projet d’écoquartier en face du parc des Chanteraines, avec 1 500 logements et des équipements.
Valoriser l’économie sociale et solidaire (ESS) Elle regroupe les organisations privées qui cherchent à concilier activité économique et utilité sociale. Un secteur de plus en plus porteur et créateur d’emplois. Notamment dans les Hauts-de-Seine où le département est particulièrement actif sur le sujet avec un budget de 2 millions d’euros chaque année pour aider les entreprises à se lancer. Un domaine dans lequel la ville de Gennevilliers souhaite investir.
La commune devrait d’ailleurs accueillir un hôtel des entreprises ESS, financé par le département. La preuve qu’une ville estampillée PCF peut travailler avec un conseil général de droite ! « Si on veut se faire respecter, il faut passer dès le premier tour et inciter les gens à aller voter », résume le candidat Patrice Leclerc. En 2008, l’abstention était de 48 % à Gennevilliers.