Jean-Luc Mélenchon, adversaire du traité budgétaire européen, a appelé à une manifestation nationale à Paris pour réclamer un référendum sur sa ratification, dimanche en clôturant les Estivales citoyennes du Front de gauche à Saint-Martin-d’Hères (Isère).
« Nous, Front de gauche nous adressons, non pas à ceux qui sont d’accord avec nous (…) mais à tous ceux qui veulent, personnes, organisations, associations, syndicats », un appel « à une manifestation nationale à Paris venant de tout le pays », a déclaré le dirigeant du FG, évoquant la nécessité d' »une sorte de comité national pour le référendum ».
Il s’agit de « montrer la force qui dit +non+ », a-t-il aussi déclaré, sans préciser la date qu’il souhaitait pour cette mobilisation.
Dans son discours, Jean-Luc Mélenchon s’est en est de nouveau pris à Jean-Marc Ayrault qu’il a accusé d’avoir « raconté des bobards » aux jeunes socialistes du MJS samedi lors de l’université d’été de La Rochelle, sur les questions européennes.
« Qu’est ce que c’est que cette réhabilitation de Nicolas Sarkozy à laquelle nous avons assisté hier (samedi)? », a-t-il demandé, reprochant au Premier ministre de ne plus avoir les réserves qu’il affichait début 2012 -alors dans l’opposition- face à un mécanisme de financement des pays en difficulté de la zone euro défendu par l’ancienne majorité.
L’eurodéputé a aussi réagi à une déclaration du chef du gouvernement affirmant au JDD, à propos de l’ajout d’un volet croissance au traité budgétaire européen, que « le vote des Français (pour François Hollande, ndlr) a fait bouger les lignes ». « Quelles lignes, quelles pages, quels mots, quelles virgules, la couleur du papier », s’est interrogé Jean-Luc Mélenchon, avant de répondre: « Rien! ».
Il s’est également adressé aux personnalités qui se sont déclarées contre le traité. « Eva (Joly, EELV), viens, marche en tête de la manifestation et s’il y a un problème je veux bien être à la queue », a-t-il lancé.
L’ex-candidate EELV, qui s’est déclaré pour un référendum sur le traité, avait critiqué Jean-Luc Mélenchon durant les université d’été d’Europe Ecologie-Les Verts jeudi.
« On ne peut pas demander un référendum au nom de la démocratie en Europe et applaudir à deux mains en Amérique du sud l’autoritarisme tropical du président Chavez », avait-elle dit.
M. Mélenchon a ensuite sollicité le chef de file des sénateurs EELV, Jean-Vincent Placé, et la sénatrice PS Marie-Noëlle Lienemann, qui « représentent le peuple ». « Si vous vous laissez gommer, vous vous laisserez passer la muselière! », a-t-il ajouté en référence à un terme récemment employé avec ironie par Cécile Duflot pour évoquer la solidarité gouvernementale.
Avant la manifestation nationale qu’il appelle de ses voeux, Jean-Luc Mélenchon a donné rendez-vous aux militants à la fête de l’Humanité qui se tient les 14, 15 et 16 septembre, « première grande mobilisation populaire ».
Avant Jean-Luc Mélenchon, le secrétaire national du PCF Pierre Laurent avait dit à la tribune que le traité européen, qui sera soumis au Parlement en octobre, « est à la ligne près celui signé par Nicolas Sarkozy et Angela Merkel ».
« C’est une camisole de force qui sera assignée à la France si nous signons ce pacte », a-t-il ajouté, appelant à faire « des deux années qui viennent, deux années de lutte et de conquête sociale ».
« A ceux qui nous cherchaient des poux la semaine dernière, la meilleure nouvelle est le dynamisme intact du Front de gauche ! », a prévenu le numéro un communiste.
AFP