SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 16 DECEMBRE 2011 – GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN
INTERVENTION DE NADINE GARCIA
Monsieur le Président, Cher(e)s Collègues,
Mon intervention était fin-prête mercredi dernier lorsque je reçus, j’ose dire « enfin » un courrier me signifiant la tenue d’une journée sur l’insertion pour le mardi 24 janvier 2012.
Imaginez ma surprise et ma satisfaction à la lecture de cette lettre, Mr le Président.
Ainsi cette réunion promise en 2011 est programmée en janvier 2012, savourons cette décision. Le groupe communiste et citoyen se réjouit de cette initiative que nous réclamions depuis plusieurs années.
Cependant, compte tenu de l’importance du sujet, et face à une attente pressante des personnes en précarité, j’ose imaginer que tous les acteurs de l’insertion seront présents, à savoir, la CAF, Pôle emploi, les services du conseil général mais aussi des représentants des allocataires, les associations intervenants dans ce domaine, les syndicats et les élus afin d’établir ensemble un bilan des actions engagées et de définir des orientations budgétaires offensives pour accompagner et aider au retour à l’emploi. Je souhaiterais qu’aujourd’hui nous soient apportées des précisions sur l’organisation de cette journée puisque nous n’aurons pas d’autre séance avant sa tenue.
En effet, nous nous devons travailler au meilleur accompagnement possible et pour cela il est de notre devoir de créer une coordination efficace avec les acteurs sur le terrain.
Vous voulez diminuer le nombre de bénéficiaires du RSA, cela tombe bien, car eux ont envie de se réinsérer au plus vite dans la vie professionnelle.
Mais en attendant de retrouver un emploi, et sur ce point Monsieur le Président j’attire tout particulièrement votre attention. Rétablissons et accordons la prime de Noël aux bénéficiaires du RSA comme cela était le cas auparavant dans les Hauts de Seine grâce au Conseil Général et ceci, d’ailleurs, était tout à son honneur. Faisons acte de solidarité dans ces moments douloureux et insupportables afin de soulager ces familles qui ne demandent qu’à vivre
dans la dignité. Privées d’emploi, privées de vie sociale, pourquoi les priver davantage en ces moments de fête ?
Savez vous que c’est précisément à l’occasion des fêtes de Noël que les enfants et les adolescents mesurent leur différence sociale et constatent les inégalités entre eux.
Enfin, Monsieur le Président, j’aborderai un dernier thème, celui du RSA jeunes. J’aurais souhaité davantage de renseignements concernant le chiffre de bénéficiaires dans les Hauts de Seine. Quel en est le bilan ? En France, en 2010, 9 000 jeunes ont pu bénéficier du dispositif dont seulement 680 en Ile de France. Qu’en est-il exactement pour les Hauts de Seine ?
Notons déjà que ce dispositif (mis en place au 1er septembre 2010) n’enregistre qu’un faible impact sur cette population. En effet les conditions d’éligibilité mises en place par le gouvernement sont très restrictives : être âgé de 18 à 25 ans, en situation de précarité, justifier de 2 ans d’activité à temps plein sur les trois dernières années de travail (contrat d’apprentissage ou de professionnalisation, CDD, CDI, Intérim). Exit les formations, exit les stages. Quant aux chances pour un jeune de 18 ans, sorti du circuit scolaire à 16 ans, de pouvoir bénéficier du RSA, cela relève du miracle ! Trouver deux années de travail au cours des 3 dernières années alors que l’on n’a le droit de travailler qu’à partir de 16 ans !
Et lorsque l’on connaît le taux de chômage qui frappe durement cette population, on mesure l’inadaptation du dispositif!…
J’attends donc un bilan de l’année 2011 afin d’en apprécier l’impact dans notre département tout en me posant la question suivante : puisque le RSA a, je cite le glossaire du CG, « pour objet d’assurer à ses bénéficiaires des moyens convenables d’existence, afin de lutter contre la pauvreté alors que fait-on des jeunes non éligibles au RSA ?
Je vous remercie pour votre attention.