un article du Parisien 92 du 15 octobre 2011
C’est encore un murmure, mais il revient de plus en plus souvent. Roland Muzeau, premier adjoint (PC) au maire de Gennevilliers, député de la première circonscription des Hauts-de-Seine et porte-parole du groupe communiste à l’Assemblée nationale, pourrait faire son entrée au gouvernement en cas de victoire de la gauche à la présidentielle.
L’apothéose d’une carrière politique qui, depuis 1989, l’amené du conseil municipal de Gennevilliers à l’Assemblée nationale en passant par le conseil général des Hauts-de Seine et le Sénat.
Sauf que…Roland Muzeau assure ne pas rêver d’un maroquin ministériel.
Les coups de billard à trois bandes, les plans sur la comète, très peu pour lui :« Je pense faire un travail sérieux à l’Assemblée et je souhaite m’investir avec la même intensité pendant la prochaine mandature.»Mais Roland Muzeau ne se distingue pas seulement par son désintérêt du cursus honorum. Il est aussi l’un des seuls députés ouvriers de l’hémicycle : « Prenez le trombinoscope des élus et vous ferez un triste constat. Le monde de la production en général n’est pas représenté à hauteur de sa place dans la société française. »
En 2000, les choses s’accélèrent
Roland Muzeau est né le 5 novembre 1951 à Bezons (95). Son père était technicien, sa mère effectuait « des petits boulots ». En1969, âgé de 18ans, il entre à la Snecma, la grosse boîte de Gennevilliers, spécialisée dans la fabrication de moteurs pour l’industrie aéronautique. Vingt ans de bonheur : « J’ai adoré mon métier d’ajusteur outilleur. J’ai tissé des relations humaines extraordinaires, tant sur le plan per sonnelque syndical.» Car, à peine dans l’entreprise, Roland Muzeau s’est engagé à la CGT. « Le syndicalisme me paraissait un moyen efficace de résorber les injustices. » Devenu délégué syndical, il quitte la Snecma après la grande grève sur les salaires en 1988 pour entrer au conseil municipal de Gennevilliers quelques mois plus tard.
C’est en 2000 que les choses s’accélèrent. A cette époque, Roland Muzeau figure en troisième position sur la liste PC des sénatoriales dans les Hauts-de-Seine, derrière Jacqueline Fraysse, la maire de Nanterre à l’époque, et Michel Dufour, conseiller général du 92.
Les circonstances le favorisent : Jacqueline Fraysse devient députée ;Mi-chel Dufour, qui la remplace, est nommé secrétaire d’État au Patrimoine en mars 2000. Roland Muzeau hérite d’un fauteuil de parlementaire.
Le voilà sénateur de 2000 à 2004, puis tête de liste (PC) en 2004 et enfin député en 2007 (Brigitte Gonthier-Maurin prend sa place à la Chambre haute).
L’Assemblée, aujourd’hui, l’ancien technicien connaît par coeur. Il s’amuse: «Le Code du travail, je sais ce que c’est ! Lors d’un débat, je peux utiliser des mots qui sont ceux de la vraie vie.»Puis soupire: «Ceux qu’on entend toujours aux quatre colonnes… sont ceux qu’on n’entend jamais dans l’hémicycle. »
MATTHIEU PELLOLI
Le site de Roland Muzeau: http://www.roland-muzeau.org/