Un article du Parisien sur l’AMAP Gennevilliers

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Gennevilliers

amap_gennevilliers.jpgIls sont fous d’agriculture de proximité
Le Parisien OLIVIER BUREAU | Publié le 10.08.2011, 07h00
L’Amap de Gennevilliers organise ce soir un pique-nique géant. Ces associations rapprochant agriculteurs et consommateurs se sont multipliées dans le département.

Il y a cinq ans et demi, Patrice Leclerc, conseiller général communiste de Gennevilliers, créait Consom’acteurs. Ce soir, cette association qui chapeaute aujourd’hui deux Amap (association pour le maintien d’une agriculture paysanne) dans la ville organise son désormais traditionnel pique-nique du mois d’août. Le succès a été tellement foudroyant qu’en 2008 l’Amap a dû se
scinder.

L’une regroupe les membres du nord de la ville, l’autre ceux du sud. Ce sont au total 150 foyers qui adhèrent à cette démarche.

Basé sur la confiance, le principe d’une Amap est le lien qui unit les adhérents à un agriculteur de la région. Ces derniers s’engagent à lui acheter sa production par le biais de paniers de légumes de saison. Il s’agit de circuits courts, tous les intermédiaires étant éliminés. « Attention, cela va bien au-delà de l’achat d’un panier de légumes. C’est un mouvement, une autre manière de consommer, plus équitable, plus solidaire », résume Patrice Leclerc. Depuis quatre ans, les Amap ont essaimé dans les Hauts-de-Seine, qui en comptent une vingtaine. Chacune a sa particularité et des projets spécifiques. A Gennevilliers, Patrice Leclerc et Angélique Dupont, la présidente, planchent sur un système d’aide alimentaire pour les plus démunis avec des abonnements à l’Amap. A Boulogne, l’Amap prépare des ateliers cuisine et des animations sur le compost ou le recyclage, etc. Dans tous les cas, les adhérents se rendent régulièrement sur l’exploitation qui les fournit et connaissent véritablement le maraîcher.

Certes, l’idée de mieux consommer, manger bio et pratiquer le commerce équitable est très tendance. Pourtant, les adhérents l’affirment en chœur : il ne s’agit pas d’une simple mode. « Une Amap est dure à monter, il y a des contraintes lourdes comme payer à l’avance, aller chercher les paniers, ne pas savoir ce qu’il y aura dedans, analyse Hélène Cillières, la fondatrice de l’Amap de Montrouge. Le phénomène est profond. »

Pas une simple mode

« La dimension pédagogique est capitale. Grâce à l’aspect affectif, on peut éduquer les enfants à la nature, au respect du produit », ajoute Sophie Ammann, de l’Amap de Boulogne, la dernière-née, qui affiche déjà 70 adhérents. Rançon du succès : après une croissance hyper rapide et un succès sans équivoque, les Amap des Hauts-de-Seine sont aujourd’hui saturées.

Avec souvent un minimum de 40 foyers par association, la plupart ne peuvent plus prendre de nouveaux adhérents et les listes d’attente s’allongent. A Antony, une trentaine d’inscrits patientent à la porte. « Les Amap ont redynamisé l’agriculture de proximité dans la région, constate Angélique Dupont. Aujourd’hui, il n’y a plus assez d’agriculteurs, notamment en bio, pour faire face à la demande. »
Pour les contacter, chaque Amap dispose d’un site Internet ou d’un blog — il suffit de taper Amap et le nom de la ville sur un moteur de recherche. Voir aussi le site francilien Amap-idf.org.

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« Nous renouons le lien avec les gens »
LUDOVIC SANGLIER agriculteur bio

O.B. | Publié le 10.08.2011, 07h00

Ludovic Sanglier est maraîcher près de Beauvais, dans l’Oise, depuis quatre ans. C’est lui qui fournit des légumes bio à l’Amap de Gennevilliers. « Cette structure m’a permis de m’installer et de vivre décemment », assure-t-il. A 34 ans, Ludovic cultive 35 espèces de légumes de saison, dont une dizaine de sortes de tomates.
Il ne fait que du bio et travaille exclusivement avec des Amap, 7 groupes en Ile-de-France et 1 dans l’Oise.

« Je produis environ 450 paniers hebdomadaires. Vu qu’il faut des légumes toutes les semaines, la charge de travail est très importante, précise le jeune maraîcher. J’ai commencé avec les Amap de Gennevilliers, Colombes et porte de la Chapelle. Je vis grâce à l’assos et je la fais vivre. C’est du gagnant-gagnant. » A ses yeux, la démarche va bien au-delà de la vente. « L’Amap, c’est un état d’esprit, martèle Ludovic. Je suis producteur, pas vendeur. Nous sommes dans de l’économie solidaire et non capitaliste. Nous renouons le lien avec les gens. En cultivant autant de variétés de légumes nous luttons aussi contre l’appauvrissement et la standardisation des espèces. L’Amap de Gennevilliers porte bien son nom, Consom’acteurs : les adhérents sont vraiment des acteurs de leur consommation. »

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