24/06/2011 question au Prefet sur la politique d’Education nationale

SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 24 JUIN 2011 – GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN

QUESTION DE MADAME CATHERINE MARGATE- A MONSIEUR LE PREFET DES HAUTS-DE-SEINE

relative a la politique de l’éducation nationale

Monsieur le Préfet,

Nous portons beaucoup d’intérêt à cette rencontre et ce rapport annuel de l’activité des Services de l’Etat et tenons à souligner, en particulier,  la qualité des relations que les Conseillers généraux de notre groupe entretiennent avec les divers services de l’Etat.

 

Nous regrettons toutefois que ce bilan nous soit communiqué, à nouveau, avec aussi peu d’éléments chiffrés. Un bilan dont nous ne pouvons débattre sans évoquer la situation particulièrement critique de l’Education nationale, service public qui n’est pas même évoqué dans ce rapport d’activité 2010 très succinct.

 

De ce point de vue, je tenais à rappeler l’importante mobilisation du 7 avril, au moment de la tenue du Conseil Départemental de l’Education Nationale, où enseignants et parents, soutenus par de nombreux élus, sont venus tirer la sonnette d’alarme sur les conditions de la prochaine rentrée.

 

Alors que le CDEN n’a pu se tenir en l’absence des documents préparatoires, je voudrais protester également sur la manière inacceptable de l’informer et de le convoquer en période de vacances scolaires malgré un refus unanime des organisations représentatives des enseignants et des parents d’élèves et d’élus.

 

Selon le budget de l’Etat 2011, près de 16 000 postes, quasiment tous de professeurs, vont être supprimés à la rentrée : 8 967 dans les écoles publiques, 4 800 dans les collèges et lycées publics – après 50 000 suppressions de 2007 à 2010 sur environ 850 000 enseignants. Ce qui représente pour les Hauts de Seine par 146 postes en moins dans le 1er degré et 138 dans le second.

 

Lors du dernier CDEN, l’Inspecteur d’Académie a annoncé que l’encadrement ne s’était pas dégradé dans les Hauts de Seine depuis les années 2000, que globalement le nombre d’élèves par classe dans le premier degré était resté stable.

 

Mais en 2000, notre département accueillait 10% d’enfants de moins de 3 ans po
ur 36% au plan national, situation qui nous plaçait en queue de peloton dénoncée par la quasi majorité des Maires. Seulement 6,6% sont accueillis, aujourd’hui, pour une moyenne nationale de 18%, résultat obtenu par l’exclusion des enfants de moins de trois ans dans le calcul des effectifs.

 

Et malgré une présentation rassurante de la rentrée, la situation reste tendue dans les établissements, avec l’augmentation de classes à 30 élèves, en maternelle et en élémentaire y compris en CP. Une situation que l’on retrouve en collèges et lycées avec des classes pouvant atteindre 39 élèves en seconde, résultat d’une baisse de la dotation horaire qui affecte aussi l’accès aux différents enseignements.

 

Un des objectifs avancés par le Gouvernement porte sur « l’égalité des chances » et  l’un des axes de votre rapport porte sur le renforcement du pilotage dans la prévention de la délinquance. Comment comptez-vous y répondre quand le soutien aux élèves les plus en difficulté va subir de nouveaux reculs ?

 

 

  • Quel est l’avenir des RASED dans notre département, quand il est prévu d’officialiser la suppression des 40 postes d’enseignants spécialisés restés vacants durant des années et de repartir plus équitablement les postes restants, abandonnant ainsi toute politique de prévention dès la maternelle ?
  • Celui de l’éducation prioritaire quand un grand nombre d’établissement sont sortis de la carte prioritaire et dont nous demandons un point précis ?
  • Celui des ERS avec l’annonce d’un second établissement à la Fondation d’Auteuil à Meudon quand celui ouvert à Jean Perrin – Nanterre contre l’avis de la communauté éducative, reste sans moyens réels de remédiation aux difficultés scolaires des jeunes, sans ouverture culturelle et sportive contrairement aux engagements de l’Etat ?
  • Enfin de quelle égalité des chances parle-t-on quand le projet « d’école du socle », implanté sans concertation sur les collèges Mandel et Victor Hugo d’Issy les Moulineaux, impose une « obligation de résultat » ? Et que l’autonomie des établissements aurait comme conséquence directe de déroger à toute règle pour l’organisation pédagogique mais aussi pour le recrutement des enseignants ?
  • Que comptez-vous faire enfin, après l’abandon de la formation initiale des enseignants,  pour améliorer les remplacements, situation toujours critique qui accroît encore les inégalités ?

 

Nous vous demandons, Monsieur le Préfet, d’entendre les enseignants, les parents d’élèves et les Maires qui demandent pour lutter efficacement contre les difficultés scolaires, des moyens financiers et humains.

 

 

Plus que jamais, notre pays a besoin d’une école publique accessible à toutes et tous, ouvrant à chacun le chemin de la réussite. Une école dotée de nouveaux moyens et de nouveaux outils dignes de notre époque et de ses défis.

 

Il est urgent de mettre un terme aux suppressions de postes et de réunir un collectif budgétaire.

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