SEANCE DU CONSEIL GENERAL DU 24 JUIN 2011 – GROUPE COMMUNISTE ET CITOYEN
QUESTION DE MONSIEUR JACQUES BOURGOIN A MONSIEUR LE PREFET DES HAUTS-DE-SEINE
relative a la politique de la ville – cucs
Monsieur le Préfet,
Je tiens de nouveau à vous faire part de la grande inquiétude des habitants, des professionnels et des élus des villes en CUCS face à la baisse importante des crédits affectés par l’Etat à la Politique de la ville dans notre département.
Alors que les altoséquanais de ces quartiers subissent de plein fouet la crise économique et sociale, l’Etat se désengage. Dans le 92, le budget « politique de la ville » est passé de 8,09 millions d’euros en 2010 à 7,13 millions en 2011 ! Cela représente, en moyenne, une baisse de 20 % des aides pour les communes et les associations qui travaillent directement sur le terrain.
C’est le cas à Gennevilliers où la baisse des crédits, de plus de 20 %, touche particulièrement des actions essentielles qui participent de l’emploi et de l’insertion, qui permettent de prévenir la délinquance ou qui tissent du lien social dans les quartiers !
Les élus du groupe communiste et citoyen dénoncent cette politique incohérente de l’état que vos services sont chargés de mettre en œuvre. Dans ces quartiers durement touchés par la crise, tous les indicateurs le prouvent, c’est la montée du chômage en particulier pour les jeunes. C’est un trop grand nombre de jeunes, très tôt en échec scolaire, sans formation et sans perspective. C’est aussi l’augmentation de la précarité, de la fracture sociale et trop souvent de la violence.
C’est pourquoi nous demandons au contraire que l’ensemble des acteurs publics travaillent en partenariat pour développer des actions pertinentes en termes d’éducation, de formation, d’emploi et d’insertion. Nous ne pouvons plus attendre. L’état doit prendre ses responsabilités et engager des moyens supplémentaires au lieu de les diminuer drastiquement ! C’est la raison pour laquelle, j’ai adressé avec 6 autres maires du département, une lettre pour que Monsieur le Ministre de la ville, nous reçoivent rapidement avec les représentants des associations partenaires.
Lors du Comité Interministériel des Villes, en février, le Premier ministre a souhaité faire de l’éducation, de la sécurité et de l’emploi des priorités pour la politique de la ville. Une fois de plus, les paroles n’ont pas coïncidé avec les actes ! Les annonces ne sont pas suivies des faits. Certes des objectifs sont fixés mais les budgets pour les réaliser diminuent dans le même temps ! La RGPP et la baisse des budgets décidés par le parlement et le gouvernement ont des conséquences désastreuses pour les services publics dans nos villes. Moin
s d’argent public, c’est moins d’enseignants, moins de travailleurs sociaux, moins de policiers or les besoins sont très importants pour assurer au mieux ces missions.
Monsieur le Préfet, les CUCS ont été prolongés jusqu’en 2014, pouvez-vous nous donner des informations précises sur l’avenir des actions menées dans le cadre de la politique de la ville dans les Hauts-de-Seine et les crédits affectés.
Les inquiétudes sont également grandes concernant la réforme à venir des CUCS. Il existe aujourd’hui 12 CUCS dans le 92, combien seront-ils en 2014 et avec quelles dotations ?
Parmi ces 12 CUCS, deux communes sont concernées par la mise en place de CUCS expérimentaux. Il s’agit de Villeneuve-la-Garenne et de Gennevilliers.
Le 27 avril dernier, Monsieur Fillon, précisait dans une circulaire, qu’il vous a adressé, la mise en œuvre concrète de cette expérimentation notamment l’obligation d’un effort financier « équitablement réparti entre l’Etat et les collectivités » et l’intégration des financements de droit commun dans les futurs avenants signés avec les communes.
Que signifie cette « équité d’effort » ? S’agit-il d’un désengagement de plus de l’Etat ou d’un futur transfert de charges supplémentaires sur les collectivités locales ?
Monsieur le préfet, vous le savez, des citoyens de tout âge, des responsables associatifs, des élus locaux sont sur le terrain au quotidien pour lutter contre la précarité et l’exclusion. Aujourd’hui leurs actions, leurs espoirs sont remis en cause par ces désengagements financiers : c’est grave, très grave !
Monsieur le Préfet, je vous en prie, faîte remonter la gravité de cette situation et que chacun, au plus haut niveau, prenne ses responsabilités.
Je vous remercie.