Aimer la démocratie, c’est la pratiquer pour sortir du capitalisme, par Claire Villiers et François Labroille
Dans son dernier essai, Myriam Revault d’Allonnes se demande « pourquoi nous n’aimons pas la démocratie ». A défaut de faire rêver, elle apparaît comme la « forme politique des promesses non-tenues ou intenables ». On s’en détache. Un « processus de dé-démocratisation à l’intérieur même de la démocratie » attisé par le néolibéralisme efface toute référence à un bien commun. Comment ne pas partager ces constats accablants ? A quelques heures du premier tour des élections régionales, sont annoncés des taux record d’abstention. Le désintérêt et l’indifférence sont devenus majoritaires. Un sentiment de désespérance mine la société là où le débat électoral devrait susciter les espoirs et aspirations à transformer le monde dans lequel nous vivons. Se lamenter des polémiques de caniveau auxquelles nous avons assisté est absolument nécessaire. Mais exiger un peu de tenue ne suffit pas. Le mal est plus profond. La crise démocratique n’est pas qu’une crise de ses formes mais également une crise de ses réponses. Le néolibéralisme, la concentration des richesses et des pouvoirs économiques et médiatiques, sapent les fondements mêmes de la démocratie. LEMONDE.FR | 11.03.10 | 18h08 • Mis à jour le 11.03.10 | 18h30