En direct du Caire, nous continuons – publié le mardi 29 décembre 2009
Claude Léostic, Vice-Présidente AFPS
Les autorités égyptiennes ont refusé l’accès à Rafah aux quelque 250 marcheurs de la délégation européenne.
L’objectif de la Marche de la Liberté est d’aller à Gaza manifester notre solidarité avec le peuple palestinien sous blocus. Les difficultés se sont multipliées les jours derniers, les autorités égyptiennes ayant brusquement décidé de l’interdire, après des semaines de négociations entre les organisateurs de la marche et le ministère égyptien des Affaires étrangères. Il semble que les services de sécurité et de renseignement aient emporté la décision.
Le départ vers Rafah pour entrer à Gaza était de longue date prévu pour le 28.
Aussi, hier 28 décembre, malgré l’interdiction égyptienne, environ 250 militants européens de la solidarité internationale, Français, Belges, Luxembourgeois, Grecs, Ecossais, accompagnés d ’une délégation d’Indiens et de quelques Américains, ont pris la route vers Rafah à bord de 5 bus.
Nous en avions convenu tous ensemble lors des réunions de concertation qui nous réunissent chaque jour.
L’objectif de la Marche devait rester le départ vers Gaza.
A environ 80 km du Caire, au péage d’Ismalya, nos bus ont reçu l’ordre de se garer et d’attendre une permission officielle de continuer.
Après plusieurs heures de concertation avec les autorités policières locales puis la police politique et les responsables des renseignements, puis l’arrivée qui se voulait dissuasive de plusieurs jeeps avec des hommes en uniforme, nous nous sommes vu interdire de faire un mètre de plus vers Arish, première étape vers Gaza.
L’ambassade de France avait pourtant assuré la coordination sécuritaire avec les autorités égyptiennes.
Rentrés au Caire sous escorte policière nous avons été séparés à l’entrée en ville et les marcheurs de 3 des bus se rendant à la conférence de presse prévue se sont vu encerclés par de nombreuses forces de police. Nous n’avons pu les rejoindre et après avoir fait en sorte que la conférence ne puisse se tenir, les forces de police se sont retirées.
http://www.france-palestine.
Pendant ce temps environ 250 Français se trouvent coincés devant l’ambassade de France où ils ont mené une action avant-hier quand ils ont eu connaisssance du refus d’avoir des bus pour aller vers Arish. Refusant de quitter les lieux, ils « campent » devant l’ambassade où ils sont maintenant encerclés par la police et menacés d’expulsion, leur liberté de mouvement et d’action totalement entravée.
D’autres actions sont prévues dans les jours à venir. Notre détermination n’est absolument pas entamée par tous les obstacles que met le gouvernement égyptien à laisser parler et agir des citoyens pacifiques du monde entier qui exigent que le droit -droit international, droit des peuples- prime sur la force brute de l’occupation.
Notre objectif reste la levée du siège et la fin de l’impunité des criminels de guerre israéliens un an après l’attaque criminelle de l’hiver dernier.
Le Caire mardi matin
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des témoignages
Les marcheurs du collectif national ont réussit à prendre leur bus et à sortir du Caire à l’inverse des autres déléguations qui se sont vu tout simplement annuler leurs bus. Malheureusement, nous avons du rebrousser chemin vers le Caire (voir le témoignage ci -bas)!
Bien que nous avons reçu de l’aide de l’ambassade de France au Caire, nous portons la responsabilité de l’échec de la marche en premier sur notre gouvernement français qui n’a pas produit le soutien politique nécessaire pour dépasser ce blocage. Nous allons retenter de rallier la frontière dans les deux prochains jours. Des informations sérieuses venant de nos contacts en Egypte nous font croire qu’un tel soutien aiderait beaucoup à débloquer la situation.
<< DONC :::: Continuons à mobiliser >> signer et faire signer http://www.urgence-gaza.net
la pétition a récolté plus de 2000 signatures en une journée : c’est exceptionnel mais il faut plus.
Nous avons demandé un entretien auprès du cabinet du ministre, et nous attendons la réponse.
Nous avons encore deux jours d’action après ce sera difficile car le marcheurs vont devoir rentrer: donc le mot d’ordre est signez signons!
– quelques idées : chacun des signataires transmet ce message à 10, 20 amis ou plus, voir même à son carnet d’adresse
– partager la pétition sur votre réseau social, facebook, twitter, etc…, directement depuis la page de la pétition (tout en bas)
– en parler autour de vous.
<< Info Marche >> http://www.urgence-gaza.com
voici le témoignage de deux participants:
Lundi 28 décembre 2009
Enfin une nuit complète !
Dès le matin nous faisons un aller retour entre les 2 hôtels où est réparti notre groupe.
Les campeurs sont toujours devant l’ambassade et leurs bus au dépôt avec interdiction de sortir.
Nos bus ne sont pas dans cette situation et doivent partir vers 14h pour El Arish. La consigne est d’être discret pour rejoindre le point de départ.
Comment être discret à 50 personnes avec sacs à dos et appareils photos ? Outre les policiers en civil qui veillent sur le troupeau, les cairotes sont tous sur le pas de leurs boutiques pour assister au départ !
A 15h le bus démarre ! On n y croyait plus. La joie a remplacé la crispation sur les visages. Même si nous n’allons pas loin nous avons l’impression d’avoir franchi un premier obstacle.
5 bus sont sur la route avec 200 personnes à bord : des français, des belges, des grecs, des indiens (d’Inde), des américains et un suisse, tous calmes et déterminés à dénoncer le blocus de Gaza, l’impunité d’Israël et la complicité de la Communauté Internationale.
Florent au micro nous rend compte régulièrement des contacts entre les bus.
Très vite, il faut déchanter, les deux premiers bus sont arrêtés par la police de la route, nous dit il.
Le convoi que nous formons avec 2 autres bus est lui aussi stoppé à une vingtaine de kilomètres du Caire. Un monsieur en costume et cravate, un téléphone sur chaque oreille, semble très occupé à ne pas nous laisser aller plus loin. Il arpente avec nonchalance le bord de l’autoroute qui est un vaste dépotoir où volent sacs plastiques et s’entassent les gravats que le sable recouvre peu à peu.
Nous restons là dans le vacarme des klaxons, des annonces micros sur l’issue des négociations. Au bout d’une heure, on annonce un colonel. Il arrive dans son uniforme à boutons dorés, et ajoute à ses décorations, lui aussi un téléphone en pendentif à chacune de ses oreilles. Le chauffeur du bus nous explique que c’est monté très haut, on parle du chef des services de renseignement … du ministre peut être.
Entre temps des nouvelles arrivent de l’ambassade de France : les personnes qui ont passé la nuit sur le trottoir sont dans une situation b
ien pire que la notre. Trois solutions leur sont proposées : passer une nouvelle nuit sur le trottoir et être reconduite le lendemain à l’aéroport, être reconduites immédiatement à l’aéroport, ou encore être confinées jusqu’à leur avion de retour, au lycée français du Caire mis à disposition par l’ambassade.
Dans notre bus sur le bord de l’autoroute, nous avons au moins l’impression d’avoir bougé, mais si peu … Nous essayons de gagner du temps pour permettre aux médias d’être sur place et de rendre compte de la situation. Au bout de deux heures, les services se font plus autoritaires et intiment l’ordre aux chauffeurs de bus de nous reconduire au Caire à nos hôtels. Toujours calmes et après quelques échanges entre les 5 bus (vive le portable ..) nous nous plions à cette exigence, et décidons de convoquer la presse pour notre retour.
Demi tour donc avec amertume bien sur mais une visibilité attendue à l’arrivée. Nous sommes escortés par un véhicule de police, qui surveille de près notre itinéraire.
Qui a dit que le frontière sud de Gaza était perméable ?
Qui a dit que la population gazaouie pouvait être alimentée par les organisations humanitaires ?
Que les démarches pacifistes pouvaient entrer dans Gaza ?
Que le blocus n’empêchait pas de vivre …
Eh bien non, le blocus existe, nous l’avons testé pour vous …
A.P & P
<< La suite demain >>
bien à vous,
le groupe d’organisation de la marche pour gaza du collectif national pour une paix juste et durable entre palestiniens et israéliens.
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<< Message précédent >>
Bonjour,
actuellement plus de 1400 personnes venues de plus de 40 pays différents
sont en Egypte pour tenter le passage à Gaza sous siège depuis 3 ans. En
France, une déléguation unitaire sous l’égide du « collectif national
pour une paix juste et durable entre palestinien et israélien » composée
de plus de 120 personnes est déjà au caire depuis quelques jours… Elle
va tenter d’aller à Arish à la frontière avec Gaza demain.
L’Egypte nous a signifié un refus catégorique de leur ouvrir ce passage.
Nous déplorons ce refus.
Cependant, il est aussi important pour nous, citoyens français, de
souligner la responsabilité de la France et de l’Europe dans le siège de
Gaza.
Aujourd’hui il y a urgence à ce que la France appuie clairement notre
initiative citoyenne dont le seul but est de montrer aux palestiniens de
Gaza que nous ne les oublions pas 1 an après l’agression israélienne et
trois ans après qu’Israël leur a imposé un siège obéissant à la seule
logique de la punition collective.
la CCIPPP appelle à signer cette pétition massivement.
http://www.urgence-gaza.net/
Faites signer vos amis, votre entourage, vos collègues, …
Faites circuler ce mail au plus grand nombre de personnes.
par ailleurs, suivez les dernières informations sur la marche ainsi que
sur les mobilisations à venir pour Gaza en France sur
http://www.urgence-gaza.com
Pour les Gazaouis.
La CCIPPP.
http://www.protection-