Un article du Parisien du 14 aout 2009 et en pièce jointe un article de l’Humanité du même jour
Les usagers de la ligne 13 ne désarment pas. Pas même en plein mois d’août, alors que les rues et les bouches de métro ne battent pas franchement des records de fréquentation.
Ils se sont donc postés, hier matin à 8 heures, les mains pleines de tracts, aux sorties du métro Gabriel-Péri, accompagnés du maire (PC) de Gennevilliers, Jacques Bourgoin, et du conseiller général Patrice Leclerc.
125 % de fréquentation
« On distribue pour informer et parce qu’on demande des mesures d’urgence », explique Anne-Laure Perez, coanimatrice du comité Asnières- Gennevilliers. Les mesures d’urgence réclamées ? Le passage d’une rame toutes les minutes — l’intervalle entre deux métros est de 95 secondes aujourd’hui —, la création de lignes de bus supplémentaires pour relier la banlieue nord à Saint-Lazare, et des réunions bimestrielles du comité de ligne, afin d’informer les usagers de l’état du métro et de l’avancée des projets.
Ces mesures étant considérées comme « d’urgence », elles ne sont bien sûr pas une solution sur le longterme au problème de saturation.
L’objectif du comité est d’obtenir le dédoublement de la ligne 13, dont le taux de fréquentation atteint les 125 %. Une piste d’autant plus privilégiée qu’elle serait moins coûteuse que d’autres projets déjà lancés.
Ainsi, le prolongement de la ligne 14, voté par le Stif (Syndicat des transports d’Ile-de-France) en avril dernier pour « désengorger » la ligne 13, devrait coûter 1 milliard d’euros et entraîner huit ans de travaux.
L’enfouissement de la N 13 à Neuilly devrait coûter autant et serait finalisé en 2020. Le dédoublement de la ligne 13 a, lui, été évalué à 640 M pour six ans de travaux.
« Ce serait scandaleux d’enterrer la N 13 avant, car ce serait une victoire de La Défense sur la banlieue, et des
voitures sur les transports en commun », déplore Patrice Leclerc.
Elsa Maudet
Le Comité des usagers de la
ligne 13 se réunira le 9 septembre à
20 h 30 à la Bourse du travail de Gennevilliers
L’humanité:
Ras-le-bol sur la ligne 13
Ils étaient une demi-douzaine, hier matin, devant la station Gabriel-Péri de Gennevilliers, à interpeller les usagers de la ligne 13 du métro parisien. Eux, ce sont les membres du Comité des usagers de la ligne 13 et leur présidente, Anne-Laure Perez, accompagnés du maire (PCF) de Gennevilliers, Jacques Bourgoin, et du conseiller général communiste Patrice Leclerc. La ligne 13, engorgée à plus de 130 %, est la plus dangereuse. Elle bat le triste record du nombre d’incidents. En cause ? Sa surfréquentation. Or, depuis plus de vingt ans, il est question de la doubler, mais l’enthousiasme des pouvoirs publics n’est pas au rendez-vous.
Patrice Leclerc déplore cette situation et se fait porte-parole du ras-le-bol des usagers qui, quotidiennement, subissent retards, incidents techniques et wagons surchargés. La solution trouvée par le Syndicat des transports d’Île-de-France (STIF) : le prolongement de la ligne 14 ; la ligne qui traverse Paris du sud-est au nord-ouest. Le Comité des usagers grince des dents. « Prolonger la ligne 14, qui fonctionne déjà à 100 %, permettrait de baisser le trafic de la ligne 13 de 10 %, or, elle tourne à 130 % de sa capacité. » Pour le conseiller général, il s’agit d’un problème de priorité et de choix budgétaires.
« La priorité est hélas donnée à l’enfouissement de la nationale 13 à Neuilly, dont le coût s’élève à 1 milliard d’euros, contre 800 millions pour le doublement de la ligne 13 du métro. » C’est un double choix symbolique. D’abord, « privilégier une fois de plus la banlieue chic » et, au mépris des engagements pris lors du Grenelle de l’environnement, « donner la priorité à la réhabilitation d’un axe routier plutôt que de privilégier les transports en commun », s’indigne Patrice Leclerc. Pour l’heure, les militants de la ligne 13 ont un but prioritaire : « une rame par minute et une ligne de bus en parallèle du métro », explique Anne-Laure Perez. Une réunion du Comité d’usagers est prévue le mardi 9 septembre et, en attendant, élus et membres du comité continuent de soutenir les milliers « d’oubliés du métro parisien » qui empruntent chaque jour la ligne bleu azur.
Marion d’Allard