Francis Sitel, Christian Picquet, Alain Faradji
Réunion des comités du NPA, 8 et 9 novembre 2008.
Un message de fermeture incompréhensible
Un message de fermeture incompréhensible
La réunion des comités pour un NPA, les 8 et 9 novembre 2008, a représenté un moment important du processus engagé. Nous avons déjà porté de fortes critiques quant aux conditions d’élaboration des textes pour le congrès de fondation du nouveau parti. Nous pouvons également regretter que les délégués présents n’aient pu au cours de ce week-end traiter, avec l’importance qui aurait été nécessaire, des changements intervenus dans la situation internationale autant que nationale, qu’il s’agisse de la crise capitaliste et des réponses qu’elle appelle, des conséquences de l’élection de Barack Obama aux Etats-Unis ou de la rupture qui vient de se produire à la gauche du Parti socialiste.
Mais l’essentiel est ailleurs. En effet, si la discussion sur les textes peut se poursuivre, à propos des prochaines élections européennes, c’est un message extrêmement négatif qui a été envoyé.
Le texte qui a été débattu au sein des comités incluait une formule d’ouverture, pouvant laisser espérer des listes unitaires larges en juin 2009. Une telle possibilité s’est concrétisée avec l’appel de Politis, les prises de position de chacun des courants qui s’y retrouvent, puis du dernier Conseil national du PCF, et ces derniers jours la proposition de Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez, s’adressant notamment au PCF et au NPA, d’un front de gauche pour les élections européennes.
Ainsi existe aujourd’hui la possibilité de retrouver l’arc de forces qui permit la bataille pour un « non » de gauche au TCE.
Or, avec la formulation intégrée au texte d’orientation par la commission de synthèse, on prend pour modèle les listes unitaires mises sur pied avec la LCR pour les municipales, et exclut tout accord avec ce qui est nommé « la gauche institutionnelle. Oubliant au passage que, lors de ces municipales, un certain nombre d’accords unitaires furent formés avec des sections du PCF.
Une telle position, totalement restrictive et autocentrée, n’est en rien à la hauteur de ce qui peut et doit être engagé aujourd’hui. Elle se voit aggravée par les déclarations péremptoires et encore plus fermées d’Olivier Besancenot au sortir de cette réunion.
L’enjeu est d’éviter la catastrophe qui verrait en juin 2009, faute d’unité de la gauche de transformation, les seuls tenants de l’Europe libérale se partager tous les sièges au Parlement européen, alors qu’ils furent sévèrement battus au référendum du 29 mai 2005. Au-delà, il s’agit aussi de hâter la constitution d’un rassemblement unitaire pour l’affirmation d’une vraie gauche, dans les luttes et dans les élections.
Souhaitons que le message calamiteux de ce week-end soit corrigé d’urgence.