L’autre gauche doit se rassembler. Maintenant.
La crise est d’une ampleur exceptionnelle. Elle bouleverse la donne politique. Elle disqualifie absolument les choix de la « dérégulation » ultralibérale. Elle vieillit brutalement les stratégies d’adaptation au capitalisme, dites « sociales-libérales » depuis l’exemple anglais. Nous devrions savoir désormais que nous ne nous en sortirons ni par un toilettage, ni par un retour mythique aux cycles vertueux de l’État keynésien. Le réalisme, que cela plaise ou non, est aujourd’hui du côté de la rupture et non de la conservation, de la répétition ou de l’incantation. Il faudra bien, d’une façon ou d’une autre, changer en profondeur les moteurs de la créativité, les modes de développement, les mécanismes d’allocation des ressources, les finalités et les formes de la décision collective. Ou alors, nous décidons de nous enfermer à jamais dans le balancement stérile de la concurrence libre et non faussée et de l’État administratif. Le parti pris radicalement transformateur est le seul raisonnable.