24 octobre 2008
Intervention de patrice Leclerc au nom du groupe communiste et citoyen.
Monsieur le Président,
Notre groupe était contre la création de la SEM Coopération 92, il est le seul groupe à n’avoir jamais participé au CA et demande depuis plus de 10 ans sa dissolution et l’intégration des activités de coopération au sein de l’administration départementale.
Nous vous renouvelions cette demande le 11 avril dernier. Depuis vous avez déclaré à la presse vouloir « nettoyer les écuries d’Augias ». Aujourd’hui, vous proposez à notre assemblée de mettre un coup de balai sur la SEM Coopération aux actions et au fonctionnement contestés.
C’est avec une grande satisfaction que nous voterons cette délibération, tout en regrettant que vos prédécesseurs ne nous aient pas davantage écoutés sur cette question. De l’argent public aurait été mieux utilisé, la qualité des coopérations internationales n’en aurait que meilleur. L’image de notre département aussi.
Vous reprenez notre proposition de dissoudre la SEM coopération et de développer ses actions avec les services du département. Cela supprime les implications du secteur marchand dans le processus de coopération. C’est une bonne chose. Secteur marchand qui était présent dans le C A mais ne mettait « aucun kopeck » dans la coopération. Toujours le principe de privatisation des profits et de socialisation des coûts et investissements. Il faut que l’argent économisé sur les coûts de structure soit reversés au profit des actions de coopération elles-mêmes.
Les trois programmes de lutte contre la faim (Cambodge, Haïti, Mali) contenus dans a délibération décidant la dissolution de la SEM Coopération vont dans le bon sens. Nous apprécions particulièrement le fait que le département s’engage dans un soutien au développement du commerce équitable. Cela aussi répond en partie aux propositions que nous vous faisions.
Vous faites un pas, un bon pas dans la bonne direction. Pour aller plus loin dans le bon sens je me permets de vous rappeler nos propositions formulées en octobre 2004 et en mars 2007
– Associer clairement les habitants des Hauts-de-Seine, associations, élus, acteurs locaux à la définition des besoins et aux actions de coopération. Nous pourrions avoir un effort particulier en direction de la jeunesse. Des structures de portage plus conviviales, de type association, seraient sans doute à privilégier. Nous serions ainsi en phase avec la charte de la coopération décentralisée pour le développement durable rédigée en avril 2004. En ce sens, ce que vous faites avec le patronat dans le domaine de l’action économique internationale ne pourrait-il pas se faire avec les associations du département sur la coopération internationale? Le Comité départemental de l’exportation des Hauts-de-Seine est composé de la CCIP, de la Chambre des métiers, des conseillers du commerce extérieur du 92, du Medef du 92, et du conseil général. Pourquoi ne pas créer une structure participative avec les associations de solidarité du département, des représentants des collectivités, des citoyens pour travailler les propositions de coopérations décentralisées, les aides au développement ?
– Lancer une réflexion sur les opérations à financer : il faut des exigences démocratiques clairement exprimées, mettant enjeu la participation des habitants concernés à la définition des programmes. Cela conduira sans doute à allonger les délais de préparation puis de réalisation, mais c’est nécessaire à l’utilité sociale pour les populations concernées, les investissements réalisés. Là encore nous serions en phase avec les principes de l’agenda 21 et la charte déjà cité.
– Une réflexion pourrait être menée sur le financement et la construction des opérations. N’avons-nous pas à rechercher des co-élaborations avec les villes du département, la région, chercher des partenariats avec des associations pour favoriser la recherche d’une concertation, d’une complémentarité, d’une mise en cohérence des initiatives menées par l’ensemble des acteurs de différents niveaux.