RAPPORT SUR L’ACTIVITE DES SERVICES DE L’ETAT
Intervention de Catherine MARGATE
Monsieur le Préfet, Avant de vous poser quelques questions, je voudrais dire l’intérêt que le groupe communiste porte à cette rencontre et à ce rapport annuel de l’activité des Services de l’Etat. Je tiens à souligner, tout particulièrement, la qualité des relations que les Conseillers généraux de notre groupe entretiennent avec les divers services de l’Etat. Des contacts privilégiés de proximité et de conseils avec les services de la Préfecture et des sous-préfectures, appréciés aussi des Maires et des services municipaux mais qui sont, aujourd’hui, menacés par une profonde réorganisation : la révision générale des politiques publique. Sous le nom de code RGPP, cette révision est plutôt un immense plan de restriction et de rationnement des services publics qui loin de permettre leur modernisation, organise leur impuissance et prépare de nouveaux transferts vers le privé dans des domaines comme l’éducation, la santé, la culture, avec la suppression de 100 000 postes programmés d’ici 3 ans, Un exemple : que vont devenir les services rendus aux 36 communes quand le transfert des services du contrôle de légalité de la sous-préfecture d’Antony à la préfecture de Nanterre est programmé, avec bien entendu moins de fonctionnaires ? Cela, sans aucune concertation, ni même information des Maires. En sera-t-il de même pour la sous-préfecture de Boulogne ?Qu’en est-il des orientations de regroupement de communes qui devraient imposer la fabrication des passeports biométriques à certaines d’entre elles? Avec quels moyens ? Qu’adviendra-t-il de l’accueil des étrangers et des naturalisations déjà si difficile, faute de moyens suffisants, s’ils sont concentrés à Nanterre ? Nous vous demandons, Monsieur le Préfet, que soient rapidement consultés les élus locaux et les personnels, avant que toute décision négative n’intervienne. *** Cette régression générale des politiques publiques touche tout particulièrement l’éducation nationale avec 11 200 suppressions de postes cette année, 20 000 en 2009, en tout pas moins de 80 000 postes seraient supprimés d’ici 2012. Cette véritable saignée dans l’éducation nationale a jeté dans la rue des centaines de milliers de manifestants : lycéens, étudiants, enseignants et parents d’élèves auxquels nous apportons tout notre soutien. Ignorant leurs inquiétudes et leurs revendications, le Président de la République a annoncé que le gouvernement présenterait avant l’été un projet de loi pour généraliser le service minimum d’accueil à l’école en cas de grève sous la responsabilité des communes. Nous nous associons à la colère des personnels de l’Education nationale et de nombreux parents que provoque cette mesure alors que ces journées d’action résu
ltent des mesures actuelles prise dans la précipitation et sans aucune concertation. Où est la priorité à l’école annoncée pour 2008 ? Votre rapport présente toujours « la réussite de tous les élèves, principalement ceux relevant de l’éducation prioritaire et ceux porteurs d’un handicap » comme le principal objectif de l’Inspection académique. Mais cet objectif sera bien difficile à atteindre quand, en préalable, vous le situez dans un contexte de réduction des moyens budgétaires et de délégation des crédits sur la base des critères de performances. Le problème majeur de l’école est l’échec scolaire et le développement des inégalités qui concernent particulièrement les jeunes issus de milieux populaires. Nous vous demandons d’entendre les enseignants, les parents d’élèves et les Maires qui demandent pour lutter efficacement contre les difficultés scolaires , non pas un empilement de mesures prises dans la précipitation et qui s’avèreront inefficaces car elles auront lieu après une longue journée d’école ou pendant les vacances scolaires, mais des actions et des moyens sur le temps scolaire :
- La scolarisation des enfants de moins de trois ans.
- Des moyens en personnel et de la formation pour le RASED.
- D’améliorer l’accueil des enfants handicapés, réalisé aujourd’hui à moyens constants comme vous le dites vous-mêmes dans le rapport.
- De valoriser les établissements classés ZEP et REP en améliorant les conditions d’enseignement et en renforçant les moyens.
- Nous demandons également le report de l’application de la loi Darcos avec la poursuite de la concertation pour en mesurer les conséquences.
Nous vous demandons d’entendre les lycéens et leurs professeurs qui demandent :
- La transformation en postes des 12 700 heures supplémentaires.
- De revenir, en lycée professionnel, au bac pro en 4 ans au lieu de 3 qui fragiliserait encore un peu plus les élèves connaissant le plus de difficultés.
Sans dialogue et sans ambition pour le service public d’éducation, les conditions d’enseignement dans notre département vont continuer de se dégrader pour tous, élèves et enseignants.