Alors que la ligne 13 du métro parisien est saturée et négligée par la RATP, le dossier de l’enfouissement ou du recouvrement de la RN 13, à Neuilly, semble devenir un enjeu national.
La remise au gout du jour de ce dossier ne doit rien au hasard : Nicolas Sarkozy avait déjà lancé un débat public sur ce projet en 2006, alors qu’il était maire de Neuilly et Président du Conseil Général des Hauts de Seine mais avait du renoncer à sa réalisation en raison de nombreuses oppositions, motivées notamment le cout exorbitant d’un tel projet (un milliard d’euros au bas mot).
Il semble que les conditions aient changé : Jean Sarkozy qui avait fait de ce projet paternel un des thèmes principaux de sa campagne, bénéficie désormais de l’appui de son père à l’Elysée, et consulte afin d’accélérer la mise en place du futur comité de pilotage du projet, élevé au rang d’enjeu, voire de priorité nationale.
Les récentes avancées sur ce dossier sont significatives et révoltantes.
Significatives des priorités du Président (et, par procuration, de son fils, nommé malgré son inexpérience Président de la Commission transport voirie circulation au Conseil Général) et de son clan : enfouir ou recouvrir à n’importe quel prix le kilomètre et demi de la RN 13 qu’empruntent quotidiennement 160 000 voitures entre la Porte Maillot et le centre d’affaires de la Défense, et qui indispose les neuilléens.
Révoltantes au regard des problèmes de la ligne 13, qui court du nord au sud des Hauts de Seine en transportant chaque jour 600 000 passagers avec un taux de remplissage de 116%. Depuis plus de 20 ans usagers et élus se mobilisent pour que soient améliorés les conditions de transport sur cette ligne saturée, sans résultat malgré les déclarations des Présidents successifs de la RATP affirmant que la ligne 13 est une priorité pour la Régie.
En fait de priorité, la mise en perspective de ces deux dossiers est éclairante : rien n’est trop couteux pour satisfaire la bourgeoisie dorée et répondre au dessein de faire de la Défense le Manhattan français…
Les contribuables, et parmi eux les usagers de la ligne 13, devront payer pour ce projet pharaonique d’aisance, et continueront à voyager dans des conditions indignes d’un service public.
La modernisation des transports en communs parisiens nous semble être un enjeu autrement plus important que ce tronçon de nationale… Une fois n’est pas coutume, la politique selon les Sarkozy père et fils, c’est le dogme du deux poids deux mesures.
Patrice LECLERC
Conseiller Général des Hauts de Seine