Intervention de Catherine Margaté à la Séance du Conseil général du 22 juin 07
Monsieur le Président,
Je souhaiterais, avec les collègues de mon groupe, réagir aux propos scandaleux que vous avez tenu le 3 juin dernier à l’égard des élus communistes de Seine-Saint-Denis mais pas seulement, à l’égard de l’ensemble des élus communistes, en accusant ceux-ci – je vous cite << d’ancrer les gens dans la misère afin d’asseoir leur pouvoir politique>>.
Ces propos ne trompent personne : les habitants des quartiers populaires sont en Seine Saint Denis et ailleurs, victimes de politiques aux lourdes conséquences : discriminations, chômage, précarité, habitat indigne, échec scolaire. Et il est significatif qu’aucune réponse n’ait été encore apportée par le gouvernement, aux propositions d’urgence des élus de la Seine Saint Denis. Des propositions faites au lendemain des évènements de novembre 2005. Clichy/Bois par exemple n’a toujours pas son commissariat de police, ni de liaison de transports en commun.
Et, Président de ce Département si riche, êtes-vous si bien placé pour donner des leçons, vous et vos amis des 15 villes de droite des Hauts de Seine qui protègent leurs ghettos de riches en refusant d’appliquer la loi SRU ?
Ceux qui, comme vous, vendent les logements sociaux alors que ce département en manquent cruellement, qui encouragent la spéculation foncière et immobilière et qui font qu’il est si difficile de trouver un logement pour les jeunes et les salariés des Hauts-de-Seine qu’ils soient ouvriers, employés ou cadres.
Ceux qui comme vous et vos amis ont abondamment utilisé l’Office public départemental HLM pour exclure de leur ville les populations les plus pauvres ce que d’ailleurs, à l’époque, vous-même aviez critiqué.
Ceux qui comme vous veulent renforcer la Défense, pour creuser encore un peu plus les déséquilibres avec le nord et l’est d’Ile-de-France.
Non, les élus communistes n’ancrent pas les gens dans la misère. Bien loin du mépris des privilégiés et des caricatures, avec d’autres élus ils soutiennent au contraire des politiques sociales et de solidarité, d’action contre les inégalités et les injustices, pour la dignité de tous et mènent des initiatives avec la population et les associations locales.
Le 17 juin dernier, les quartiers populaires de la Seine Saint Denis et des Hauts de Seine ne se sont pas trompés et ont envoyé à l’assemblée nationale des élus porteurs de leurs aspirations et de leurs luttes.
Enfin ces prises de position ne sont pas dignes d’un Président de Conseil Général vis-à-vis d’un autre Président de Conseil Général. Répondrez-vous, Monsieur le Président, à la demande de débat contradictoire et public que vous propose Hervé Bramy ?