Ci dessous, le texte adopté, l’introduction à la réunion et un relevé de discussion.
Nous éprouvons le besoin d’un espace communiste qui ne serait pas déterminé par le rapport au Parti Communiste Français. Nous nous inscrivons dans la perspective d’un mouvement antilibéral qui est à la fois résolument pluraliste et à la recherche d’une convergence durable. Il nous semble pertinent de construire un espace communiste, à condition que sa conception soit d’emblée envisagée en articulation avec celle du mouvement dans son ensemble. C’est la condition d’une mise à jour du projet communiste lui-même, et nous pensons ainsi être utiles à la dynamique commune.
Nous nous réunissons aujourd’hui un mois après la désignation par les adhérents du PCF de Marie-George Buffet comme candidate à l’élection présidentielle. Nous déplorons et désapprouvons ce choix. Après le repli identitaire de la Ligue, c’est une faute politique grave.
Nous persistons à penser qu’une candidature antilibérale unitaire issue d’un double consensus entre les collectifs et la diversité des forces du mouvement antilibéral est la seule perspective au niveau des enjeux et des attentes. Une telle candidature susciterait un espoir, un enthousiasme. Le succès de la pétition en faveur de José Bové en atteste aujourd’hui encore.
Nous voulons continuer de saisir toutes les occasions d’aboutir à une candidature unitaire portée de façon collective dans une campagne démocratique. A défaut d’une telle candidature, des positions différentes se sont exprimées. Certains feront la campagne de Marie-George Buffet, d’autres s’apprêtent à voter blanc, d’autres encore à soutenir la candidature de José Bové. Nous cherchons la façon de maintenir l’espoir antilibéral, l’alternative, de mettre en échec le bipartisme.
Nous serons présents à la réunion nationale des collectifs unitaires les 20 et 21 janvier.
Parmi nous des idées diverses se sont exprimées sur la manière de faire vivre nos engagements communistes. Certains doutent de l’utilité d’un espace communiste en tant que tel. D’autres souhaitent au contraire s’engager dans la constitution d’un tel espace.
Pour cela, nous proposons à tous ceux qui en France sont intéressés par cette démarche d’imaginer un espace autonome (peut-être une association) dont le nom reste à décider ensemble (communistes unitaires ? communistes en mouvement ? autres ?). Nous envisageons cette association comme un lieu d’élaboration, de mise en commun, d’initiatives ouvert à tous ceux qui se vivent comme communistes, indépendamment de leur appartenance politique. Un espace pour la réflexion et dans l’action. Nous voulons ainsi affronter le problème de la dispersion et de la démobilisation des communistes.
Nous suggérons que cette proposition soit débattue partout et qu’elle donne lieu à une rencontre nationale dans les semaines qui viennent pour préciser les objectifs et les modes de fonctionnement de cette association.
De telles réunions ont déjà lieu en France. Nous appelons à les multiplier. Nous voulons un mouvement de convergences de toutes les idées que ces réunions produiront. Nous voulons concilier le besoin de prendre le temps et celui du début d’un mise en synergie et en mouvement de tous les communistes unitaires. Saint Denis, le 13 janvier
Introduction personnelle de Gilles Alfonsi.
En trois points :
1 – La situation politique après l’échec du processus unitaire,
2 – Les finalités d’un espace Communistes unitaires,
3 – Les moyens de développement et les outils d’un tel espace.
J’exprime un point de vue, mais avec beaucoup d’interrogations et avec la volonté que nous cheminions ensemble.
1 – La situation politique après l’échec du processus unitaire
Je ne peux pas ne pas évoquer les sentiments qui sont les nôtres, aux antilibéraux de toutes sensibilités, à nous communistes unitaires : énorme gâchis, colère… Je n’ai pas besoin de développer ce point, et je pense que notre échange d’aujourd’hui vise moins à partager ces réactions douloureuses qu’à envisager la suite.
Je ne vais pas développer non plus une analyse globale de l’échec, des torts, des erreurs, des fautes des différents acteurs de la dynamique, ni développer sur le fait que la dynamique unitaire antilibérale est jeune, que son manque de maturité a sans doute joué un rôle. Je vais me concentrer sur ce que nous pouvons dire de notre propre engagement au cours de l’année passée et de l’espace communiste après la dernière période.
La direction a commis une faute politique majeure, une faute « impardonnable », en décidant unilatéralement, après avoir échoué à imposer MGB dans les collectifs, de la présenter.
On a parlé de manque de raison, d’attitude « autiste », irrationnelle par certains aspects… soulignons qu’en fait cette attitude a été d’imposer sa ligne politique à n’importe quel prix, ce qui ne relève pas de la déraison ou de la folie, mais d’un choix. On peut évidemment discuter sur le fait de savoir si le noyau dirigeant a pris la mesure du risque, etc. Mon impression est que le risque de fiasco électoral a été pris en connaissance de cause. Nous manquons encore d’éléments pour comprendre ce choix, même si ont été évoquées la peur d’une crise majeure avec les courants orthodoxes et d’autres explications plus ou moins convaincantes.
Cette ligne politique pour imposer MGB a amené un certain nombre de camarades à employer des moyens que l’on croyait sinon disparus du moins marginalisés, déconsidérés ou remisés…
On a ouvert la boîte de Pandore, déchaînant des attitudes de la pire espèce, une régression éthique qu’il importe de considérer sérieusement, d’autant plus que la boîte de Pandore n’est pas refermé dans la mesure où à ce jour aucune attitude officielle, aucune déclaration n’a clairement indiqué que certaines méthodes et pratiques ne doivent plus avoir court. Le niveau de conflictualité est de ce fait très élevé et la situation très difficile dans le Parti et aussi dans un certain nombre de collectifs, comme en témoignent des camarades ces derniers jours.
On ne sait pas ce que sera le résultat final à la présidentielle, beaucoup d’éléments peuvent encore intervenir dans la prochaine période : un score très probablement sans rapport avec l’ambition affichée encore ces jours-ci de bouleverser la gauche et au regard du potentiel, à la suite du 29 mai 2005… Un mauvais score alors qu’il y avait l’espoir de contester l’hégémonie du Parti socialiste… Bref, on imagine mal que la donne soit changée, du moins dans le bon sens.
Je passe car il ne sert à rien ne sert faire de la politique-fiction.
Je dirai juste au passage que l’on gâche ce que nous avions commencé à faire, avec les régionales, dans certaines régions, lors des Européennes, sans parler des constructions militantes importantes qui avaient eu lieu lors du référendum et depuis… tout ce qui avait été construit est aujourd’hui foulé du pied et finalement en question. Je passe aussi sur la manière de parler des régionales en Ile-de-France – chacun ici sait sans doute comment a été construite la liste de la gauche populaire et citoyenne, son accouchement avec douleur.
Cependant, dans le même temps que nous sommes immensément déçu, nous devons constater que ce qui a marqué la période, c’est bien la dynamique unitaire dans son ensemble, la construction d’une stratégie antilibérale, de propositions formant un premier programme unitaire…
La participation concrète des communistes à la dynamique des derniers mois a été réelle, et c’est une expérience marquante pour nombre de militants.
Au plan interne, la contestation du choix de la direction a atteint une force inégalée, jusqu’à se manifester par ce geste historique des 10 000 communistes qui se sont exprimés pour le retrait de la candidature de MGB le 20 décembre. Je ne crois pas qu’il y ait des précédents dans l’histoire du Parti. Je passe sur le fait que si ce vote s’était fait dans des conditions correctes, les 10 000 communistes auraient probablement représenté autour de 40 % des votants. On a voulu s’assurer d’une forte majorité et pour cela, comme en témoignent de nombreux camarades, on a procédé comme on sait faire parfois : vote par correspondance, par mail, par téléphone, sollicitation et pressions fraternelles, sans parler du bulletin de vote, chef d’œuvre d’une direction voulant orienter le résultat.
Au-delà des 10 000, la critique s’est manifesté de bien d’autres façons : contributions individuelles et collectives de toutes formes. Il y a eu aussi les appels d’intellectuels, les appels de gens de culture, les initiatives d’élus…
Plus largement encore, le vote dans les collectifs où les communistes étaient majoritaires pour d’éventuels choix alternatifs a été important. Et pour partie il s’agit de militants qui ne sont pas dans les 10 000 que j’ai cité.
Bien sûr le légitimisme reste fort, mais je pense qu’il est juste de parler d’une fracture politique et culturelle, avec ce vote, et avec cette contestation massive. Je voudrais souligner aussi qu’une partie importante de ceux qui ont soutenu jusqu’au bout le maintien de la candidature de MGB sont en recherche, en dialogue, critiques et ne s’en laisseront pas compter dans les prochains mois.
Il me semble que rien ne sera plus comme avant, et que nous sommes donc entrés dans une nouvelle phase où les options en présence, au sein du Parti, seront plus claires :
– option du repli identitaire, préfigurant une longue traversée du désert,
– option de la synthèse avec le ps pour constituer l’aile gauche d’une fédération,
– option unitaire.
Le débat sur ces options risque de se dérouler dans un contexte nouveau. Nous voyons en effet se profiler un nouvel affaiblissement du Parti : affaiblissement électoral, avec les risques de conséquences sérieuses de la présidentielle sur les législatives mais aussi sur les scrutins suivants, affaiblissement militant.
J’ajoute un autre élément. Au cours des mois passés, nous avons rencontré un certain nombre de militants, de citoyens qui ont un intérêt pour le communisme. Nous savions qu’il y a plus de communistes à l’extérieur du Parti communiste qu’à l’intérieur, mais nous avons vu là une part de ces communistes de cœur et sans carte venir dans un espace pour faire de la politique.
Les ex-, les proches, les compagnons de route ne manquent pas, ils sont partout dans cet espace de la gauche de transformation sociale. Comment tenir compte de ce fait et que faire aujourd’hui ? J’en viens à l’idée de créer un nouvel espace, l’espace des Communistes unitaires.
2 – Les finalités d’un espace des Communistes unitaires
Tout d’abord, les réactions des communistes et de leurs proches à la situation politique que je viens d’évoquer sont diverses. Certains pensent que le mieux serait que le parti communiste limite les dégâts, d’autres pensent que de toutes façons le parti va subir terriblement les conséquences de l’autisme de sa direction…
Il y a parmi les adhérents des départs, des démissions (même si l’on peut penser que comme toujours la majorité des départs auront lieu discrètement). Et il y a semble-t-il une démobilisation militante, nous verrons si elle se confirme dans les prochains mois. Il y a aussi des adhérents qui vont s’investir dans la campagne pour
limiter les dégâts, par fidélité, en espérant reprendre ensuite le fil de la dynamique unitaire, pour éviter l’enchaînement des échecs aux différents scrutins. A la différence du courant orthodoxe, il est hors de question pour nous de trier entre « bons » et « mauvais » communistes.
Deux attitudes caricaturales seraient de décréter benoîtement que le PC reste l’avenir du monde, de la société française, ou de décréter la fin du Parti communiste.
Et donc j’en viens à trois idées, en quelque sorte des idées préalables à la création de l’espace des communistes unitaire, en vous demandant si elles vous agréent :
Premièrement, s’inscrire dans la seule continuité des efforts fournies pour changer le parti communiste, puis pour peser dans le parti communiste dans le bon sens, est désormais impossible. Et donc on ne peut s’en tenir aux formes traditionnelles de la critique interne (même si je souligne au passage que nous n’avons pas seulement été les uns et les autres ces dernières années dans la critique interne ; nous avons aussi investi d’autres espaces).
Deuxièmement, on ne peut pas faire une croix sur l’actif militant que représente encore le parti communiste, même terriblement affaibli. Il y a en son sein des forces importantes qui sont disponibles pour agir dans le meilleur sens possible, pour la transformation sociale, dans l’unité antilibérale.
Troisièmement, il est temps d’affronter vraiment le problème de la dispersion des communistes, de leur démobilisation, ce qui appelle une nouvelle initiative.
J’en viens donc à l’idée de créer l’espace des communistes unitaires.
L’idée de cet espace suppose une première conviction : le Communisme peut apporter quelque chose à notre société, et au projet politique de transformation de la société que nous voulons construire avec d’autres. « Peut apporter », ce n’est pas « apporte », c’est qu’il est potentiellement porteur de valeurs, de principes, de réflexion, de pratiques, de cohérences (au pluriel et au singulier) utiles pour ce projet.
Il y a une deuxième conviction : c’est qu’il faut des lieux « communistes » pour penser, prendre des initiatives, parce que cet apport dont je viens de parler ne peut pas être du seul ressort individuel : il nécessite des dynamiques, du collectif.
Certains objectent que l’espace naturel des communistes serait désormais l’espace plus large de l’antilibéralisme etc.… Et d’autres, ou les mêmes disent parfois que l’apport des individus communistes, l’apport individuel peut s’exprimer au sein de la mouvance antilibérale. Je partage les deux idées – nous nous plaçons dans un espace plus large, l’apport individuel des communistes peut être important -, mais je pense aussi qu’il n’y a pas d’apport communiste fécond possible sans sérieux travail d’élaboration individuelle et collective, et que pour cela il faut un creuset, des espaces.
L’espace de la force de transformation sociale ne se définit pas comme communiste, même s’il est intéressant de souligner que des personnes comme Clémentine Autain se sont exprimées en assumant d’être issues de traditions de pensées et de combats différents, citant explicitement le combat féministe, l’apport communiste, l’écologie etc… C’était pour moi plus qu’un plus de cette candidature.
Pour se nourrir de ces courants, il fallait, il faut qu’ils existent… Et ce n’est pas une lapalissade. Il n’y a pas de projets de transformation, de programme même, de dynamique unitaire sans que les uns et les autres mettent en commun des idées, en discutent et finissent pas s’accorder à partir de pensées différentes. L’espace de la transformation sociale aurait-il à gagner ou au contraire aurait-il beaucoup à perdre à gommer les différences avant même qu’elles se forment collectivement, qu’elles se communiquent et se confrontent, y compris en assumant certaines contradictions tandis que bien d’autres, sans doute, peuvent être dépassées ? Je renvoie sur ce point aux réflexions de Roger Martelli.
Petit développement : l’appellation antilibérale est bien pauvre par rapport à l’espace qui peut exister, c’est même pour moi une réduction à certains égards du champ d’action par rapport par exemple à l’altermondialisme… La visée communiste dépasse de loin ce que recouvrent les 125 propositions du programme antilibéral. Il s’agit pour nous je crois d’engager le mouvement concret de dépassement de toutes les dominations.
Suis-je en pleine contradiction quand je dis : la visée communiste dépasse de loin le programme adopté en octobre dernier, mais nous situons notre espace communiste dans l’espace plus large de la gauche radicale. Je ne le crois pas. C’est qu’il ne faut pas confondre la fin et les moyens. Le communisme est pour nous le processus de dépassement de toutes les dominations. Les moyens sont par exemple l’existence d’un parti communiste, les luttes, des dynamiques de changements, de ruptures etc… L’espace de la radicalité, l’espace politique de la transformation sociale est large en ce qu’il fait converger des apports, mais en termes de visée globale, le mouvement antilibéral est très en deçà d’une visée communiste (ne prenez pas ces propos comme des affirmations prétentieuses : je ne gomme pas que sur toutes une série d’enjeux majeurs de la transformation sociale d’autres forces sont en avance d’un siècle sur le parti communiste).
Bon, retenons donc comme première idée sur l’espace des Communistes unitaires, qu’il s’agit de relever le défi d’un apport communiste au mouvement de transformation sociale. Deuxième idée : il s’agit d’une initiative nouvelle.
Cet espace serait hors du parti. Il serait une structure indépendante du Parti communiste. Il devrait s’agir je pense d’une association loi 1901, autonome. Il regrouperait les communistes de cœur qui le souhaitent, ayant la carte ou non, l’ayant eu, proches, ou désireux de travailler avec d’autres, dont la volonté est
bien de contribuer à renouveler en profondeur la stratégie, le projet, les pratiques communistes, ce qui ne s’opposent pas du tout au travail au sein des dynamiques antilibérales, ni au militantisme au sein et avec le Parti.
L’espace unitaire serait un lieu non seulement d’échange, de débat, de production d’idées mais aussi et indissociablement un lieu d’initiatives et d’actions politiques. Un groupe qui pense, un groupe qui conteste, mais aussi un groupe qui construit. On ne peut pas en rester à la réflexion, il faut être dans l’action car la dynamique unitaire d’une manière ou d’une autre va se poursuivre, nous voulons en être de plein pied pour contribuer à la faire gagner.
Et donc Communistes unitaires aura bien vocation à se prononcer sur les échéances à venir, celles des prochains mois incluses. Je sais bien qu’il y a là des difficultés mais je ne crois pas que nous puissions faire des impasses totales sur les échéances de 2007.
Je voulais dire un mot sur la différence de ce que nous envisageons là avec l’expérience du groupe des refondateurs et la différence aussi avec l’initiative des Etats généraux du communisme que certains d’entre nous avaient essayé de lancer en 2002.
D’abord, il me paraît juste de souligner le rôle des refondateurs tout au long des années, qui dans des conditions souvent difficiles, ont constamment été une force de proposition, une intelligence au service de la refondation d’un communisme moderne. Il s’agit maintenant avec l’espace Communistes unitaires de construire autre chose, un autre rapport au Parti communiste mais surtout un rapport nouveau entre des communistes qui jusqu’à présent n’avaient pas forcément travaillé ensemble. Je sais qu’il y a eu des divergences entre eux, auxquels je pense la plupart de ceux qui sont dans cette salle aujourd’hui n’ont pas du participer et dont ils n’ont peut être même pas connaissance – comme c’est mon cas. Sans doute, il y a des enseignements à tirer sur ces années de réflexion et d’action refondatrice.
Ensuite, je fais une différence avec la tentative des états généraux du communisme. Nous avions à l’époque sans doute confondu l’affirmation d’une ambition légitime, à la suite du choc du 21 avril, et la possibilité concrète de la réaliser : une reconfiguration politique « globale » de l’espace communiste telle qu’une démarche « d’états généraux » le suppose nécessite la participation réelles des forces censés en être, ou une dynamique très forte en contenus, en actions (et non seulement la présence sur le papier de nombreux individus), faute de quoi on décrète des Etats généraux et on fait une réunion de… sensibilité élargie.
Je pense qu’aucune reconfiguration un peu globale ne peut avoir lieu sans atteindre une certaine « masse critique », un certain niveau de motivation collective, de diversité réelle, de reformulation d’idées et d’émergences de nouvelles manières de faire etc… Ces conditions n’étaient pas réunies.
Vient la question que je formulerai brutalement « rupture, pas rupture ? ». En gros, certains camarades disent que la direction du parti communiste s’est comportée comme un obstacle à l’avènement d’une force politique antilibérale, que le parti communiste est un obstacle, et certains d’entre eux envisagent de le quitter.
Je respecte complètement le choix de ceux qui le quittent aujourd’hui, par exemple ceux qui ont subi des attaques d’un autre temps ces derniers mois. Mais je pense que nous ne pouvons pas faire l’impasse sur le fait 1 – que le parti communiste va continuer 2 – que même affaibli il reste une force militante incomparable 3 – qu’il y a en son sein de nombreux communistes unitaires et je ne parle pas là des militants critiques de longue date mais de la masse de ceux qui, dans la période la plus récente, se sont exprimés pour la première fois, y compris ceux qui décident de soutenir la candidature de MGB pour limiter les dégâts ou par fidélité mais qui pensent que l’avenir est ailleurs que dans le repli sectaire.
Enfin, nous ne savons pas ce qui va se passer dans les prochains mois, comme nous ne savions pas il y a un an ce qui adviendrait de ce que nous avons essayer de faire.
3 – Les moyens de développement et les outils d’un tel espace
A – D’abord, je vous propose que nous encouragions fortement la constitution de Comités locaux ou départementaux de communistes unitaires partout en France. Nous avons de nombreux contacts, mais l’idée est de construire l’espace ensemble, et non de proposer un produit tout fait. Cela nécessite un travail important.
B – Ensuite, mettons en place une dynamique de travail, avec un mode de fonctionnement démocratique.
Là-dessus, il est clair qu’il faut maintenant se mettre à produire sur les enjeux cruciaux : sur le rapport avec les institutions, sur le pouvoir, sur le rapport entre mouvement social et institution, sur les dominations, mais aussi sur les pratiques politiques (nouvelles pratiques, pratiques éthiques)…
Comme le disent ceux qui savent y faire en organisation, avons-nous, chers camarades, portés une attention suffisante à la question de l’organisation ? Jusqu’ici nous avons rechigné. Je crois que c’est maintenant. D’où mon point suivant
C – Développer des outils
Nous avons depuis peu des listes de diffusion, 1 liste d’échange de la sensibilité, 1 liste d’information et la fameuse liste secrète – non je rigole.
Nous avons depuis deux ans le site communisme en mouvement et le bulletin du même nom, dont le 9ème numéro vient de paraître. Depuis peu, nous avons un blog.
Il est temps que ces outils soient mis en cohérence, en synergie et que nous les développions. Nous pourrions proposer à ceux d’entre nous qui le souhaitent de se faire connaître pour imaginer et réaliser cela. A l’évidence, outre le mail, nous avons besoin d’un support papier. Créons un groupe de travail sur ces outils.
D – Une structure
Evidemment, ce que nous pouvons envisager là doit être modifiable. Il nous faut concilier besoin de prendre le temps, d’associer, d’échanger, et le besoin d’être efficace rapidement.
Créons un groupe de travail sur la structure et les moyens. Il pourra réfléchir sur la création de l’association et les moyens financiers.
Un collectif provisoire d’animation pourrait se mettre en place, avec ceux qui le souhaitent, d’Ile-de-France et de province. Nous sommes interpellés sur le besoin de prendre garde à la fracture Paris – Province, sur le « sort » des camarades isolés etc. Cela mérite une attention particulière.
Et nous pourrions prendre rendez-vous pour une coordination nationale des groupes de communistes unitaires en train de se mettre en place, puis dans un temps suffisant réunir une assemblée générale préparée au plan local, une sorte de congrès posant les fondations de notre initiative…
J’en ai fini.
Je vous propose que notre débat aborde en particulier deux enjeux clefs que sont :
– premièrement la question de la finalité de l’espace des communistes unitaires. A quoi peut-il servir ? A qui est-il destiné ? A qui va-t-il s’adresser, avec les deux dimensions s’adresser – apporter aux communistes, s’adresser – apporter à l’espace antilibéral ?
– deuxièmement, comment voyons-nous son développement concret ?
sachant qu’il s’agit moins à ce stade d’avoir des réponses simples et carrées que de chercher ensemble.
Catherine propose d’établir au cours de la réunion une sorte de relevé de discussion qu’elle nous soumettra en fin de parcours.
C’est à vous.
Relevé de la discussion
Jacques Perreux
A la suite de l’introduction de Gilles, je vais mettre les pieds dans le plat : je ne vois pas comment l’espace des communistes unitaires dont gilles parle pourrait ne pas prendre part au mouvement qui se déroule en faveur d’une candidature de José Bové. Chacun sait que je fais parti des soutiens de José Bové. Nous approchons les 12 000 signatures. Il faut prendre la mesure de la force de ce mouvement. On a trop souvent fait le reproche à la direction du PCF de ne pas voir le mouvement des choses et de la société pour en faire de même…
Laurent Levy
Attention à une association qui apparaîtrait comme trop centrée sur le parti communiste. Comme communiste ayant quitté le PCF depuis 20 ans, je n’ai pas d’espace de réflexion et d’action.
Jean Christophe Chaumeron
Notre débat porte sur deux questions. D’un coté la nécessité face au coup de force de la direction du PCF de créer les conditions pour que ceux qui portent un idéal communistes se retrouve- je soutiens l’idée de la structuration d’une forme nouvelle qui ne serait pas la pyramide qui détient le savoir et l’argent
Le deuxième point : comment penser notre mouvance comme un des éléments du mouvement antilibéral. Il ne faut pas confondre le débat sur la candidature Bové avec ce que nous voulons faire.
Fréderick Genevée :
Je ne me détermine pas en fonction d’un affectif ou de construction théorique mais d’enjeux politiques. Mon engagement communiste de toujours est pour la transformation sociale. L’essentiel est de préserver l’avenir du rassemblement antilibéral. Le mouvement de transformation sociale ne peut se passer de la richesse, de la tradition et de la visée communiste. Une organisation communiste doit pouvoir apporter et jouer un rôle fondamental. Nous avons besoin d’un espace qui pèse politiquement. Il y aura une recomposition politique dans lequel l’idée communiste doit être présente. Je ne veux pas faire la guerre à la pétition Bové, au contraire elle exprime une aspiration légitime. Si le mouvement parvient à obtenir le retrait de Buffet et Besancenot je dis Banco. Mais dans le cas contraire je souhaite le maximum de voix cumulées sur les candidats antilibéraux aux présidentielles. Et je souhaite le maximum de candidats unitaires aux législatives.
François Assensi
Il y a le factuel, les élections mais le 7 mai ce sera terminé. Ce qui m’intéresse c’est ce que l’on va devenir. Notre problème n’est pas le rapport au PCF, ni celui de sa reconstruction ni de la prise de sa direction. OK pour l’espace. Mais je ne sais ce qu’est la visée communiste. Je connais une réalité communiste, et je reconnais d’autres apports comme celui du féminisme. Il faut être des passeurs. Cette association doit être un lieu d’analyse, d’échange et ceux qui peuvent venir dans cet espace pour être des co-élaborateurs. On se retrouve demain avec tous ceux qui veulent transformer. La défense de l’appareil n’est pas la seule raison du positionnement actuel du parti. La direction ne croit pas possible de bouger les lignes à gauche : elle se résout à l’existence d’un parti dominant d’essence sociale démocrate qu’elle croit installer durablement installé dans l’espace politique français et envisage de l’accompagner en tant qu’aiguillon. Cette stratégie nous conduit dans le mur. Il faut bour beaucoup de souplesse dans cette association, mettre en réseau. Apporter au mouvement anti-libéral ce qu’il y a de plus transcendant dans notre tradition
Pierre Zarka
Je partage le souci de Jacques Perreux d’être dans le mouvement et le moment présent. Il n’ y a pas d’un coté les conditions du rassemblement qui serait immédiate et de l’autre les apports communistes qui seraient intemporels. Par exemple, on n’a pas été battu seulement par les logiques d’appareil du PCF et de la LCR mais parce que des questions fondamentales n’ont pas été travaillé Comme la question du rapport mouvements et pouvoirs institutionnels. Comment penser de ce point de vue les échéances électorale
s et les pratiques politiques. DE ne pas avoir travaillé cette question nous a enfermé dans les logiques institutionnelles et cela a hypertrophié les logiques d’appareil. Il n’y avait pas d’un coté le PCF et de l’autre les autres membres.
Puisqu’on évoque la candidature de Bové (le mouvement autour de cette candidature est positif), cette candidature devrait nous conduire certainement à contribuer au débat autour de la notion de mode de développement
Il faut de la porosité entre les espaces. Encore faut-il qu’ils existent. Nous sommes toujours poussé par l’urgence et nous repoussons toujours à plus tard le débat et la réflexion. Le rassemblement n’est pas un conglomérat qui fait de l’eau tiède mais une confrontation de logiques ouvertes les unes aux autres, se pensant en complémentarité mais distinctes.
On ne peut se contenter d’un groupe de travail. Nous ne pouvons nous instituer comme le centre. En tendance on épouse les formes du parti, ici, il ne s’agit pas de cela.
Sylvie Tricot-devert.
Nous avons besoin de l’apport des femmes en politique et c’est une des raisons de mon soutien à la candidature de Clémentine.
Comment avancer avec tous les communistes ? Il importe que nous n’apparaissions pas comme la région parisienne chapeautant la province.
A Fontenay où les communistes ont voté pour le retrait de la candidature de Buffet, nous avons renforcer des relations avec toutes les forces politiques et sociales de la gauche, aussi grâce à la démarche menée dans le collectif unitaire.
Ceci étant nous je ne peux me satisfaire d’une solution locale, il ne s’agit pas de créer le « PC de Fontenay sous bois ». Donc il m’importe d’inscrire que cela s’inscrive dans une réflexion et un espace plus large.
Qu’il y ait un mouvement en faveur de la candidature Bové me parait normal, mais je n’ai pas envie que l’espace dont nous pensons la création se focalise sur cette candidature. Je me bats pour une candidature de rassemblement. Bové ne représente pas cette candidature de rassemblement.
Olivier Frachon
Je suis favorable à la création d’un espace communiste. Il y a une identité communiste, notamment en ce qui concerne le rapport au travail, et qui ne se limite pas aux frontières du PCF. Cela ne peut être simplement un lieu de réflexion même si il y a des questions fondamentales à travailler et qui justifie un apport spécifique. Mais nous ne voulons pas créer une nouvelle fondation type Gabriel Péri.
La dynamique autour de la cndidature Bové est une réalité politique qui ne peut nous laisser sans voix. .Autour de moi des communistes ne feront pas la campagne Buffet. Pour eux, le vote Bové est une alternative
Fabien Fabri
Je ne partage pas l’idée que ce soit plié pour le présidentielle. La force possible de la candidature Bové n’est pas d’être une candidature de plus mais une candidature qui puisse faire bouger. Essayons de faire prendre conscience à nos camardes que si la question reste posée le 20 janvier, il faut que le parti remette le métier sur l’ouvrage. Ce qui est en train de se développer depuis 18 mois, ne résume pas notre visée. On a besoin de continuer à apporter.
Bruno Bessière
Ceux qui s’apprêtaient à mener la campagne antilibérale commune allaient bien au-delà des membres des collectifs, y compris dans des lieux où il n’y avait pas de collectif. Il faut favoriser tout ce qui permet de se rassembler, le plus largement possible, sur des objectifs communs. Si nous ne nous portions que sur ce qui nous divise, bien des collectifs n’y survivraient pas et nous rétrécirions le rassemblement. Il y a davantage de débouchés possibles aux législatives où la diversité de notre rassemblement peut plus facilement trouver sa place qu’à l’élection présidentielle. On a trop peu travailler sur les législatives et cela a facilité notre mise en échec sur l’élection présidentielle. Il faudrait bien plus de 10 000 signatures pour obtenir un retrait des actuels candidats de la mouvance antilibérale et aboutir à une candidature commune à l’élection présidentielle. Je suis favorable à la création d’un espace communiste. Beaucoup le réclament parmi les ex membres du PCF et les communistes qui ne s’y sont jamais reconnus. Ils se sentent isolés et, en même temps, ils sont plus nombreux que les actuels membres du PCF.Il faut des structures locales, sinon seule une toute petite minorité participera. Nous risquerions également d’être trop coupés de la réalité et nous ne pourrions pas être dans l’action
Louis Aminot.
Bové bénéficie d’un courant de sympathie en Bretagne, mais il est candidat sans tenir compte de la réalité politique puis qu’il affirme vouloir le retrait de OB et MGB. L’enjeu c’est de battre la droite. Depuis 30 ans se pose la question de la construction d’une force à coté du PS. Tout a échoué. Il faut dire que l’on veut que la gauche gagne et défendre les positions électives. Le choc politique après les présidentielle sera tel que l’on y verra plus clair à la rentrée.
Valérie Vergnaut
Clementine, Salesse, Bové avaient ensemble une image positive. La candidature de Bové est aussi perçue comme un coup de force.
On a besoin de ne pas se perdre, de rester ensemble. Cette structure m’apparaît comme nécessaire. Mais comment concilier tous nos engagements ?
Patrick Braouezec
Pouvions nous gagner cette candidature de rassemblement ? J’ai émis des doutes dès septembre. Il aurait fallu construire un rapport de force externe aux partis. Les partis sont dépassés. Tous sont frappés de plein fouet par ce qui se passe dans la société.
Il y a bien sur une responsabilité de considérer que la forme parti est morte. Lorsque nous réfléchissons à une association des communistes unitaires nous devons aussi méditer sur le fait qu’il n’y a pas d’appareil autour de Bové.
Je crois qu’il faut du temps pour maturer notre projet. Les effets des présidentielles et des législatives sont encore devant nous. Il faudra en septembre être prêt à proposer une alternative politique dans les contenus et les formes d’organisation.
Il faudrait c
réer les conditions d’une candidature unitaire alternative. Il suffirait que Besancenot ou Buffet ne se présente pas pour que la candidature Bové fonctionne comme cette alternative. Avec quelques autres exigences comme des portes paroles communs et Clémentine à coté de Bové.
Si on rate cela, on rate une étape fondamentale. Si les anti libéraux ne sont pas présents dans l’élection, au second tour, Sarkozy se tournera vers le FN et Royal vers Bayrou : cela marquera le contexte politique pour 20 ans.
Anne Jollet
Soyons sur des bases modestes minimales. Donnons à voir l’existence de cette réunion et disons notre envie d’une association, quel qu’en soit le nom.
Est-ce qu’on est une mino du parti ? Est-ce qu’au niveau du collectif national on demande à être associé ?
Frédéric Bouviol
Je suis communiste sans organisation. On ne peut être unitaire tout seul. Que font les autres unitaires ? Ils signent l’appel à Bové. On reste spectateur du mouvement ? J’ai envie d’être utile tout de suite. La majorité de ceux qui aspiraient à une dynamique unitaire n’étaient pas dans les collectifs. Ne pas s’inscrire dans ce mouvement c’est se discréditer pour la suite.
José Tovar
Depuis un an j’ai vécu une évolution très rapide d’une masse considérable de communistes. On ne peut pas le nier. Il faut un lieu de rassemblement de communistes qu’ils soient membres ou non du PCF. J’aspire à m’unir avec José Bové. Mais il n’est pas mon identité. J’ai besoin d’avancer dans ma réflexion communiste. Il nous faut dépasser l’influence et la portée du PCF actuel.
On ne peut ignorer les deux sens de la candidature de Bové : elle correspond à une aspiration et pour beaucoup, elle est une candidature de division. J’ai peur qu’elle ait des conséquences néfastes. Continuer de porter une parole unitaire en attendant que se reconstruise un espace. Il faut assurer cette transition en attendant de pouvoir construire cet espace communiste nouveau. Pour pouvoir quitter le PCF sans faire de croix sur mes amis du PCF.
Catherine Tricot
Nous sommes devant une situation que nous ne voulions pas : l’éclatement des anti-libéraux. Le soutien à la candidature Bové prouve l’attente qui existe d’une candidature de rassemblement. Mais, je crois, que cette candidature pose également des tas de questions politiques. Il ne sert à rien de le masquer. Chacun va choisir sa manière d’arbitrer cette difficulté en fonction de son histoire, de sa position. Mais les espaces communs ne peuvent, à mon sens, opter pour une solution unique. Pour notre espace comme pour celui des collectifs je suis favorable à une position « agnostique ».
Je suis par ailleurs favorable à l’appellation communistes unitaires parce qu’historiquement c’est toujours sur la question du rapport à l’autre (trotskiste, féministe, socialiste, etc.) que ce sont structurés les désaccords avec le PCF : cela touche au cœur de ce qui doit changer dans la culture communiste.
Gérard Perreau Bezouille.
La référence à l’identité revient dans les interventions. C’est un mot très polysémique. Les « identités » communistes sont multiples. Le coup de force d la direction du PCF marque symboliquement la fin d’une ère : On est dans le post-communisme. Il y a irruption dans l’espace antilibéral d’autres forces, d’autres préoccupations, qui construisent ensemble d’autres identités. Je vais continuer de travailler avec tous les élus du groupe « CommunisteS et d’initiative citoyenne » de Nanterre. Au CAN, il y a des individus (notion à réinterroger) divers qui veulent construire de l’en-commun. Je propose de travailler une adresse en direction du PCF et de la LCR les invitant à prendre en compte la candidature Bové
Roger Martelli
Il faut retenir ce qui nous est commun dans une conjoncture et nous identifie sur le fond avec ce qui a été notre combat : l’affirmation, en direction de tous et en particulier de l’espace communiste, que si l’espace antilibéral est divisé, à trois à quatre ou à cinq, il sera marginalisé et le bipartisme aura le champ libre. De même, nous mettre d’accord sur cette vérité fondamentale : que le mouvement a de la force et de la faiblesse, et qu’il est pluraliste structurellement. Tout ce qui voudrait simplifier au nom du nombre ou de point de vue trop simple, toute ignorance de cette complexité conduira à l’échec : l’hégémonie, le rapport des forces, l’élimination de la différence sont mortels. Il faut une association de communistes unitaires, mais à aucun moment de façon séparée de la structuration du courant antilibéral. Moi aussi « Unitaires » me plait parce qu’il rappelle que l’affirmation communiste ne vaut que dans son rapport aux autres.
Annie Grobault
Je trouvais Bové sympathique. Mais sa proposition ne repose sur aucune conception politique : Besancenot et Buffet ne vont pas se retirer.
Isabelle Lorand
Je suis franchement secouée par le fait que le parti casse un espoir. Et je suis troublée par le retour de pratiques qui me paraissaient dépassées. La candidature de MGB comme la meilleure pour les communistes ne fut jamais discutée. Comment se fait il que 80% de communistes ont accepté une consultation avec un bulletin « pré-rempli », sans liste de vote, avec vote par téléphone, etc ? Comment se fait-il qu’après la chute du mur de Berlin, on accepte encore un tel niveau anti démocratique ?
Je ne crois plus à la transformation du parti et pourtant je ne renonce pas à une maison commune des communistes. On ne va pas construire quelque chose de durable dans la période électorale. Il faut quelque chose de souple. C’est après le 22 avril que l’on reconstruira dans l’espace communiste sans se couper des militants du parti et en étant audacieux.
Bové n’est pas une candidature de division : il n’y a pas de candidature unitaire, donc sa candidature est totalement légitime et il incarnera du renouveau. Je ne signerai pas d’appel en sa faveur mais je suis pour une adresse aux communistes les appelant à reconsidérer leur position en prenant en compte le désir profond qui s’exprime d’unité de la gauche antilibérale.
Jean Marc Jacquot
Je suis communiste en vacances du parti. Et j’ai participé à cet appel pour une candidature antilibérale à coté des candidatures trotskistes, communistes
et écologistes
Mustapha Gueye
Bové a eu une attitude qui n’a pas permis de poser sa candidature comme unitaire mais elle est légitime. Cela peut permettre la construction dans un mouvement dialectique qui parte de la réalité et non d’une identité qui est « mystique ». Notre mouvement doit tenir compte du fait que le communisme est l’association libre de personnes qui travaillent pour aller vers un avenir possible. Il faut construire dans la durée et jeter les jalons dès aujourd’hui.
Fabien Barontini
LO, LCR et MGB : c’est l’échec de la culture protestataire. Sur le fond ils ne veulent pas vraiment changer le capitalisme, ils en ont besoin pour protester. L’identité communiste est double. Elle est pour (le communisme) et elle est aussi contre. Le protestataire nous a enfermé.
Dans les collectifs commençaient à naître un mouvement démocratique. On battra le libéralisme par la démocratie. Je suis pour un soutien à José Bové car si j’en crois ce que me disent mes collègues ils sont démobilisés politiquement. Et Sarko pourrait alors gagner.
Monique Dental
On ne gagne rien à amalgamer sous le vocable communiste ceux qui ne se vivent pas comme communistes. Cela risque de réduire à l’affrontement capital/travail ce qui ne s’y réduit pas. L’échec vient aussi de ce que nous étions trop arrimés à des partis politiques, PCF, LCR mais aussi Mars, gauche républicaine, etc. Un des éléments serait d’avoir des participations individuelles et non de regroupement.
Malika Zediri
Il y a besoin d’un rassemblement antilibéral mais moi je suis communiste. Et j’ai le besoin d’affirmer ce qu’est le communisme. L’histoire n’est pas fini dans la maison PCF. Nous avons besoin de créativité et de visibilité. On n’est pas obligé de s’exprimer sur tout et sur Bové en particulier. On peut reparler avec le temps. J’ai peur de la guerre dans le parti si l’on fait un appel au PCF et à la LCR.
Emmanuel Navarro
Il y a une confusion entre l’idéal communiste et le mouvement réel. On a fait le constat de l’échec des pays de l’Est, il faut donc être vigilant. Il faut créer des lieux de débat comme nous l’avons imposé dans le 19° arrondissement. Dans cette association on doit discuter. L’association doit être un lien avec toutes les forces unitaires du mouvement anti-libéral.
(Note prise par CT lors de la réunion.)