Intervention de Catherine MARGATE
Monsieur le Président, Cher(es) Collègues,
Nous tenons à saluer le travail de l’ensemble du personnel du Conseil général dans l’accomplissement de ses missions au service des Altoséquanais, largement reprises dans ce rapport d’activité des services du département.
Ce propos n’est pas formel. Nous considérons que le rôle du personnel, du service public, est au cœur de tout projet départemental. Notre groupe continuera, également, comme il n’a jamais manqué de le faire devant cette assemblée, de porter les revendications des agents pour de meilleures conditions d’exercice de leur mission.
Concernant le rapport, il s’agit bien entendu d’un récapitulatif des orientations décidées en début d’année 2005, et matérialisant largement des choix qui sont propres à la majorité de cette assemblée.
Notre groupe n’entend pas revenir dans le détail sur les diverses actions contenues dans ce rapport. Toutefois, en dehors de l’inventaire des dispositifs et actions de chacun des pôles des services du département, nous notons une réelle inégalité de traitement et de renseignement selon les secteurs.
Ne prenons seulement que trois points :
La petite enfance : il est noté qu’à l’aune des trois dernières années de naissance, on peut juger que 59% des besoins en modes de garde ne sont pas couverts. Ceci est révélateur d’une carence certaine en capacité d’accueil. Il est par ailleurs étonnant, vues l’importance du sujet et les insuffisances en places et en personnel dans ce secteur que si peu de dossiers soient étudiés par la commission petite enfance. Celle-ci pourrait effectuer un travail utile de proposition, comme cela devrait être le rôle des commissions.
Lors du débat sur le règlement intérieur, notre groupe avait d’ailleurs fait la proposition que les commissions puissent organiser des auditions, des visites, étudier une problématique avec des spécialistes sur les sujets liés à ses attributions.
Je ne saurais trop vous rappeler notre débat lors de la séance du 20 octobre dernier où nous vous demandions, entre autre, la parité dans les aides aux crèches et la création de places d’accueil pour les enfants de moins de 4 ans, bien entendu en structure à but non lucratif.
S’agissant de l’habitat : la seule page et demie qui lui est attribuée ne fait que réaffirmer l’objectif de 3300 logements sociaux par an sur les 10 ans à venir, ainsi que sur l’expérimentation de vente de 500 logements sociaux dans les cités jardins de Suresnes et du Plessis Robinson.
Or nous savons tous ici, qu’il ne s’agit pas du bilan de l’année 2005 qui n’a vu la construction que d’environ 1500 logements sociaux. De même, nous n’avons pas de chiffres précis concernant la vente d’HLM.
D’autre part, à quoi correspondent les 3300 logements ? S’il s’agit du remplacement des logements vendus et de ceux détruits dans le cadre de l’ANRU, cela ne saurait suffire aux besoins criants des Altoséquanais dont 100 000 d’entre eux sont demandeurs prioritaires.Quant à l’emploi et plus particulièrement les RMIstes : leur nombre a augmenté de 10% entre décembre 2004 et décembre 2005. Comment expliquez-vous que le département le plus riche de Franche enregistre un tel chiffre, au vu du dynamisme économique que vous ne cessez de louer ? au début de l’année 2006 vous notiez que bien que le nombre de demandeurs d’emplois diminue, le nombre de bénéficiaires du RMI ne cesse de croître.
En fait, les mesures du gouvernement durcissant les conditions d’accès à l’assurance chômage conduisent à exclure du système d’indemnisation de nouveaux salariés, notamment les plus précaires et à les rejeter dans le dispositif RMI.
Il est fait état des interventions de prestataires privés tels qu’Ingeus. Nous renouvelons notre opposition au recours à des prestataires privés pour le reclassement des allocataires du RMI qui sont dans le dispositif depuis plus de 2 ans contre le service public de l’emploi. Nous n’acceptons pas que le reclassement des personnes qui ont été privées d’emploi par des licenciements soit une source de profits.
A lire l’ensemble de ce document, posons quelques questions simples. Vous vouliez faire du 92 votre laboratoire : y a-t-il une spécificité des Hauts-de-Seine par rapport à la politique nationale et gouvernementale ? Non. Fait-on mieux ici que dans les autres départements ? Non. Pourtant les efforts budgétaires sont moins lourds à porter ici qu’ailleurs.
Ce bilan serait sans doute plus intéressant si plus qu’un bilan il dressait une évaluation des politiques de notre département. Nous souhaiterions donc que les études et évaluations que vous annoncez si souvent à grand renfort de communications soient publiques par des notes de synthèse sur chacune d’entre elles.
Le groupe communiste continuera à agir pour que les Hauts-de-Seine soit un département où justice sociale et solidarité ne sont pas de vains mots.